Soutien à domicile : Le CAPVISH dépose ses recommandations au MSSS et presse Québec de s'inspirer du modèle norvégien
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Comité d'action des personnes vivant des situations de handicap06 juin, 2025, 06:00 ET
QUÉBEC, le 6 juin 2025 /CNW/ - Alors que le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) s'apprête à lancer, cet automne, sa Politique nationale en matière de soutien à domicile (SAD), le Comité d'action des personnes vivant des situations de handicap (CAPVISH) dépose aujourd'hui un rapport stratégique accompagné de recommandations précises, issues d'une mission d'étude en Norvège. Ce rapport propose une voie crédible et humaine pour transformer en profondeur le SAD au Québec.
La situation actuelle est critique : près de 20 000 personnes attendent toujours un premier service à domicile au Québec. En 2023, seulement 10 % des besoins en SAD ont été comblés par le réseau public, forçant un recours massif au secteur privé. De plus, moins de 13 % des heures d'aide sont actuellement fournies par le système public, un chiffre qui illustre un désengagement inquiétant de l'État dans ce domaine.
À l'inverse, la Norvège offre un exemple probant de réforme réussie. Depuis sa refonte du système de santé en 2001, ce pays mise sur une gestion décentralisée, un financement public à plus de 90 % et un accès universel aux services de première ligne. Chaque citoyen peut choisir librement son médecin de famille et changer de médecin jusqu'à trois fois par an, avec des délais de rendez-vous plafonnés à cinq jours.
« Ce que nous avons vu en Norvège, c'est une vision d'ensemble cohérente : des services accessibles, humains et gérés localement. Ce modèle fonctionne, et il fonctionne depuis plus de vingt ans. Le Québec peut y arriver s'il a le courage d'opérer un vrai virage en soin à domicile », affirme Dominique Salgado, directeur général du CAPVISH.
Le rapport de mission recommande notamment de doubler les investissements publics en SAD, de décentraliser la gouvernance vers les communautés locales, et de protéger le caractère public et universel des services afin de stopper leur marchandisation. Le document s'inspire d'une récente étude de l'IRIS (Institut de recherche et d'informations socioéconomiques) qui révèle que si rien ne change, les coûts liés aux soins de longue durée grimperont de 7,7 à 25,6 milliards $ d'ici 2050, sans pour autant améliorer les services. « C'est un non-sens économique, social et éthique », ajoute M. Salgado qui rappelle que le Québec est aussi confronté à un phénomène de vieillissement de la population sans précédent.
Le CAPVISH invite les décideurs à consulter ce rapport en profondeur. Il sera transmis aux parlementaires, aux partenaires communautaires et aux médias. Il s'agit d'un appel à l'action, à un moment critique où le Québec peut encore choisir une trajectoire plus équitable, durable et humaine.
SOURCE Comité d'action des personnes vivant des situations de handicap

Pour information ou demande d'entrevue : Dominique Salgado, directeur général, Cell. : 581-988-7271, [email protected]
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