Correction des épreuves nationales de français - La ministre Courchesne doit
renoncer à payer plus cher dans le privé
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Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)02 mars, 2010, 09:32 ET
QUÉBEC, le 2 mars /CNW Telbec/ - Le président du Syndicat de professionnelles et professionnelles du gouvernement du Québec (SPGQ), monsieur Gilles Dussault, déplore que la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) veuille faire appel à une entreprise privée pour la correction des épreuves nationales de français administrées aux élèves de la cinquième année du secondaire. "Il s'agit là d'un bel exemple du gaspillage de fonds publics auquel mène une politique de réduction à n'importe quel prix des effectifs de la fonction publique", s'indigne-t-il. La facture pourrait s'élever jusqu'à un million de dollars de plus que ce qu'il en coûte présentement au MELS !
Dans une lettre adressée à madame Courchesne le 10 février dernier, le président du SPGQ demandait l'annulation de l'appel d'offres lancé par son ministère pour éviter des frais supplémentaires estimés entre 250 000 $ et 750 000 $. Une analyse plus approfondie a révélé depuis que ces frais supplémentaires se situeraient plutôt entre 500 000 $ et 1 000 000 $. Gilles Dussault proposait à la ministre que le SPGQ et les représentants de son ministère s'assoient ensemble afin d'établir des façons de faire qui puissent améliorer les services de correction tout en ménageant les fonds publics. La ministre n'a toujours pas répondu à sa demande.
Les correctrices et les correcteurs offrent un excellent service professionnel, et ce, depuis de nombreuses années. Leur expertise a servi jusqu'à présent non seulement à la correction des épreuves de français, mais aussi à l'amélioration de la grille de correction. Les représentants du ministère ont eux-mêmes admis que leur compétence et leur efficacité n'étaient nullement remises en cause. Ils ont de plus avoué que la décision de recourir au privé n'était pas basée sur de potentielles économies. Nous en concluons qu'elle est fondée sur le seul objectif de réduire la fonction publique.
Le 17 février 2009, le président du SPGQ écrivait ce qui suit à madame Monique Gagnon-Tremblay, présidente du Conseil du trésor et ministre responsable de l'Administration gouvernementale :
Pourtant, la fonction publique emploie nombre de personnes qui, avec le soutien, la formation et les mandats nécessaires, pourraient faire au moins aussi bien que le privé et de manière beaucoup plus économique. Si le Secrétariat du Conseil du trésor nous y invite, nous travaillerons avec lui pour établir un plan d'affaires qui fera épargner des millions, voire des milliards de dollars aux contribuables.
Le SPGQ a déposé une demande à la table de négociation qui aurait pour effet d'introduire de nouvelles dispositions dans la convention collective permettant d'économiser chaque année des sommes substantielles. "Recourir à l'expertise interne coûte moins cher et permet d'offrir de meilleurs services à la population", insiste le président du SPGQ.
Une première disposition obligerait l'employeur à donner la priorité à l'utilisation des employées et employés lorsque le travail peut être réalisé à l'interne à coût égal ou moindre. Une autre l'obligerait à embaucher des employées ou employés et à développer l'expertise interne en cas de besoins récurrents. "Nous attendons une contre-proposition de la partie patronale sur la sous-traitance. Le cas des correctrices et correcteurs est un cas patent de ce que nous voulons corriger", explique Gilles Dussault.
Les personnes touchées par cette décision sont des expertes en la matière. Lorsqu'elles furent embauchées, elles ont réussi deux examens, soit l'examen de sélection de la fonction publique et l'examen attestant leur maîtrise du français. Aujourd'hui, ces mêmes personnes seraient forcées de se placer sous la gouverne d'une entreprise privée pour pouvoir continuer à servir le public ! Or, la Loi sur la fonction publique offre un cadre législatif et réglementaire assurant la grande qualité des personnes embauchées et protégeant les services publics contre le népotisme, le trafic d'influence et le mercantilisme.
Le SPGQ, après un premier délai de cinq jours, a fait en vain plusieurs appels téléphoniques au cabinet de la ministre Courchesne. "Nous sommes aujourd'hui contraints de demander publiquement à celle-ci de surseoir à son appel d'offres et d'entendre ce que nous avons à proposer", conclut Gilles Dussault.
Le SPGQ est le plus grand syndicat de professionnelles et professionnels du Québec. Il représente près de 21 000 personnes, dont plus de 18 000 de la fonction publique et près de 3000 provenant des sociétés d'État, des réseaux de l'éducation et de la santé du Québec, rattachées à 37 unités de négociation.
Renseignements: Michel Monette, relations de presse, cell.: (418) 254-9218
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