Béton Provincial, de glace après un an de lock-out
MONTRÉAL, le 5 déc. 2025 /CNW/ - Il y a un an jour pour jour, la direction de Béton Provincial, chef de file de l'industrie au Québec, mettait ses 50 employés de Longueuil et de LaSalle en lock-out, les privant ainsi des prestations de chômage auxquelles ils auraient eu droit la semaine suivante pour traverser la saison froide.
Depuis ce jour, l'entreprise de l'homme d'affaires de Matane, André Bélanger, n'a toujours pas changé de position à la table de négociation : laisser ses employé-es à la rue tant qu'ils n'accepteront pas un gel salarial de quatre ans, une abolition de leur régime de retraite et une réduction substantielle de la couverture de leur assurance collective.
« Rien ne semble émouvoir la direction de Béton Provincial. Un véritable cœur de pierre », déplore le premier vice-président de la CSN, François Enault. « Le syndicat a multiplié les relances à la table de négociation, des gestes concrets ignorés les uns après les autres par Béton Provincial. Malheureusement ce type de lock-out, qui prive les travailleurs de leurs revenus depuis un an, ne semble pas faire partie des priorités du ministre du Travail… »
Une manifestation de solidarité envers la cinquantaine de lock-outés a eu lieu ce midi aux abords du pont Jacques-Cartier.
« Il n'y a rien qui va nous casser, a lancé Jean-François Gagné, opérateur de bétonnière et porte-parole du syndicat. Si les gars sont encore dans la rue aujourd'hui, à tenir une ligne de piquetage devant l'usine jour après jour, c'est qu'ils tiennent à leurs conditions de travail. On ne demande pas la lune, on veut juste maintenir nos acquis. »
Le président du Conseil central du Montréal métropolitain, Bertrand Guibord, a témoigné de la grande solidarité du mouvement CSN. « Partout où ils vont, les gars de Béton Provincial reçoivent un grand appui des syndicats qu'ils rencontrent. Et ça, André Bélanger le sait. Ce n'est pas vrai qu'on abandonne un des nôtres, surtout pas quand une entreprise se met à acheter ses concurrents et entreprend de niveler les conditions de travail de tout un secteur vers le bas. »
Car c'est ce dont il s'agit : après avoir acheté l'entreprise Demix en avril 2024, Béton Provincial a déposé une offre financière au syndicat qui représente les employés de LaSalle et Longueuil : un gel salarial de quatre ans, suivi d'augmentations annuelles de 2 % en 2028 et 2029. L'employeur exige aussi la fin de sa contribution au régime de retraite, laquelle correspond à 5,5 % du salaire gagné, pour la remplacer par une « prime » de 0,50 $ l'heure travaillée. Béton Provincial souhaite également réduire sa contribution au régime d'assurance collective pour le substituer par un nouveau régime modulable beaucoup moins avantageux.
Le Syndicat des travailleurs de Béton Provincial (LaSalle-Longueuil)-CSN représente les 50 opérateurs de bétonnières, mécaniciens et hommes de cour de ces deux sites. Il est affilié à la Fédération de l'industrie manufacturière (FIM-CSN), au Conseil central de la Montérégie-CSN et au Conseil central du Montréal métropolitain-CSN. Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l'ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.
SOURCE CSN - Confédération des syndicats nationaux

Pour renseignements : François L'Écuyer, Service des communications de la CSN, 514 949-8973, [email protected]
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