« Le compte à rebours est commencé - Les personnes handicapées condamnées à mourir chez elles ou en CHSLD » - Linda Gauthier, présidente du RAPLIQ
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RAPLIQ (Regroupement des activistes pour l'inclusion au Québec)17 avr, 2020, 06:00 ET
MONTRÉAL, le 17 avril 2020 /CNW Telbec/ - Les personnes handicapées et/ou aînées du Québec sont totalement plongées dans la détresse depuis que leurs préposés aux bénéficiaires sont de plus en plus nombreux à aller travailler à meilleur salaire dans le secteur public.
Elles doivent se fier au bon vouloir de voisins, d'amis qui ne connaissent rien des soins qu'ils doivent prodiguer à ces personnes vulnérables. Ces aidants, qui tentent de tout leur cœur de « remplacer » du mieux qu'ils le peuvent les préposés qui ont quitté, les exposent à des dangers extrêmes.
« Pendant ce temps, la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann prétend que tout va bien chez les personnes vulnérables qu'elles soient handicapées et/ou âgées qui reçoivent des soins à domicile. Quelle désinformation ! » s'exclame Steven Laperrière, directeur général du RAPLIQ.
« Nous condamnons les propos de la ministre McCann qui met à risque des centaines, des milliers de personnes vivant chez elles ayant reçu leurs soins prodigués par des préposés du chèque emploi-service (CES) », indique Dominique Salgado, directeur général du CAPVISH.
« Vous dites que tout va bien madame la Ministre ? Je vous invite à dévoiler publiquement le nombre d'heures de service en moins exécutées depuis le début de la crise COVID-19 par les employés du service CES », demande Steven Laperrière, directeur général du RAPLIQ.
Nous (le RAPLIQ, CAPVISH et RIPPH) nous interrogeons sérieusement sur la motivation du MSSS à vouloir continuer à porter des lunettes roses en ce qui concerne les personnes handicapées vivant à domicile. Ces personnes sont en danger et nous n'exagérons pas. Des exemples :
Pour ceux qui croient que l'on peut se passer de ces services, permettez-nous d'en douter et d'en lister quelques-uns :
- Changement de culotte d'incontinence. Si ce n'est pas fait, ce sont des plaies assurées;
- Vidange de vessie par cathétérisme, faute de quoi, cystite, fièvre ou la mort;
- Pose de vêtements compressifs pour personnes atteintes de lymphœdème. Sinon, il y aura augmentation de l'œdème et si lymphœdème de type 3, c'est très possible d'une amputation;
- Toucher rectal. Si ce n'est pas fait, occlusion intestinale et plusieurs autres maux;
- Changement de pansements. Si ce n'est pas fait, infection, fièvre et douleurs extrêmes;
- Douche ou bain éponge, lavage de cheveux, faire l'épicerie de la personne vulnérable, cuisiner des aliments, la transférer pour qu'elle se lève/se couche.
Tout ce qui précède ne semble pas être considéré comme services essentiels par les autorités sanitaires, puisque le MSSS a décidé que cela n'était qu'une « priorité 2 ». Si c'était vous, Madame, Monsieur, qui nécessitait ces soins à domicile, quelle priorité y attribueriez-vous ?
« C'est un retour angoissant à l'invisibilité et à la négligence des années 1960 », déplore Jean-Pierre Robin, Président du RIPPH.
« Que l'on soit handicapé ou âgé, que l'on soit en CHSLD ou à domicile, ces services sont non seulement essentiels, mais c'est une question de vie ou de mort. Si ces personnes vulnérables ne les reçoivent pas, elles mourront bientôt, assurément », souligne Linda Gauthier, présidente du RAPLIQ.
Ce n'est certainement pas drôle de demeurer en CHSLD, mais certaines personnes se demandent si elles ne seraient pas mieux soignées si elles étaient en institution. « Le plus dramatique, c'est comme leur demander de choisir entre la guillotine ou la chambre à gaz… », déplore Linda Gauthier, présidente du RAPLIQ.
À propos du RAPLIQ, du CAPVISH et du RIPPH : ces trois organisations agissent chacune pour la défense et la promotion des droits des personnes en situation de handicap depuis de nombreuses années. Elles s'unissent aujourd'hui pour demander le respect des droits de la personne.
SOURCE RAPLIQ (Regroupement des activistes pour l'inclusion au Québec)
Steven Laperrière, D.G. RAPLIQ, (514) 836-6376; Dominique Salgado, D.G. CAPVISH, (581) 988-7271; Patrick Fougeyrollas, Relations publiques RIPPH, 1 418 455 4055
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