Que feriez-vous si une femme se faisait harceler ou agresser sexuellement ? English
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Action ontarienne contre la violence faite aux femmes (AOcVF)14 mai, 2012, 09:21 ET
Un sondage montre que près de la moitié des Ontariens et des Ontariennes n'interviendraient pas pour une amie ou une collègue
TORONTO, le 14 mai 2012 /CNW/ - Un nouveau sondage révèle à quel point les Ontariens et les Ontariennes sont déchirés quant à la manière d'agir dans des situations de harcèlement ou d'agression à caractère sexuel. Dans les cas où la menace ou l'inquiétude d'une violence sexuelle était évidente, les résultats étaient clairs ; les résultats révèlent cependant une tendance marquée à ne pas intervenir dans des situations complexe.
Lancée aujourd'hui pour coïncider avec le mois de la sensibilisation aux agressions à caractère sexuel, une nouvelle campagne incite les Ontariens et les Ontariennes à réfléchir à leur façon de réagir dans une série de scénarios basés sur la réalité et dont les thèmes portent sur le consentement, le harcèlement et la violence à caractère sexuel. Traçons-les-limites/Draw-the-Line, une initiative conjointe d'Action ontarienne contre la violence faite aux femmes (AOcVF) et de l'Ontario Coalition of Rape Crisis Centres (OCRCC), demande aux gens de partager leurs réponses à ces questions par le biais de Traçons-les-limites/Draw-the-Line, sur la page Facebook de la campagne et sur Twitter (#OTLL).
« Il existe un stéréotype tenace selon lequel la violence à caractère sexuel se limite à un inconnu agressant sexuellement une femme dans une allée sombre », explique Ghislaine Sirois, directrice générale d'AOcVF. Elle poursuit, « Dans la réalité, les situations les plus fréquentes concernent plutôt le fait d'empêcher une amie ayant trop bu de repartir avec quelqu'un qu'elle vient juste de rencontrer. Nous ne laisserions pas cette amie conduire sa voiture si elle était saoule, alors pourquoi ne veillons-nous pas sur elle lorsqu'elle est peut-être dans l'incapacité de consentir à une relation sexuelle ? »
L'objectif de la campagne Traçons-les-limites/Draw-the-Line est de déclencher des discussions entre les Ontariens et Ontariennes sur un sujet complexe et encore tabou.
Un nouveau sondage, mené par Ipsos Reid, montre la nature discordante de la réponse des Ontariens et des Ontariennes face à certains scénarios complexes :
- Nous ne veillons pas sur nos amies. Dans le cas d'une amie se rendant aux toilettes avec un individu qu'elle vient tout juste de rencontrer, une mince majorité (55 %) d'Ontariens et d'Ontariennes interviendraient, tandis que quatre personnes sur dix (42 %) ignoreraient tout simplement la situation et « continueraient à danser ». Le sondage montre que les femmes (65 %) sont plus susceptibles d'aller voir ce qui se passe que les hommes (43 %).
- Nous ne voulons pas causer de remous au travail. Seulement 50 % des répondants et des répondantes « diraient quelque chose » si leur patron disait à une collègue à quel point ses jambes sont belles lorsqu'elle porte une jupe, tandis que l'autre moitié (49 %) retournerait à son bureau sans dire un mot. Les femmes étaient légèrement plus susceptibles de dire quelque chose (53 %) que les hommes (46 %).
« Les résultats de ce sondage montrent à quel point nous sommes plus ambivalents et ambivalentes lorsqu'il n'est pas évident qu'une situation est ou non acceptable », note Jeanne Françoise Mouè, Présidente d'AOcVF. Lorsque les situations sont troubles et concernent notre patron ou les choix de l'une de nos amies, par exemple, il n'est pas toujours facile de savoir quoi faire. »
Le sondage révélait également que dans certaines situations, les Ontariens et les Ontariennes savaient quoi faire. De nombreux exemples médiatisés au Canada et aux États-Unis démontrent toutefois que lorsque ces situations surviennent dans la vraie vie, nous n'agissons peut-être pas conformément à nos dires :
- Nous disons que la violence est inacceptable, peu importe qui nous sommes. Seulement une personne sur dix (12 %) dit qu'elle téléchargerait de la musique d'un chanteur ayant agressé sexuellement sa blonde. La majorité (85 %) des Ontariens et des Ontariennes disent qu'ils trouveraient un autre artiste à écouter.
- Nous disons que nous ferions preuve de retenue si quelqu'un partageait des photos de nature sexuelle avec nous. Dans une situation où un ami envoie des photos d'une fille nue qu'il connaît, une écrasante majorité de personnes (95 %) ont affirmé qu'elles ne partageraient pas cette photo et que le partage se « terminerait avec moi », tandis que 4 % ont affirmé qu'elles la partageraient avec d'autres. Les plus jeunes répondants et répondantes, âgés de 18 à 34 ans, étaient plus susceptibles de partager (7 %).
« Nous devons tous nous questionner pour savoir si nous joignons le geste à la parole dans de telles situations, car il est largement démontré que nous ne le faisons pas », explique Jeanne Françoise Mouè. Il n'est pas nécessaire que l'exemple soit choquant, comme la diffusion de photos de nature sexuelle d'une mineure dans une école. Parmi nous, combien ont cliqué sur un lien menant vers les photos d'une célébrité nue, photos que nous savons avoir été volées? Combien d'entre nous les ont ensuite partagées? »
Les Ontariens et les Ontariennes sont donc invités à répondre à différentes questions sur Traçons-les-limites /Draw-the-Line , qui regroupera ensuite les réponses et dressera un tableau leur permettant de comparer leurs choix, en ce qui a trait à tracer les limites, avec ceux du reste de la province. Vous pouvez également vous joindre à nous sur Facebook et soumettre vos propres scénarios ou suggestions de façons de gérer ces situations difficiles. Le fil Twitter Traçons-les-limites/Draw-the-Line fournira une question par jour afin d'inciter les Ontariens et les Ontariennes à réfléchir et susciter des discussions.
Action ontarienne contre la violence faite aux femmes (AOcVF)
Action ontarienne contre la violence faite aux femmes (AOcVF), fondée en 1988 par les intervenantes de première ligne qui avaient identifié le besoin d'un organisme provincial, est un regroupement d'organismes qui travaillent à défaire l'oppression vécue par les femmes. AOcVF prône l'action par la coopération afin de mieux répondre aux besoins des femmes francophones de l'Ontario, dans leur diversité. Cette action est basée sur une analyse féministe de la situation sociale et communautaire.
Pascale Cyr
Zone Franche
Téléphone : 514 317-5715, poste 203
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