TORONTO, le 5 juill. 2012 /CNW/ - Les organisations nord-américaines du travail et de la société civile surveilleront de près l'actualité aujourd'hui pour savoir si la minière canadienne Excellon Resources permettra aux travailleurs de sa mine d'argent au Mexique de tenir un vote libre et démocratique sur l'adhésion à un syndicat.
Les travailleurs de la mine La Platosa d'Excellon, située à Durango, au Mexique, tiendront un vote aujourd'hui en vue de choisir le syndicat qui les représentera et qui administrera une convention collective avec une filiale d'Excellon, Servicios Mineros San Pedro S.A. de C.V.
Ce vote a lieu dans un contexte marqué par des violations systématiques des lois du travail et des droits de la personne, violations qui affectent les travailleurs de la mine La Platosa et la collectivité environnante.
Depuis leur affiliation au syndicat national des travailleurs des mines, de la métallurgie, de l'acier et affiliés du Mexique (Los Mineros) en 2010, les travailleurs ont été victimes d'oppression, d'intimidation et de congédiements injustes visant à stopper le processus de syndicalisation et à empêcher une véritable représentation syndicale capable de défendre leurs droits.
Les travailleurs de La Platosa ont l'appui de syndicats canadiens, notamment le Syndicat des Métallos et le Congrès du travail du Canada. Ils bénéficient également de l'appui d'organismes de défense des droits de la personne comme Mining Watch et le Projet sur les droits économiques, sociaux et culturels (Projet DESC), un groupe mexicain de défense des droits de la personne qui a mis sur pied un groupe d'observateurs internationaux afin de surveiller le vote d'aujourd'hui.
« Le Syndicat des Métallos exhorte Excellon de permettre la tenue d'un vote libre et juste », a déclaré le directeur national canadien du Syndicat des Métallos, Ken Neumann.
« Depuis qu'Excellon a amorcé ses opérations à La Platosa, les travailleurs se sont vu refuser un salaire équitable, un partage des bénéfices et l'assurance-vie », a expliqué M. Neumann. « Ils travaillent dans des conditions qui affectent leur santé et mettent leur vie en péril. Les travailleurs qui ont contesté ces abus ont été congédiés illégalement. Il est temps de mettre un frein à ces abus. »
Des travailleurs et des propriétaires de terre communale de La Platosa se sont rendus au Canada en mai pour prendre la parole à l'assemblée des actionnaires d'Excellon et porter plainte contre la société auprès des autorités canadiennes, en vertu des Principes directeurs pour les entreprises multinationales de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
« Comme Excellon est une société canadienne, notre gouvernement a la responsabilité particulière de veiller à ce qu'elle ne contrevienne pas au droit qu'ont ses travailleurs de se syndiquer et de choisir démocratiquement leurs représentants », a déclaré M. Neumann.
Les noms de trois syndicats, dont la section locale 309 de Los Mineros, figurent sur le bulletin de vote que recevront aujourd'hui les travailleurs de la mine La Platosa. Les deux autres organisations sont considérées par des experts canadiens et étasuniens du domaine du travail comme des syndicats contrôlés par les entreprises.
Hier, le président du comité local de conciliation et d'arbitrage de l'État de Durango, qui supervisera l'élection d'aujourd'hui, a bloqué une tentative d'annulation de l'élection, menée par l'un des syndicats d'entreprise. Le comité a également rejeté une tentative faite par Excellon de forcer la tenue du vote à l'intérieur de la mine.
« Cette élection syndicale est la première à se tenir au Mexique depuis le scrutin présidentiel de dimanche dernier », souligne Ken Neumann. « Ce vote nous dira si le Mexique s'oriente vers la reconnaissance des syndicats démocratiques ou s'il retourne à la corruption qui l'a caractérisé par le passé. »
Le 23 juillet 2011, la section locale 309 de Los Mineros avait procédé à un arrêt de travail légal à la mine La Platosa afin de tenter de forcer la société à signer un contrat. Le 18 août 2011, en présence de responsables du gouvernement de l'État de Durango, Excellon a convenu de reconnaître l'existence du syndicat et de conclure un contrat. Malgré cette entente, la société a ensuite conclu un marché avec le syndicat « Adolfo Lopez Mateos », considéré comme un syndicat contrôlé par l'entreprise, et ce, à l'insu des travailleurs de la mine.
Ken Neumann, directeur national du Syndicat des Métallos pour le Canada, 416-544-5951
Benjamin Davis, directeur des affaires internationales, du Syndicat des Métallos, tél. : +1-412-562-2501, cell. : +1-202-550-3729, courriel : [email protected], Skype : bendavis
Denis St. Pierre, Communications, Syndicat des Métallos, 416-544-5990, 647-522-1630, [email protected].
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