Tournée de consultations sur la santé des médias et de l'information locale - La Fédération nationale des communications et de la culture lance un cri d'alarme
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Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN)27 sept, 2025, 07:00 ET
MONTRÉAL, le 27 sept. 2025 /CNW/ - Dans la dernière année, la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC-CSN), qui représente un nombre important de travailleuses et de travailleurs de l'information au Québec, a effectué une tournée de consultations dans le cadre de sa campagne « L'information, un bien public ». Des tables de discussion se sont tenues à Chicoutimi, Gatineau, Laval, Longueuil, Montréal, Québec, Rimouski, Rouyn-Noranda, Sainte-Adèle, Sherbrooke et Trois-Rivières, auxquelles ont participé des actrices et acteurs du milieu des médias, des propriétaires d'entreprises de presse, des élu-es, des responsables de différentes organisations sociales et communautaires et différents leaders de la société civile.
« Toutes les organisations et tous les gens rencontrés s'entendent sur la chose suivante : le système par l'entremise duquel l'accès à l'information était assuré est rompu », expose Annick Charette, présidente de la FNCC-CSN.
Les revenus publicitaires des médias d'information se sont volatilisés, aspirés et accaparés par une poignée de multinationales du numérique. « Étant dans l'obligation de fonctionner avec des revenus constamment revus à la baisse, nombre de médias se voient dans l'obligation de mettre la clé dans la porte ou bien de réduire la masse salariale. D'autres ont pris la décision de miser sur la convergence de leurs ressources, fermant des antennes locales ou rapatriant les travailleuses et les travailleurs dans un grand centre. Les petites villes subissent généralement les conséquences de telles décisions. Elles deviennent tributaires des décisions arbitraires du média national en ce qui a trait aux choix des contenus traités. Ainsi, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, des événements qui se déroulent à Roberval ne sont parfois pas traités par les médias régionaux, car le déplacement trop long -- à partir de Chicoutimi ou de Jonquière, par exemple -- empêcherait la couverture d'autres nouvelles importantes. Le scénario est similaire sur la Côte-Nord ou dans le Bas-Saint-Laurent. Ce phénomène marquant en région dite "éloignée" est aussi familier dans les grands centres, alors que les quartiers de Montréal ou de Laval se voient souvent oubliés dans la couverture nationale », continue la présidente.
Simultanément, les médias souffrent d'une certaine perte de confiance d'une partie de la population. « La qualité de l'information produite est aussi un sujet de préoccupation partagée par les personnes consultées, dans une ère où le journalisme et l'opinion et la chronique se côtoient et où parfois la ligne entre les deux est floue. En effet, afin de pallier le manque de financement, des médias misent de plus en plus sur la formule à la mode qui consiste à commenter les nouvelles grâce à des intervenantes et intervenants qui offrent leur opinion sur divers sujets. Aussi pertinente soit-elle, une opinion et une chronique ne constituent pas du travail journalistique, lequel se veut objectif et basé sur la vérification des faits et non une interprétation », enchaîne Mme Charette. C'est pourquoi la nécessité de développer l'éducation aux médias a été soulevée à plusieurs reprises.
Un peu partout, les participantes et participants ont soulevé l'importance de dynamiser et de diversifier les sources de financement pour les médias. Le fait qu'il soit important de sensibiliser les divers paliers de gouvernement et les agences publicitaires quant à l'importance du placement dans les médias locaux est aussi partagé par tous. « Le gouvernement du Québec pourrait faire comme celui de l'Ontario et exiger que ses ministères et agences investissent un minimum de 25 % de leurs dépenses publicitaires dans les médias locaux. Notre gouvernement provincial pourrait implanter cette même cible pour ses achats publicitaires. Le fédéral aussi, d'ailleurs ! » souligne Mme Charette.
Les défis sont majeurs. « Seuls nos gouvernements ont la capacité structurante d'y remédier. Et ce n'est pas en abandonnant la taxe sur les services numériques sur une seule respiration de Donald Trump que le gouvernement canadien démontre qu'il a l'intention de faire partie de la solution. L'information journalistique crédible a un coût : il en va de la responsabilité de toutes et de tous d'en prendre acte afin de la protéger », conclut la présidente.
Pour consulter le rapport et les autres pistes de solutions, rendez-vous au https://fncc.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2025/08/2025.05_CSN-FNCC_Tournee-Rapport_VF-Num.pdf.
À propos
La FNCC-CSN regroupe 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l'une des huit fédérations de la CSN qui réunit près de 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l'ensemble des régions du Québec.
SOURCE Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN)

Renseignements: Eve-Marie Lacasse, Conseillère aux communications, 514-809-7940, [email protected]
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