PTI 2015-2017 de l'administration Coderre : une occasion ratée

MONTRÉAL, le 29 oct. 2014 /CNW Telbec/ - Luc Ferrandez, chef intérimaire de Projet Montréal, a réagi à la présentation du Programme triennal d'immobilisations 2015-2017 de l'administration Coderre. « Ce PTI est une occasion ratée pour Montréal. C'est rare dans l'histoire d'une ville qu'on a autant d'argent à dépenser. On se retrouve avec 1,275 milliards $ de plus à dépenser alors on s'attendrait à une vision. Malheureusement, le maire Coderre nous présente une liste d'épicerie plutôt que de proposer un projet structurant pour l'avenir de Montréal », a-t-il dénoncé.

« Avec sa capacité de dépenser, la Ville a une occasion historique de réaliser des projets qui généreront des bénéfices à long terme pour Montréal. Malheureusement, deux dossiers fondamentaux, le transport en commun et l'habitation, sont quasi absents du PTI. On entend constamment parler de familles qui quittent Montréal car elles n'arrivent pas à trouver un logement adapté et abordable. Et si vous utilisez le transport en commun, vous avez constaté qu'on fait de plus en plus face à des pannes de métro et à une réduction du nombre d'autobus, une conséquence directe du manque d'investissements dans les transports en commun. Plutôt que de s'attaquer à ces problèmes, l'administration mettra plus de 500 millions de $ d'asphalte dans les rues pour des réparations qui dureront deux ans. Je sais que les Montréalais en ont assez des nids-de-poule, mais ce PTI aurait pu être l'occasion de faire un projet structurant pour Montréal, et pas seulement du patchage », a ajouté Luc Ferrandez.

Guillaume Lavoie, conseiller de ville de Marie-Victorin, a pour sa part souligné que le budget d'immobilisations de l'administration Coderre relève de la pensée magique. « Le maire Coderre présente son budget comme celui d'un « bon père de famille ». La capacité d'emprunt de la Ville semble plus importante car cette dernière a moins emprunté que prévu au cours des dernières années. C'est troublant de voir que la stratégie de l'administration Coderre est d'emprunter sur hier pour dépenser aujourd'hui. Avec ce PTI, la Ville compte aussi adopter le paiement au comptant pour remplacer, à terme, l'emprunt. Avec cette mesure, la Ville utiliserait une partie grandissante de ses revenus pour financer ses investissements au détriment du budget de fonctionnement. Le résultat à long terme? Comme les revenus sont stables, nous aurons donc d'année en année moins d'argent pour financer les opérations », a-t-il expliqué.

Laurence Lavigne Lalonde a pour sa part expliqué pourquoi l'administration Coderre ne sera pas en mesure de réaliser son PTI. « D'un côté, l'administration Coderre augmente ses investissements et veut augmenter son taux de réalisation, mais de l'autre, elle nous demande de couper des postes en arrondissement dans le cadre de son Plan quinquennal de main d'œuvre. Je rappellerai au maire que pour réaliser des projets, il faut des gens, a-t-elle mentionné. L'administration se retrouvera dans une situation où elle devra augmenter significativement le nombre de contrats octroyés au privé, mais le privé a aussi une capacité limitée. À un moment donné, le privé ne sera plus en mesure de répondre à la demande et les prix augmenteront significativement ». La conseillère de ville de Maisonneuve-Longue-Pointe a également rappelé que dans le passé une augmentation du nombre de contrats accordés au privé a ouvert la porte à la collusion et la corruption.

SOURCE : Ville de Montréal - Opposition officielle à l'Hôtel de Ville de Montréal

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