Ouverture d'un registre sur les frais accessoires - L'ACMQ demande au ministere de la santé d'intervenir auprès d'une clinique qui propage des faussetés
MONTRÉAL, le 27 févr. 2015 /CNW Telbec/ - L'Association des cliniques médicales du Québec (ACMQ) souhaite dénoncer le geste inapproprié des représentants de la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles concernant le dossier complexe et fort médiatisé des frais accessoires dans les cliniques québécoises.
Ainsi, rappelons que le 13 février dernier, la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles a mis sur pied un registre, accessible en ligne, permettant aux usagers de dénoncer les cliniques et les médecins qui auraient facturé (justement ou injustement) des services à leurs patients. Les représentants de cette clinique prétendent que les médecins et les cliniques médicales facturent illégalement la population et en profitent pour l'exploiter.
Ironiquement, cette clinique est la seule au Québec à jouir d'un financement public, comme un CLSC, sans toutefois en être un. Ainsi, la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles reçoit annuellement plus de 8 000 000 $ en budget d'opérations en plus des budgets d'immobilisation et d'infrastructure. Mis à part la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles, aucune clinique du Québec ne reçoit un tel financement. Le comble, c'est que la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles, malgré son imposant financement public, réussit l'exploit d'être déficitaire, déficit épongé bien sûr par l'argent des contribuables. Et qu'en est-il de l'accès à cette clinique, dont les heures d'ouvertures sont plus que réduites. Combien de patients par jour consultent un médecin dans leurs installations? Combien de patients sont inscrits et pris en charge par les médecins de cette clinique? Est-ce que l'utilisation de ces fonds publics est faite à bon escient? Combien de temps cette clinique pourrait-elle survivre si elle ne bénéficiait d'aucun financement public, comme c'est le cas pour l'ensemble des cliniques médicales du Québec ? Poser la question c'est y répondre.
Une grande confusion règne actuellement en ce qui a trait aux services couverts et aux services non couverts par la RAMQ. Cette confusion est adroitement exploitée par différents regroupements mal intentionnés qui encouragent le grand public, de façon soutenue, à se plaindre des cliniques, quels que soient les items ou services facturés. Les cliniques sont donc pointées du doigt et, aux yeux de la population, les médecins qui y œuvrent sont perçus, injustement, comme des exploiteurs et des profiteurs du système.
Pourtant la réalité est tout autre. Le financement des cliniques médicales du Québec provient essentiellement de deux sources, soit du loyer que les médecins versent à la clinique à partir de leurs revenus professionnels payés par la RAMQ, ainsi que des frais « non assurés », « accessoires » ou « administratifs » facturés à la clientèle.
Par ailleurs, certaines cliniques, notamment les groupes de médecine familiale (GMF) et les cliniques-réseau, reçoivent du Ministère un financement partiel pour remplir leur mission respective, mais leur santé financière demeure un défi quotidien pour leurs gestionnaires et propriétaires. Il faut le dire et le redire, les cliniques médicales ne pourraient pas survivre avec les seuls revenus provenant de la RAMQ.
Rappelons qu'en 2007, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) avait mis sur pied un comité d'experts présidé par M. Jean-Pierre Chicoine pour analyser notamment la question du financement des cliniques médicales. Le rapport de ce comité d'experts (le rapport Chicoine) avait sonné l'alarme sur l'état extrêmement précaire du financement des cliniques et de l'érosion des services. Ce rapport recommandait que le Ministère agisse de toute urgence pour réviser à la hausse le support financier aux cliniques et ainsi préserver leur avenir. À ce jour, rien n'a été fait…
L'ACMQ demande donc au Ministère de la santé d'intervenir dans ce dossier, de mettre fin au financement inéquitable de cette clinique et de s'inspirer des recommandations du rapport Chicoine afin de régler une fois pour toute la question du financement des quelque 2000 cabinets de médecins et cliniques médicales du Québec.
À propos de l'ACMQ : L'Association des cliniques médicales du Québec (ACMQ) a pour mission de regrouper les cliniques médicales du Québec, de représenter les propriétaires de ces cliniques ainsi que de promouvoir leurs intérêts pour assurer à la population un accès à des services de santé de qualité optimale et voir à la satisfaction de la clientèle.
Rappelons que les cliniques médicales du Québec jouent un rôle primordial dans la livraison des soins à la population. Actuellement, plus de 80 % des consultations en médecine familiale et plus de 30 % des consultations en médecine spécialisée au Québec sont rendues dans ces milieux tant réputés pour leur productivité et leur efficacité. Les cliniques médicales du Québec sont grandement sous-financées et doivent inévitablement facturer légalement tous les frais non couverts par le régime public qu'elles assument pour survivre.
SOURCE Association des cliniques médicales du Québec
Philippe Roy, (514) 531-4104, [email protected]
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