Selon le sondage Concilivi 2025, le désir d'obtenir de meilleures conditions de conciliation famille-travail a compté dans la décision de 80 % des travailleur(-euse)s ayant changé d'emploi
MONTRÉAL, le 23 oct. 2025 /CNW/ - Malgré l'ouverture affichée par une majorité d'employeurs, la conciliation famille-travail demeure un défi quotidien pour plus de quatre travailleur(-euse)s québécois sur dix qui exercent des responsabilités parentales ou de proche aidance. Une situation qui, à l'exception de la période pandémique, ne change pas depuis la mise en place du sondage annuel sur la conciliation famille-travail réalisé par Léger pour le compte de Concilivi, une initiative du Réseau pour un Québec Famille (RPQF).
Dans la toute dernière édition, réalisée en mai 2025, 80 % des travailleur(-euse)s qui ont changé d'emploi au cours des deux dernières années rapportent que le désir d'obtenir de meilleures conditions de conciliation famille-travail a compté dans leur décision. Pour 32 %, cela en constituait même la motivation principale. Une donnée qui, de l'avis de Corinne Vachon Croteau, directrice générale du RPQF, devrait à elle seule inciter les employeurs soucieux de fidéliser leurs employé(e)s à agir concrètement pour soutenir leur conciliation entre vie familiale et vie professionnelle.
« Bien qu'elle semble derrière nous, la pandémie a prouvé que les employeurs savent être agiles en matière de conciliation famille-travail. Le défi maintenant? Poursuivre les efforts. Les travailleur(-euse)s expriment clairement que les gestes concrets font une réelle différence dans leur quotidien. Quant aux employeurs, ceux qui manifestent un engagement soutenu en retirent un net avantage en matière d'attraction et de fidélisation des talents », souligne la directrice générale.
La conciliation, à quel prix?
Un des enjeux, c'est qu'à la surface, tout semble bien aller puisque, bon an mal an, la majorité des personnes sondées affirment arriver à concilier famille et travail relativement facilement. Toutefois, quand on décortique les données, on remarque que cela se fait au coût d'un impact sur leur santé mentale pour 58 % d'entre elles, sur leur santé physique pour 46 %, sur leur capacité à s'acquitter de leurs responsabilités familiales pour 39 %, sur leur vie sociale pour 33 % et sur leur vie de couple pour 32 %.
« C'est comme si les répondant(e)s nous disaient « je gère », tout en acceptant comme normales ces répercussions sur leur santé, leur bien-être et leur capacité à bien jouer leur rôle de parent ou de proche aidant. Comme collectivité, nous devons nous interroger sur notre responsabilité face à ces enjeux de santé et de bien-être, et les employeurs peuvent faire partie de la solution », estime Sophie Mathieu, professeure adjointe à l'École de politique appliquée de l'Université de Sherbrooke, qui collabore à la réalisation de l'enquête annuelle.
L'initiative Concilivi a justement été conçue pour épauler les employeurs dans une démarche de dialogue avec leurs employé(e)s qui aboutit sur des engagements concrets en matière de soutien à la conciliation famille-travail. Et selon Corinne Vachon Croteau, elle porte fruit. « Le cas classique des employeurs que nous accompagnons, c'est qu'ils entament la démarche en étant parfois sceptiques quant à leur capacité à répondre aux attentes de leurs employé(e)s. Mais à travers le dialogue et une meilleure compréhension des besoins, ils découvrent qu'ils peuvent souvent aller plus loin qu'ils ne l'avaient imaginé, sans nécessairement recourir à des mesures coûteuses, et avec une impression de gagnant-gagnant », affirme-t-elle.
Le télétravail recule
Autre élément qui prête à réflexion, le sondage montre une diminution nette de 5 points de pourcentage dans la pratique du télétravail, pourtant jugée comme facilitant la conciliation famille-travail par 79 % des personnes interrogées, et plus encore chez les femmes (85 %), les parents d'enfants à besoins particuliers (87 %) et les parents d'enfants d'âge scolaire (84 %).
« Le télétravail n'est pas une panacée, mais reste une formule appréciée pour la flexibilité qu'elle apporte à la gestion des tâches et responsabilités, ainsi que de l'horaire », soutient Diane-Gabrielle Tremblay, professeure à l'école des sciences de l'administration de l'Université TÉLUQ qui collabore aussi à la réalisation de l'étude annuelle. « On assiste à un certain retour du balancier, les employeurs cherchant la formule qui offre la meilleure flexibilité tout en permettant de profiter de l'effet positif du présentiel sur la créativité et la performance », affirme la professeure. Selon elle, ils ont tout intérêt à maintenir un dialogue actif avec leurs employé(e)s sur ces questions, et à se méfier d'une solution unique, car tous n'ont pas les mêmes besoins ou les mêmes réalités.
Pour consulter les résultats complets du sondage :
À propos de Concilivi
Concilivi, initiative du Réseau pour un Québec Famille, a pour mission de promouvoir et de soutenir la mise en place de mesures, politiques et innovations - collectives ou organisationnelles - qui favorisent l'épanouissement, le bien-être et la qualité de vie des familles par la conciliation famille-travail (CFT).
Pour ce faire, Concilivi renforce les capacités des organisations en générant et partageant des connaissances, et en accompagnant l'évolution des pratiques, notamment par le Sceau Concilivi et ses formations. L'initiative agit également comme catalyseur de collaborations et de partenariats, tout en misant sur son expertise CFT à travers le plaidoyer et les avis-conseil.
L'objectif de Concilivi : mobiliser l'ensemble de l'écosystème pour faire de la conciliation famille-travail un levier durable au service des familles et des milieux de travail.
Page Facebook | Page Linked in | Site internet
Méthodologie du sondage
L'étude a été réalisée au moyen d'un sondage Web auprès de 3 014 travailleur(-euse)s québécois(es) étant soit parent, soit proche-aidant et pouvant s'exprimer en français ou en anglais. Les données ont été collectées du 2 au 18 mai 2025. Les résultats ont été pondérés selon le sexe, l'âge, le revenu familial, la région et la scolarité, de manière à les rendre représentatifs de la population à l'étude. À titre indicatif, un échantillon probabiliste de 3 014 répondant(e)s aurait une marge d'erreur de +/-1,8 %, 19 fois sur 20. Il s'agit de la 7e édition de ce sondage.
SOURCE Concilivi

Renseignements : Josée Massicotte, T. 514 388-0169, C. 514 915-055, [email protected]
Partager cet article