« Présenter le modèle des écoles alternatives de l'Alberta comme un système
public d'éducation pouvant exister à l'échelle provinciale est un leurre
total auprès des parents et de la population ! » - Josée Bouchard
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Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ)13 sept, 2010, 14:57 ET
QUÉBEC, le 13 sept. /CNW Telbec/ - La Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) tient à faire d'importantes mises au point à la suite de la parution d'une série d'articles dans le Journal de Montréal ce matin. Ces articles font l'apologie des écoles à charte albertaines, c'est-à-dire des écoles alternatives à vocation particulière qui s'occupent elles-mêmes de leur gestion.
Précisons d'abord que les écoles à charte albertaines ont été créées en 1994, il y a donc 16 ans. À l'époque, onze écoles ont été mises sur pied. À la suite de ce boom initial, deux de ces écoles ont dû fermer leurs portes en 1999. La plus grande (460 élèves) a été fermée pour des problèmes de gestion, alors que l'autre a dû cesser ses opérations principalement pour des problèmes de financement liés au transport scolaire. Et au cours des onze dernières années, seules quatre écoles à charte ont vu le jour. Il faut également préciser que ces écoles se trouvent toutes dans la grande région de Calgary et qu'il n'y en a aucune en milieu rural.
« S'il s'agissait d'une recette miracle qui était la solution à tous les enjeux en éducation, il me semble que le modèle aurait été étendu à la grandeur de la province. Mais on est très loin d'un modèle de système public d'éducation à l'échelle provinciale quand on parle de treize écoles sur plus de deux mille et de 8 000 élèves sur 585 000. Les écoles à charte comptent moins de un pour cent de la population scolaire de l'Alberta et on veut nous faire croire que c'est un modèle pour tous, c'est un leurre ! », fait remarquer la présidente de la FCSQ, Josée Bouchard.
Contrairement à la perception générale qui se dégage à la lecture des articles et aux commentaires de Chantal Longpré, présidente de la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement (FQDE), qui conclut que le modèle albertain est la preuve que l'école peut exister sans commissions scolaires, la FCSQ tient à rappeler que non seulement le système public albertain compte sur le travail de 62 commissions scolaires, mais les commissions scolaires doivent donner leur aval à la création des écoles à charte.
Autonomie des écoles et réussite scolaire; quel lien ?
La FQDE affirme que le modèle albertain est la preuve que l'autonomie des écoles favorise la réussite scolaire. Une position qui soulève plusieurs questions. D'abord, il est difficile de comprendre en quoi des écoles qui auraient encore plus de responsabilités, et qui auraient notamment à se préoccuper de la gestion des immeubles, y compris l'entretien (tonte de la pelouse, déneigement, etc.), seraient plus performantes en matière de persévérance scolaire. En quoi être responsable du déneigement favoriserait-il la réussite scolaire ? Qui plus est, Mme Longpré cite l'exemple de la Stratégie d'intervention Agir autrement pour appuyer ses dires, ce qui est très surprenant. En effet, l'étude du chercheur de l'Université de Montréal Michel Janosz rendue publique la semaine dernière, et qui a justement procédé à l'analyse exhaustive de ce programme, conclut que l'une des raisons qui expliquent qu'il n'ait pas connu le succès attendu est que les écoles ont eu trop d'autonomie dans sa mise en œuvre. Et il recommande que les commissions scolaires et le ministère de l'Éducation exercent davantage de coordination auprès des directions d'établissement pour assurer la réussite du programme et des élèves.
« Le discours de la FQDE est inquiétant, car ce qu'elle demande en fin de compte, c'est d'avoir moins de reddition de comptes à faire. Pourtant, nous sommes dans une époque où la bonne gestion des fonds publics est une priorité. Et d'avoir une plus grande autonomie de gestion comme le préconise les directions d'établissement ne ferait que diminuer le contrôle sur les dépenses publiques et accroître les disparités entre les 3 000 écoles du Québec. Est-ce vraiment ce que nous voulons ? Je suis convaincue que non », conclut Josée Bouchard.
Renseignements:
Source : | Caroline Lemieux Attachée de presse Fédération des commissions scolaires du Québec Tél. : 418 651-3220 Cell. : 418 570-9716 [email protected] |
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