Préparer les enfants à la vie plutôt qu'à l'école - La position du CQSGEE en regard du dossier de la maternelle à 4 ans
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Conseil québécois des services de garde éducatifs à l'enfance (CQSGEE)14 févr, 2013, 21:23 ET
QUÉBEC, le 14 févr. 2013 /CNW Telbec/ - Réunis à Joliette pour réfléchir sur la préscolarisation et les actions éducatives liées au dossier de la maternelle à 4 ans, les membres du Conseil québécois des services de garde éducatifs à l'enfance (CQSGEE) ont adopté, mardi après-midi, une position claire : les enfants de 4 ans doivent continuer de fréquenter les services de garde subventionnés.
En trame de fond à ces importantes discussions, un avis du Conseil supérieur de l'éducation déposé en octobre dernier au ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport : Mieux accueillir et éduquer les enfants d'âge préscolaire, une triple question d'accès, de qualité et de continuité des services.
Maturité scolaire
Une étude publiée en 2008 par la Direction de la santé publique de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal démontre que 35 % des enfants montréalais sont vulnérables au moment de leur entrée à l'école et risquent, à divers égards, d'éprouver des difficultés dans leur cheminement scolaire.
Interrogé lors de sa participation à la rencontre organisée par le CQSGEE, monsieur Jacques Moreau, Ph.D., professeur-chercheur à l'École de Service social de l'Université de Montréal, spécialiste des facteurs psychosociaux nuisant à la qualité du développement du jeune enfant et co-concepteur de l'outil GED (Grille d'Évaluation du Développement), affirme être très inquiet : « Cette étude a été réalisée auprès d'enfants de 5 ans. Il semble alors raisonnable de penser que ce pourcentage pourrait augmenter ostensiblement voire même doubler si cette étude était réalisée auprès des enfants de 4 ans. »
Les enfants de 4 ans ont besoin d'un milieu de vie pour développer leurs habiletés en vue d'atteindre la maturité scolaire qui se mesure selon les facteurs suivants : santé physique et bien-être, compétence sociale, maturité affective, développement cognitif et langagier, habiletés de communication et connaissances générales. « Les écoles, telles que nous les connaissons actuellement, ne sont pas adaptées à la réalité des enfants de 4 ans. Le bruit, le ratio enfant/personnel, le rythme rapide et le cadre rigide sont tous des facteurs qui peuvent nuire au développement des petits de cet âge », affirme Francine Lessard, directrice générale du CQSGEE.
La réponse adéquate aux besoins développementaux et l'atteinte des jalons du développement sont les objectifs visés chez les jeunes enfants à travers les actions éducatives mises en place dans les services de garde subventionnés et ce sont justement ces endroits qui sont les mieux placés pour rencontrer ces objectifs. Pourquoi le sont-ils? Parce que ce sont des milieux de vie où l'on travaille à faire en sorte que les enfants acquièrent les habiletés cognitives, langagières, psychomotrices et socioaffectives selon les principes de la pédagogie sociale et en fonction des jalons développementaux attendus à la petite et à la jeune enfance. Les actions éducatives mises en place de façon planifiée, organisée et structurée en fonction des exigences du programme éducatif sont tout à fait en mesure de répondre aux besoins développementaux de tous les enfants y compris les quatre ans. Les services de garde subventionnés sont des milieux de vie fonctionnels et adéquats pour le développement des enfants et pour l'acquisition des habiletés complexes dont ils ont besoin pour se préparer à la vie. S'ils sont bien préparés à la vie, selon les principes de la pédagogie sociale, ils seront fins prêts pour l'école et les exigences de la maternelle 5 ans.
L'avis du Conseil supérieur de l'éducation est clair à ce propos : « Si, au Québec, différents types de milieux préscolaires présentent plusieurs des caractéristiques (de qualité) mentionnées ci-dessus, (voir page 77 de l'Avis), le modèle CPE est celui qui correspond le mieux à cet idéal de qualité. Le Conseil croit donc que pour assurer rapidement l'accès de 90 % des enfants de 4 ans à des services éducatifs de qualité réglementés par l'État, il faut créer en CPE les places qui manquent. »
Si les services de garde subventionnés possèdent l'expertise requise pour soutenir le développement des enfants, pourquoi ne pas proposer la gratuité universelle en milieu défavorisé plutôt que d'obliger de si jeunes enfants à fréquenter l'école alors qu'ils ne sont pas prêts à le faire?
En terminant, il est bon de rappeler à la population que le gouvernement Marois a pris la décision d'ouvrir la maternelle à des enfants 4 ans et ce, sans consultation préalable auprès des parents dont les enfants fréquentent les services de garde subventionnés, des spécialistes du développement des enfants et des experts du réseau des services de garde du Québec. Il est pourtant évident qu'un changement de cette envergure, avec des impacts directs sur nos enfants, mérite une large consultation.
La mission du Conseil québécois des services de garde éducatifs à l'enfance (CQSGEE) est de représenter les intérêts collectifs de ses membres actifs (centres de la petite enfance et bureaux coordonnateurs) ainsi que promouvoir et soutenir l'amélioration continue de la qualité des services de garde éducatifs. Pour réaliser sa mission, le CQSGEE assure la communication, la consultation, la formation et l'information de manière constante et transparente avec ses membres actifs.
Références :
Enquête sur la maturité scolaire des enfants montréalais :
http://www.dsp.santemontreal.qc.ca/index.php?id=523&tx_wfqbe_pi1[uid]=932
Avis du Conseil supérieur de l'éducation :
http://www.cse.gouv.qc.ca/fichiers/documents/publications/Avis/50-0477.pdf
SOURCE : Conseil québécois des services de garde éducatifs à l'enfance (CQSGEE)

Annie Dufour
Coordonnatrice | Communications, activités et évènements spéciaux
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