MONTRÉAL, le 22 août 2025 /CNW/ - Un projet de modification règlementaire publié le 9 juillet dernier prévoit la diminution des exigences de sécurité pour les propriétaires de barrages, bien que les conséquences en cas de rupture puissent être considérables. Alors que le Québec est confronté aux défis de taille que sont le déficit de maintien des infrastructures et les changements climatiques, le moment est mal choisi pour espacer ces évaluations importantes. L'Ordre s'y oppose.
Le projet prévoit que les études d'évaluation de la sécurité des barrages, soit l'analyse approfondie de l'état de l'ouvrage, devront être réalisées aux 15 ans plutôt qu'aux 10 ans pour les barrages dont une éventuelle rupture affecterait, dans les pires scénarios, des territoires où habitent plus de 10 000 personnes. Le Québec se positionnerait ainsi bien en dessous des recommandations de l'Association canadienne des barrages, qui préconisent l'évaluation aux 5 ans pour les ouvrages à risque considérable, une pratique en vigueur ailleurs au Canada et dans le monde.
Tout comme les autres infrastructures québécoises, les barrages accusent un retard de maintien. Des événements entourant des ouvrages de retenue des eaux qui ont fait l'actualité ces dernières années ont d'ailleurs démontré certains des impacts potentiels d'un dysfonctionnement ou d'une rupture : inondations, glissements de terrain, évacuations d'urgence… Les conséquences peuvent être graves et même compromettre des vies humaines.
Les changements au cycle hydrologique et l'augmentation de l'intensité et de la fréquence des précipitations dans plusieurs régions posent de nouveaux défis aux barrages. Les intentions du gouvernement semblent aller à contre-courant de cette réalité. Il y a donc tout lieu pour nous de suivre rigoureusement leur état et d'appliquer les meilleures pratiques d'adaptation aux changements climatiques.
L'Ordre a fait part de sa position dans une lettre adressée au ministère de l'Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
À propos de l'Ordre des ingénieurs du Québec
L'Ordre des ingénieurs du Québec regroupe quelque 77 000 membres et personnes candidates à la profession. Il a pour mission d'encadrer l'exercice de l'ingénierie et de soutenir le développement de la profession afin d'assurer la protection du public. L'Ordre est devenu le premier ordre professionnel carboneutre en 2022.
Pour plus d'information, consultez le site oiq.qc.ca.
SOURCE Ordre des ingénieurs du Québec

Source : François-Nicolas Pelletier, Chef des affaires publiques, Ordre des ingénieurs du Québec, 514-441-3697
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