Pénurie d'effectifs liée aux conditions de travail - Les pharmaciens des hôpitaux et des CHSLD exigent l'intervention des ministres Dubé et Duranceau
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Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec27 nov, 2025, 07:00 ET
MONTRÉAL, le 27 nov. 2025 /CNW/ - Alors que les négociations visant à renouveler l'entente de travail de ses membres - échue depuis mars 2023 - avancent à pas de tortue, l'Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (A.P.E.S.) demande l'intervention des ministres Christian Dubé et France-Élaine Duranceau pour en arriver à une entente d'ici Noël. Selon l'A.P.E.S., seule l'intervention des ministres permettra une conclusion rapide de la négociation en cours. L'Association rappelle que les pharmaciens ont suffisamment attendu, et que les patients attendent aussi d'obtenir les soins sécuritaires et efficients auxquels ils ont droit.
Pour l'A.P.E.S., il est clair que cette négociation ne peut se conclure sans que l'on se donne les moyens d'attirer rapidement de nouveaux pharmaciens dans le réseau de la santé et de retenir ceux en poste. Il en va de la qualité et de l'accessibilité des soins offerts aux patients du Québec. La situation ne peut plus perdurer.
« L'A.P.E.S. a la volonté de régler la négociation d'ici Noël, mais avec les mandats actuellement entre les mains de la partie patronale, il est impossible d'atteindre cet objectif. Nous n'avons toujours pas abordé le cœur de la négociation alors que notre entente de travail est échue depuis bientôt trois ans. La partie patronale a jusqu'ici semblé vouloir reporter dans le temps les véritables questions que cette négociation doit permettre de régler, faute de marge de manœuvre suffisante pour aborder ces enjeux de fond. Nous sentons que les représentants du gouvernement à la table, malgré leur bonne foi, n'ont tout simplement pas les mandats nécessaires permettant de conclure une entente. C'est pourquoi il est temps que les ministres s'engagent et donnent aux négociateurs les mandats qui nous permettront enfin d'avoir de réelles discussions. Il est de leur responsabilité de le faire », a déclaré Linda Vaillant, pharmacienne et directrice générale de l'A.P.E.S.
Attirer la relève de manière urgente
Depuis plus de 20 ans, le Québec fait face à une pénurie de pharmaciens en établissement et la situation s'aggrave actuellement plutôt que de s'améliorer. En effet, selon la dernière enquête sur les effectifs menée par l'A.P.E.S., ce sont 20 % des postes de pharmacien en établissement qui étaient non comblés, soit 379 postes dans les hôpitaux, CHSLD et maisons des aînés du Québec, au 1er avril 2025. En 2022, la pénurie se situait à 18 %. Il est question ici de postes financés et existants seulement. Cela ne tient donc pas compte du nombre réel de pharmaciens qu'il faudrait pour répondre aux besoins du Québec dans le contexte de vieillissement de la population et d'augmentation des cas de lourdes maladies, telles que le cancer, ainsi que du nombre de patients atteints d'une maladie chronique.
« Les résultats de notre enquête sur la pénurie d'effectifs sont préoccupants, mais nullement surprenants. En effet, aucune mesure structurante n'a été implantée par le gouvernement pour attirer davantage de pharmaciens vers le réseau public au cours des dernières années. Lors de la campagne électorale de 2022, la CAQ avait pourtant promis de rendre les postes de pharmacien en établissement plus attractifs. Or, rien n'a été fait pour rendre le réseau public concurrentiel vis-à-vis des pharmacies de quartier qui demeurent plus attrayantes pour la relève en raison des conditions de travail qui y sont offertes. Il est temps que le gouvernement règle ce problème et offre aux pharmaciens d'établissement des conditions comparables à ce que l'on voit dans les pharmacies privées », ajoute Linda Vaillant.
La faible attractivité de la profession en milieu hospitalier se reflète chez les étudiants : seulement 70 des 120 bourses offertes pour poursuivre des études à la maîtrise en pharmacothérapie avancée, une étape nécessaire pour devenir pharmacien d'hôpital, ont trouvé preneur cette année. L'A.P.E.S. réitère qu'un changement tangible, tel que la transition des pharmaciens résidents vers un statut de salariés plutôt que de boursiers, permettrait d'augmenter l'intérêt pour cette carrière essentielle au réseau public.
À propos de l'A.P.E.S.
L'A.P.E.S. est un syndicat professionnel incorporé en vertu de la Loi sur les syndicats professionnels (L.R.Q., chapitre S-40). Elle représente près de 2000 pharmaciens travaillant principalement dans les centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS), les centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS) et les centres hospitaliers universitaires du Québec.
SOURCE Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec

Renseignements : Apolline Provost, TACT, Cellulaire : (438) 522-1638, Courriel : [email protected]
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