Sondage sur la pénurie de main-d'œuvre et la clientèle judiciarisée adulte
Nouvelles fournies par
Comité Consultatif Clientèle judiciarisée adulte (CCCJA)13 oct, 2021, 06:30 ET
- 28 % des entreprises se disent prêtes à embaucher une personne ayant un casier judiciaire
- Le secteur de l'exploitation, de la fabrication et du transport est le plus ouvert (55 %)
- 56 % souhaiteraient recevoir de l'aide d'une organisation pour les démarches d'embauche ou d'intégration
MONTRÉAL, le 13 oct. 2021 /CNW Telbec/ - Dans le cadre de la Semaine de la réhabilitation sociale du Québec qui se déroule jusqu'au 17 octobre prochain, le Comité consultatif pour la clientèle judiciarisée adulte (CCCJA) dévoile aujourd'hui les résultats d'un sondage portant sur la perception des employeurs à l'égard des personnes possédant un casier judiciaire dans le contexte de pénurie de main-d'œuvre actuel. Par le fait même, le CCCJA lance une campagne de sensibilisation auprès des employeurs et de la population pour encourager l'embauche des travailleuses et travailleurs ayant des antécédents judiciaires.
Faits saillants du sondage
Une grande proportion d'entreprises déclare faire actuellement face à des défis en matière d'embauche (64 %). Au sein des entreprises de 50 à 199 employés, cette proportion grimpe à près de neuf entreprises sur 10 (87 %).
Malgré cela, seul un tiers des entreprises (28 %), se dit prêt à embaucher une personne ayant un casier judiciaire, 38 % ne seraient pas à l'aise et 33 % ne savent pas. Les femmes (45 %), les 35-54 ans (48 %), et le secteur de la santé et des soins (64 %) sont les plus réfractaires à une telle embauche. À l'inverse, les entreprises opérant dans le secteur de l'exploitation, la fabrication, et du transport se montrent plus ouvertes (55 %).
L'avis n'est toutefois pas définitif ni tranché, puisque les trois quarts des décisionnaires (73 %) déclarent que leur décision peut être influencée par l'infraction commise. Le sexe de la personne en question n'est toutefois pas un facteur déterminant à la décision d'embauche, puisque près de neuf décisionnaires sur 10 déclarent que le genre n'influencerait pas leur décision.
« On constate qu'il y a encore beaucoup de travail à faire en matière de sensibilisation. En contexte de rareté de main-d'œuvre, on peut s'attendre à un intérêt grandissant à embaucher les personnes judiciarisées et on l'espère. On part de loin, changer des perceptions, rassurer la population, ce n'est pas un long fleuve tranquille. », mentionne M. Patrick Pilon, président du CCCJA. « Notre travail est de rappeler que les personnes judiciarisées sont prêtes à intégrer le marché du travail et qu'il y a de l'accompagnement possible pour les employeurs qui ont besoin d'aide afin de combler des postes. Il y a de l'espoir. »
Les principaux freins à l'embauche sont la peur ou la méfiance (65 %), la perception des personnes en dehors de l'entreprise (40 %), les autres employés de l'entreprise (24 %) et le manque de compétences (20 %).
Services d'accompagnement à l'embauche des personnes judiciarisées
Plus de la moitié des employeurs sondés (56 %) ont souligné qu'ils souhaiteraient recevoir de l'aide d'une organisation pour les démarches d'embauche ou d'intégration d'une personne avec un casier judicaire. D'ailleurs, cette proportion est nettement plus élevée (70 %) dans la région de Montréal.
À cet égard, une banque de candidat(e)s est l'outil le plus intéressant pour 56 % des employeurs, suivi de l'accompagnement et du suivi personnalisé (46 %), de la sensibilisation auprès des autres employés (39 %) et de l'aide pour la formation (35 %). Près de la moitié (47 %) des employeurs croient aussi qu'une aide financière du gouvernement devrait être offerte. Pour les employeurs âgés de 18 à 24 ans, cette proportion est même de 59 %.
Contact avec les clients
Plus du tiers (36 %) des employeurs seraient à l'aise que la personne avec un casier judiciaire soit en contact avec leurs clients, alors que 33 % ont indiqué que celle-ci ferait uniquement des tâches à l'interne et que 31 % ne savent pas. Toutefois, 54 % des entreprises dans le secteur de la culture, des loisirs et de l'hôtellerie confieraient des tâches nécessitant un contact avec la clientèle aux employé(e)s avec un casier judiciaire.
Rapport actuel des entreprises aux personnes judiciarisées
Seulement 16 % des employeurs sondés ont déjà embauché une personne avec un casier judiciaire. Encore une fois, cette proportion est plus élevée (37 %) dans le domaine de l'exploitation, de la fabrication et du transport. Aussi, les hommes (29 %) et les répondant(e)s de plus de 55 ans (27 %) sont plus nombreux à avoir embauché une personne provenant de la clientèle judiciarisée.
Actuellement, 11 % des entreprises comptent une personne avec un casier judiciaire parmi leurs employé(e)s. Ce pourcentage grimpe à 30 % dans le secteur de l'exploitation, de la fabrication et du transport.
D'ailleurs, la grande majorité de ces expériences d'embauche étaient globalement positives (89 %). La personne est décrite comme étant bien réinsérée, reconnaissante de son travail, travaillante et dévouée. Rappelons que 14 % des adultes québécois ont un casier judiciaire, en majorité des hommes.
Méthodologie
Le sondage a été mené par la firme Léger auprès de 500 personnes qui exercent une influence ou ont un pouvoir décisionnel sur l'embauche dans le cadre de leurs fonctions professionnelles au Québec. La collecte de données a été réalisée du 9 au 21 septembre 2021.
Semaine de la réhabilitation sociale du Québec
Instaurée en 2017 par l'Association des services de réhabilitation sociale du Québec (ASRSQ), la quatrième Semaine de la réhabilitation sociale se tiendra du 11 au 17 octobre 2021. Cette initiative permet à la population de démystifier le parcours judiciaire des individus et être sensibilisée à la réintégration sociale et communautaire.
À propos du CCCJA
Le Comité consultatif pour la clientèle judiciarisée adulte (CCCJA) a été créé en 1997. Sa mission est de promouvoir et d'appuyer le développement de la clientèle judiciarisée adulte en regard de sa préparation, de son insertion et de son maintien en emploi. Il est financé par la Commission des partenaires du marché du travail. Le CCCJA est composé de représentants d'organismes communautaires spécialisés en employabilité auprès de la clientèle judiciarisée et des représentants des fonds de soutien à la réintégration sociale, de la Commission des partenaires du marché du travail et du ministère de la Sécurité publique. Pour ne rien manquer des activités du CCCJA, nous vous invitons à suivre notre page Facebook : Comité consultatif pour la clientèle judiciarisée adulte | Facebook
SOURCE Comité Consultatif Clientèle judiciarisée adulte (CCCJA)

Bianca Ledoux-Cancilla, [email protected], 514 758-4088
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