Un nouveau sondage révèle que la loi 14 et la méconnaissance des services d'emploi influencent les pratiques d'embauche au Québec
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Comité consultatif des Québécoises et Québécois d’expression anglaise28 mai, 2025, 07:30 ET
MONTRÉAL, le 28 mai 2025 /CNW/ - Un nouveau rapport mené par le Comité consultatif des Québécoises et Québécois d'expression anglaise (CCQEA) révèle que 32 % des employeurs québécois ont déjà modifié leurs pratiques d'embauche en raison de la loi 14. Plusieurs d'entre eux ont réduit, voire complètement cessé, l'embauche de personnes d'expression anglaise.
Réalisé par la firme Léger, ce sondage a recueilli les réponses de plus de 500 employeurs à travers le Québec. Il apporte un éclairage nouveau sur les défis auxquels font face les communautés d'expression anglaise en matière d'emploi, en offrant un aperçu du point de vue des employeurs.
Cette étude poursuit les recherches du CCQEA, qui soulignent la plus grande vulnérabilité des Québécoises et Québécois sur le marché du travail, notamment un taux de chômage plus élevé et des revenus inférieurs à ceux de leurs homologues francophones. Les résultats récents montrent comment les modifications législatives et un soutien limité contribuent à perpétuer les obstacles.
La loi 14 freine l'embauche
Un employeur sur cinq dit être préoccupé par l'embauche de personnes d'expression anglaise. Plus d'un sur dix a même réduit ses efforts de rétention ou procédé à des mises à pied, invoquant des préoccupations liées à la conformité légale et au risque de sanctions.
« Les employeurs ont besoin d'accompagnement clair pour se conformer aux nouvelles exigences. En ce moment, ils préfèrent reculer par prudence. C'est une occasion manquée », affirme John Buck, président du CCQEA.
Des soutiens méconnus, un bassin de talents sous-utilisé
Malgré l'existence de programmes de francisation financés par le gouvernement, seuls 19 % des employeurs les connaissent et encore moins les utilisent. Parmi ceux qui souhaitent offrir une formation en interne, les coûts représentent un frein majeur. Résultat : plusieurs entreprises n'ont pas accès aux outils nécessaires pour accéder à ce bassin de travailleurs potentiels, ce qui entraîne une perte d'opportunités dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre.
Selon M. Buck, les données révèlent un écart significatif entre les politiques et la réalité des employeurs. « Certains programmes existent sur le papier, mais il en faut clairement davantage. Ils sont trop souvent inconnus ou difficiles d'accès pour les entreprises. »
En conclusion, M. Buck souligne que « le potentiel de croissance de la main-d'œuvre est bien réel, mais reste inexploité. On observe des signes de demande et de volonté des deux côtés, mais il y a un risque de laisser de côté des talents qui pourraient contribuer positivement à l'économie québécoise. »
Le rapport est accessible ici.
À propos du CCQEA
Le CCQEA est un comité consultatif de la Commission des partenaires du marché du travail et le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale du Québec. Il a pour mandat de favoriser l'intégration et le maintien en emploi des personnes d'expression anglaise au Québec.
SOURCE Comité consultatif des Québécoises et Québécois d’expression anglaise

Renseignements : Abbey McGugan, Coordonnatrice, CCQEA, 438-288-2994, [email protected]
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