Politique nationale en soutien à domicile : les trois vraies conditions gagnantes
MONTRÉAL, le 15 déc. 2025 /CNW/ - Un large regroupement québécois d'organisations syndicales et communautaires, notamment de groupes féministes, de personnes âgées, de personnes en situation de handicap et de personnes proches aidantes, implore le gouvernement du Québec de fonder la Politique nationale de soutien à domicile à venir sur trois grands principes.
Des soins accessibles et universels
D'abord, la politique doit permettre de développer rapidement une offre de soins et services à domicile (SAD) universellement accessibles et sans barrière tarifaire pour les personnes alors que les besoins non comblés sont nombreux, ce qui entraîne un recours accru aux urgences, à l'hébergement de longue durée et qui fait peser sur les personnes proches aidantes un poids excessif pouvant entraîner pour elles également de nombreux problèmes de santé.
« Il y a urgence à répondre aux besoins et la recherche est claire. Plus on favorise l'accès au SAD pour la population, plus le système de santé est efficace. On ne doit pas faire l'erreur d'introduire une tarification pour les personnes en SAD. Cette barrière à l'accès nous ferait perdre les bénéfices du virage en SAD », prévient Hugo Vaillancourt, président de la Coalition solidarité santé.
Des services publics et intégrés
Ensuite, la politique doit viser la construction d'une offre publique de soins et services en SAD de plus en plus forte pour combler, à terme, l'écart entre l'offre de services et les besoins. Dans tous les milieux de vie, la population doit pouvoir faire appel à son CLSC pour recevoir les soins et les services nécessaires.
« La dépendance envers des entreprises privées, à but lucratif ou non, ne peut pas être une solution à long terme. Le SAD québécois sera très vulnérable s'il est dépendant du bon vouloir d'entreprises privées, qui pourront décider de desservir ou non une région, ou de fermer si les conditions ne les satisfont pas. La santé des gens, c'est une responsabilité publique. Nous avons besoin d'une politique qui fixe clairement l'objectif principal de poursuivre la construction d'une offre publique de SAD, qui puisse à terme garantir l'accès pour tous à des soins et services de qualité pour les personnes et leurs proches », rappelle Geneviève Lamarche, coordonnatrice de la Coalition solidarité santé.
Soutenir les organismes communautaires en complément des services publics
Enfin, la politique doit favoriser le développement, par les organismes communautaires autonomes, d'une offre de services à domicile dans les communautés, en complément et en appui aux SAD publics.
« Le gouvernement doit assumer pleinement sa responsabilité d'offrir du SAD à toute la population. Le secteur communautaire autonome est tout à fait à même, s'il est bien financé et qu'on respecte son autonomie, d'identifier des services qui doivent être développés en complément pour soutenir les personnes en perte d'autonomie dans les communautés et leurs proches. C'est une force importante que nous avons au Québec et nous devons miser sur leur expertise et sur leur enracinement dans la communauté », déclare Hugo Vaillancourt, président de la Coalition solidarité santé.
La coalition invite toute la population à être très attentive au contenu de la politique nationale. C'est un moment clé pour l'avenir de notre système de santé, et c'est d'un modèle de société dont il s'agit. Va-t-on opter pour le SAD à rabais et la logique du chacun pour soi, de la dépendance envers le privé et de la tarification ou opter pour un SAD fort, public et universellement accessible ?
« Si on veut pouvoir demeurer à domicile le plus longtemps possible, si on veut avoir accès à des soins et des services qui permettent de se rétablir et de participer pleinement à nos activités sociales, si on veut réduire le recours aux urgences et éviter de devoir construire des dizaines de milliers de places coûteuses en CHSLD, si on veut un SAD public fort, dans toutes les régions du Québec, le gouvernement doit avoir de l'ambition. Cela doit se traduire par une politique nationale qui vise d'abord et avant tout à construire notre capacité publique », conclut Geneviève Lamarche, coordonnatrice de la Coalition solidarité santé.
SOURCE Coalition Solidarité Santé

Pour informations : Geneviève Lamarche, coordonnatrice de la Coalition solidarité santé, 514-442-0577, [email protected]
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