Précisions concernant l'attente pour des soins en dermatologie
MONTRÉAL, le 4 avril 2017 /CNW Telbec/ - L'Association des dermatologistes du Québec, qui compte 197 membres, tient à rectifier le chiffre de 36 000 patients qui seraient en attente de soins, tel qu'avancé par le député François Paradis et repris dans les médias.
« Cela ne reflète pas la réalité actuelle. Il y a moins de 15 000 patients en attente pour des conditions non-urgentes, incluant les doublons de patients inscrits sur plusieurs listes ainsi que les patients qui ont été vus en cabinet », d'expliquer la présidente de l'Association, Dre Francine Cardinal. »
Conscients du problème d'accès à leurs soins spécialisés, les dermatologues ont mis l'épaule à la roue depuis quelques années afin de diminuer les listes d'attente de manière significative. « Après vérifications auprès de nos membres, les listes ont été priorisées et épurées. Les patients encore en attente le sont pour des problèmes non-urgents », d'expliquer Dre Cardinal.
Un travail de longue haleine et des exemples concrets
À Sherbrooke, les listes ont diminué de moitié après un travail de priorisation par les dermatologistes et le personnel infirmier. Des dermatologistes en congé de maternité ont même interrompu leur congé afin de voir des patients.
À Laval, des dermatologistes ont travaillé le samedi dans leurs cabinets pour réduire les listes de la Cité de la santé.
Dans la région de Chicoutimi, les dermatologistes ont travaillé de concert avec les médecins de première ligne à l'aide d'un formulaire de priorisation. Actuellement, il y a situation d'équilibre avec peu de patients en attente.
Problème et solution
« Avec les prochaines cohortes, le nombre de dermatologistes sera suffisant pour répondre à la demande. Nous sommes cependant en désaccord avec le ministre de la Santé à l'effet que la majorité des dermatologistes font de l'esthétique, l'équivalent d'une journée par semaine. Ce sont moins de 10 % des dermatologistes travaillant dans le système public de santé qui font de l'esthétique en plus de leur pratique » d'ajouter la présidente.
Une des causes des difficultés d'accès qui persistent dans certaines régions est le manque de ressources dans les hôpitaux. De plus, l'éventail très large de services offerts à la population, contrairement à d'autres provinces où les soins assurés sont plus restreints, entraîne plus de consultations. Pensons, par exemple, aux cas de verrues qui ne sont pas des services assurés dans plusieurs provinces.
Dre Cardinal mentionne également d'autres raisons qui contribuent au problème d'accès aux soins : « En dermatologie, nous faisons trop souvent des soins qui relèvent de la première ligne. Avec l'arrivée de médecins de famille sur le terrain, cette situation devrait s'aplanir. Aussi, il existe une réalité dont il faut tenir compte dans les statistiques soit qu'un fort pourcentage de patients ne se présentent pas à leurs rendez-vous dans les hôpitaux et les cliniques médicales. Nous sommes à mettre sur pied des systèmes afin que ces patients puissent aviser de leur impossibilité à se présenter. »
Les effets de l'abolition des frais accessoires
Les dermatologistes pratiquent majoritairement en cabinet et, à la suite de l'abolition des frais accessoires, les médicaments nécessaires aux traitements ne peuvent plus être facturés aux patients. Le patient doit donc aller en pharmacie chercher le médicament et reprendre rendez-vous pour ses traitements. Il en résulte deux visites pour le même patient et moins de disponibilités pour les nouveaux patients.
Dans certains cas, les médicaments ne sont pas disponibles en pharmacie et la seule alternative est d'envoyer le patient en milieu hospitalier. Par exemple, les allergènes en dermatologie ne sont pas fournis et ne sont pas disponibles en pharmacie. Par conséquent, les délais dans les cliniques de dermatites de contact intra-hospitalières tendent à s'allonger.
L'Association des dermatologistes du Québec rappelle aux patients qu'un répertoire des ressources disponibles est publié sur son site Internet : www.adq.org
Source : ADQ (enquête réalisée auprès des chefs de service des centres hospitaliers et des membres en cabinet, 2017)
SOURCE Association des dermatologistes du Québec

Hélène Bourgeois, (514) 350-5111
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