Pour attirer les investissements, accélérer le développement et saisir les occasions de la transition énergétique mondiale, les gouvernements peuvent partager les risques financiers, tout en protégeant l'environnement et les droits autochtones.
OTTAWA, ON, le 12 juin 2025 /CNW/ - Une nouvelle étude de l'Institut climatique du Canada recommande aux gouvernements de rapidement réduire les risques liés aux investissements dans les minéraux critiques et raccourcir les échéances des projets - sans compromettre les droits autochtones et les protections environnementales - afin de ne pas passer à côté d'une opportunité économique de plusieurs milliards de dollars.
Six minéraux critiques prioritaires - le cuivre, le nickel, le lithium, le graphite, le cobalt et les éléments des terres rares - sont essentiels aux technologies propres, notamment aux panneaux solaires et aux véhicules électriques. Le Canada a à peine touché aux réserves existantes alors que ces minéraux, essentiels à la sécurité énergétique nationale et à la transition mondiale, sont de plus en plus en demande.
Selon l'étude de l'Institut climatique publié aujourd'hui, intitulée « Trajectoire critique : Sécuriser la place du Canada dans la course internationale aux minéraux critiques », des investissements nettement plus importants dans ces six minéraux critiques seront nécessaires pour répondre aux besoins croissants du marché national et international. À défaut d'agir, le Canada pourrait laisser filer un manque à gagner de 12 milliards de dollars par an d'ici 2040 -- rien que pour répondre à la demande nationale.
Concurrence accrue dans l'industrie des minéraux critiques, bouleversements géopolitiques, évolution rapide des relations commerciales : le Canada aurait besoin de 30 milliards de dollars en investissements sur 15 ans afin de profiter pleinement du potentiel de ses minéraux critiques. La demande mondiale en minéraux critiques devrait doubler d'ici 2040; pour y répondre, le Canada devra mobiliser 65 milliards de dollars d'investissements sur la même période.
Ces investissements sont prometteurs, mais ils restent exposés à une forte incertitude liée à la volatilité des prix et à la concentration des décisions dans les mains de quelques grands acteurs. Pour donner plus de certitude aux investisseurs, les gouvernements devraient agir rapidement et partager les risques au moyen de programmes et de politiques ciblés, tels que des participations au capital, des accords d'exploitation ou des contrats sur différence.
Le rapport souligne que, pour réussir, les projets liés aux minéraux critiques requièrent des partenariats solides avec les nations et les communautés autochtones, la reconnaissance et le respect continus des droits et de l'autodétermination autochtones, ainsi qu'une protection solide de l'environnement. Il recommande aux gouvernements de simplifier et d'accélérer les processus d'évaluation des projets en réduisant les inefficacités, mais prévient que de négliger les droits autochtones et la protection de l'environnement mènera assurément à des délais encore plus longs.
Plus précisément, le rapport présente aux gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux plusieurs recommandations visant à réduire les risques associés aux projets d'exploitation de minéraux critiques :
- Établir des ententes avec des entreprises privées pour partager les risques financiers d'investissements dans de tels projets.
- Offrir davantage de financement pour la participation et les partenariats autochtones dans le cadre de projets miniers et faciliter l'accès aux capitaux nécessaires pour acheter des parts.
- Renforcer la réglementation minière pour réduire les risques environnementaux et les obligations pour les collectivités touchées, en s'appuyant sur des normes volontaires existantes.
- Optimiser les processus d'évaluation de projets et de prise de décision dans plusieurs régions, sans compromettre les protections environnementales et les exigences de consultation autochtone.
De plus, l'Institut a commandé trois articles complémentaires sur des sujets connexes : la participation autochtone dans le secteur des minéraux critiques, les émissions causées par l'intensification de l'industrie minière au Canada et les moyens de réduire les risques environnementaux liés à l'exploitation accrue.
CITATIONS
« Dans un contexte où la transition énergétique mondiale continue de s'accélérer, les minéraux critiques représentent un débouché de plusieurs milliards de dollars pour le Canada. Cependant, l'industrie nationale ne parvient pas à attirer suffisamment d'investissements pour répondre à la demande. Tandis que la concurrence s'exacerbe et que les relations commerciales évoluent, les gouvernements devraient adopter rapidement des politiques visant à débloquer des investissements privés et à injecter des ressources dans le marché au plus vite, tout en concluant des partenariats respectueux avec les communautés autochtones et en réduisant les risques environnementaux. »
-- Rick Smith, président, Institut climatique du Canada
« Pour maintenir sa place dans la course aux minéraux critiques, le Canada doit agir sans tarder et débloquer des investissements publics et privés, qui lui permettront de réaliser sa transition énergétique en lui donnant accès aux composants de base des technologies propres. Le rapport Trajectoire critique propose une approche détaillée des mesures que peuvent prendre les gouvernements pour profiter de cette occasion. »
-- Marisa Beck, directrice, Croissance propre, Institut climatique du Canada
« Tous les projets de croissance propre seront menés sur des terres visées par un traité, des régions faisant l'objet d'une revendication territoriale, des territoires traditionnels ou des zones proches de communautés autochtones. Ce moment unique peut servir à réitérer les droits territoriaux et à l'autodétermination, ce qui favorisera des partenariats sincères entre les nations autochtones, les entreprises et le gouvernement. Dans son rapport, l'Institut montre clairement au Canada comment collaborer pleinement avec les peuples autochtones pour faire grandir le secteur des minéraux critiques. »
-- JP Gladu, fondateur et dirigeant, Mokwateh
« Le Canada a la possibilité de diriger la transition vers des sources d'énergie plus propres, mais, pour saisir cette occasion, il lui faut accélérer le développement d'une chaîne de valeur nationale sécurisée et circulaire - faisant le lien entre la mine, le marché et la récupération - dans le secteur des batteries. Les investissements dans l'exploitation et le traitement des minéraux critiques au Canada créeront des emplois, feront croître l'économie et garantiront au pays une place de chef de file mondial dans la chaîne de valeur des batteries. »
-- Sean de Vries, directeur général, Battery Metals Association of Canada
« Le Canada est devant une occasion en or de mettre à profit ses réserves de minéraux critiques, qui sont essentiels dans une économie à faibles émissions. Le rapport démontre sans aucun doute l'importance de faciliter le financement des projets miniers, pour que cet avenir devienne une réalité. En déployant des garanties de prêt et d'autres instruments de partage des risques financiers visant à rendre les projets plus sûrs, les gouvernements fédéral et provinciaux du Canada attireront des capitaux privés et maintiendront les projets à flot, malgré l'incertitude du marché. »
-- John Stackhouse, premier vice-président, bureau du chef de la direction, Banque Royale du Canada
RESSOURCES
- Rapport | Trajectoire critique : Sécuriser la place du Canada dans la course internationale aux minéraux critiques
- Document de cadrage | Changements climatiques, minéraux critiques et participation autochtone aux processus réglementaires (JP Gladu, Ken Coates et Katarina Savic)
- Document de cadrage | Décarbonisation du secteur minier : Accroître l'avantage de sobriété en carbone du Canada dans la course mondiale vers les minéraux critiques (Eyab Al-Aini)
- Document de cadrage | Gestion des risques environnementaux liés à l'exploitation des minéraux critiques au Canada (Christopher Pollan et Eyab Al-Aini)
COORDONNÉES
Claudine Brulé (heure de l'Est)
Cheffe, communications et relations externes
Institut climatique du Canada
514 358-8525
Krystal Northey (heure du Pacifique)
Chargée de projet, Affaires publiques
Institut climatique du Canada
226 212-9883
L'Institut climatique du Canada
L'Institut climatique du Canada est l'organisme par excellence au pays pour la recherche sur les politiques climatiques. Il produit des analyses rigoureuses, des modélisations économiques et des études approfondies pour stimuler la croissance économique propre et la concurrentialité sobre en carbone, pour réduire les émissions et accélérer la transition du Canada vers la carboneutralité, et pour augmenter la résilience de l'économie et des infrastructures face au réchauffement climatique.
https://institutclimatique.ca/
SOURCE L'Institut climatique du Canada

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