MONTRÉAL, le 18 mars 2016 /CNW Telbec/ - L'éditeur Marcel Broquet réagit à l'émission Enquête (Le côté sombre du livre) diffusée à Radio Canada le 10 mars - un vrai méli-mélo à saveur sensationnaliste - de la journaliste Sylvie Fournier.
Le contenu de l'émission, incomplet, erroné, dénué d'impartialité, est loin du code d'éthique et de la rigueur journalistique. Il témoigne d'une incompréhension flagrante des pratiques du milieu du livre et porte ombrage à l'ensemble du milieu déjà si précaire. Comment peut-on, sur le témoignage de deux auteures, généraliser au prix de tenter de mettre en péril la réputation d'un éditeur, dans ce milieu depuis 55 ans et 8 ans bénévolement et qui paie religieusement les droits d'auteur ?
Au final, le téléspectateur ne retient qu'une chose, l'éditeur profite des auteurs. Rendez-vous raté et qui est loin de stimuler la culture au Québec. C'est la confusion totale sur les enjeux que vivent les éditeurs et les auteurs. Il eut été plus efficace de réaliser un vrai reportage sur le déclin des ventes de livres dans les librairies. En effet, la réalité se résume ainsi : l'offre de livres est en croissance, l'espace en librairie en régression et l'accessibilité des livres plus rapide sur Internet. Il existe apparemment, et même pour des « journalistes d'enquête » une grande confusion entre deux faits : d'une part, le fait de publier à compte d'auteur, soit payer les frais de la production et ne bénéficier d'aucun service de l'éditeur ni d'un distributeur et donc d'un libraire et, d'autre part, publier dans une maison d'édition chez qui l'auteur achète parfois un certain nombre de livres, pratique tout à fait courante. L'éditeur est un professionnel qui accompagne l'auteur dans toutes les étapes de la production, de la diffusion (papier et numérique) et d'une partie de la promotion tant au Québec qu'à l'étranger.
Quelques faits : Christine Labrecque, l'auteure qui soudainement se sent lésée 4 ans plus tard, avait demandé, à cette époque, l'exclusivité des ventes pour les Îles et Québec. Une simple transaction qui, au final, rapportera à l'auteure plus de 4500 $ de vente et 800 $ de droits, en plus de sa visibilité dans des activités reliées au livre. Quant à France Duval, l'autre auteure interviewée qui n'a acheté aucun exemplaire de son livre, croyait qu'il se vendrait sur la planète entière. Elle a reçu près de 50 livres gratuits de l'éditeur en plus de ses droits.
Les auteurs sont exaspérés de constater que leurs livres ne sont pas disponibles en librairie. On peut difficilement blâmer le libraire, envahi de nouveautés chaque semaine ou les distributeurs, obligés de bâtir des entrepôts pour les livres retournés et donc de facturer l'éditeur ou de faire pilonner les livres.
Aussi, les auteurs achètent et revendent leurs livres en empochant la commission qu'aurait eue le libraire. Ce phénomène est exponentiel. Qu'y a-t-il de mal à cela ? Au contraire, ce faisant, l'auteur et l'éditeur développent de nouveaux réseaux de vente dans des milieux non conventionnels. Faut-il arrêter de publier des livres ou bien imaginer de nouvelles avenues pour garder le livre vivant ?
Pourquoi Radio Canada juge-t-elle nécessaire de refaire le travail de la Sodec ou de Revenu Québec qui vérifient déjà, avec beaucoup de zèle, le paiement des droits d'auteurs ? Pourquoi ne pas parler des auteurs satisfaits comme en témoignent les lettres spontanées envoyées par des auteurs à la suite de ce reportage ? Un acte malheureux et indigne.
SOURCE Marcel Broquet
Bas de vignette : "L’éditeur Marcel Broquet réagit à l’émission Enquête (Le côté sombre du livre) Radio Canada le 10 mars – un vrai méli-mélo confus à saveur sensationnaliste qui porte ombrage au professionnalisme de cet éditeur, bénévole depuis 8 ans, et à tous les intervenants du livre, domaine déjà si précaire (Groupe CNW/Marcel Broquet)". Lien URL de l'image : http://photos.newswire.ca/images/download/20160318_C8783_PHOTO_FR_646062.jpg
Source: Marcel Broquet, la nouvelle édition, 450 747 0676, www.marcelbroquet.com
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