Nouveau rapport COMPARER MONTRÉAL - Édition 2025 - COMMENT SE PORTE MONTRÉAL DIX ANS APRÈS LA PREMIÈRE ÉDITION DE CETTE ÉTUDE ?
MONTRÉAL, le 29 oct. 2025 /CNW/ - À l'aube des élections municipales, l'Institut du Québec (IDQ) dévoile l'édition 2025 de son étude Comparer Montréal réalisée en collaboration avec Montréal International et la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. L'objectif de cette analyse : évaluer la performance de la métropole québécoise en la comparant à 11 rivales nord-américaines avec lesquelles elle est en concurrence pour attirer talents et investissements : Toronto, Vancouver, Atlanta, Austin, Boston, Denver, New York, Philadelphie, San Diego, San Francisco et Seattle. Dix ans après la première édition de cette étude, le constat est clair : Montréal reste dans la course avec les métropoles les plus performantes, mais peine à dépasser ses concurrentes qui, souvent, avancent plus rapidement.
Plus spécifiquement, cet ambitieux exercice consiste à identifier en quoi Montréal se distingue et sur quels plans elle peut encore s'améliorer. Le tableau de bord examine six dimensions déterminantes : activité économique, capital humain, coûts d'exploitation, innovation, qualité de vie et environnement.
Capital humain : des progrès qui ne permettent pas de combler l'écart
Malgré son statut de ville universitaire, Montréal se positionne en queue de peloton (11e) en matière de capital humain, demeurant ainsi au même classement qu'il y a dix ans. Bien que la proportion des 25-64 ans qui détient un diplôme universitaire de niveau baccalauréat ou plus à Montréal soit passée de 33 % en 2014 à 43 % en 2024, les autres métropoles ont connu une progression encore plus marquée. C'est le cas de Toronto et Vancouver (52 % en moyenne) qui ont réussi à rattraper les métropoles américaines (51 %) au cours de la même période.
Le retard de Montréal s'explique d'une part par une plus faible fréquentation universitaire : depuis 2014, le nombre d'étudiants universitaires au Québec s'est accru de seulement 3 %, alors qu'il a augmenté de 13 % en Ontario et de 7 % en Colombie-Britannique.
D'autre part, le Québec a accueilli moins d'immigrants - notamment moins d'étudiants étrangers - que les deux autres provinces canadiennes. Et pourtant, lorsqu'ils sont sélectionnés pour la résidence permanente, ces immigrants rehaussent le taux moyen de diplomation universitaire. À preuve, à Montréal, les immigrants permanents représentent 33 % de la population, mais constituent 38 % des diplômés universitaires.
Dans un contexte où tant Québec qu'Ottawa ont annoncé leur intention de restreindre l'immigration, il faudra surveiller de près comment Montréal parviendra à tirer son épingle du jeu face à ses homologues canadiennes.
Activité économique : le retard perdure
Les trois grandes métropoles canadiennes se classent derrière leurs homologues américaines en matière de revenu disponible et de productivité.
Et ce, sans parler que l'écart se creuse entre le Canada et les États-Unis depuis 10 ans : le revenu disponible des ménages a augmenté en moyenne de 1,1 % par an à Montréal et de 1,0 % à Toronto et à Vancouver, alors qu'il a crû de 1,8 % dans les métropoles américaines sélectionnées.
Signe encourageant: bien que les métropoles américaines progressent plus rapidement que leurs homologues canadiennes, la productivité de Montréal a augmenté plus rapidement que celle de Toronto et Vancouver au cours des dix dernières années, ce qui suggère que la métropole québécoise pourrait réduire cet écart à l'avenir.
Une progression en innovation
Au chapitre de l'innovation, Montréal a progressé plus rapidement que les autres métropoles, gagnant une place au classement (de 8e à 7e) depuis dix ans. La métropole québécoise se distingue notamment par la présence plus importante de main-d'œuvre dans les secteurs d'avenir - tels que l'aérospatiale, les télécommunications, les technologies de l'information, les laboratoires médicaux et la fabrication de produits chimiques - et par un meilleur accès au financement. Le montant moyen des transactions en capital de risque y a en effet doublé au cours de la dernière décennie, soutenant ainsi la croissance des entreprises montréalaises.
Championne des bas coûts d'exploitation
En matière de coûts d'exploitation, Montréal se classe au premier rang, devant Toronto (3e) et Vancouver (5e), conservant ainsi la même position qu'en 2014. Cet avantage lui est conféré par des coûts énergétiques très avantageux ainsi que des frais de location d'espaces industriels et de bureaux parmi les plus bas des métropoles analysées.
La main-d'œuvre, notamment de niveau universitaire, y est aussi accessible à des conditions salariales concurrentielles, avec des salaires médians plus faibles (56 974 $ à Montréal contre 59 274 $ à Toronto et Vancouver, et 72 609 $ dans les grandes villes américaines).
Qualité de vie : Montréal toujours parmi les meilleures
Depuis la toute première édition de cette étude, la métropole québécoise s'illustre pour sa qualité de vie, figurant toujours en tête de classement. Plus sécuritaire, avec un secteur culturel vibrant (5,4 % des emplois dans les arts et la culture), Montréal demeure la métropole la plus abordable du groupe pour se loger. Bien que la part du revenu consacrée au loyer soit passée de 10,9 % à 13,3 % entre 2020 et 2025, elle reste plus faible qu'à Toronto (16,4%) et à Vancouver (17,8%). Notons toutefois que cet avantage s'érode progressivement.
Source d'irritation majeure : avec une moyenne de 58 heures par année perdues dans le trafic, les Montréalais s'en tirent mieux que les résidents de New York, Boston, Seattle et Toronto, mais moins bien que ceux de Vancouver, Denver et Austin.
Un défi environnemental inattendu
Avec surprise, Montréal se classe dans l'édition 2025 en fin de classement pour sa performance environnementale globale. La principale faiblesse de la métropole québécoise porte sur sa qualité de l'air en 2024, affectée par les feux de forêt des dernières années. Une situation qui est davantage attribuable à sa position géographique qu'à ses politiques municipales.
CITATIONS
« Montréal est définitivement dans la course pour attirer investissements et talents, rivalisant avec les meilleures métropoles nord-américaines. Cependant, l'écart de richesse et de productivité se creuse entre les métropoles canadiennes et américaines, une tendance observée bien avant les tensions commerciales. Pour réussir, Montréal doit notamment améliorer la qualité de son capital humain, domaine où elle reste en queue de peloton depuis la première édition de Comparer Montréal il y a 10 ans. Malgré une hausse de son nombre de diplômés, la métropole progresse moins rapidement que ses concurrentes. » -- Emna Braham, présidente-directrice générale de l'Institut du Québec
« Ce rapport confirme les fondements solides sur lesquels repose l'économie de Montréal : des coûts d'exploitation compétitifs pour les entreprises, une qualité de vie enviable pour les citoyens et une capacité d'innovation en plein essor. Nous devons valoriser ces atouts, car notre métropole évolue dans un environnement nord-américain hautement concurrentiel. Notre étude démontre que notre compétitivité est mise à l'épreuve par des défis persistants, notamment en matière de formation du capital humain et de productivité. De plus, l'érosion de l'abordabilité résidentielle fragilise notre position. Ces constats nous rappellent qu'on doit agir avec ambition pour stimuler la productivité, former et attirer les talents et miser sur ce qui nous distingue, notamment notre créativité et notre expertise dans des secteurs de pointe. » -- Jessica Bouchard, vice-présidente, Affaires publiques et économiques et Initiatives d'impact, Chambre de commerce du Montréal métropolitain
« Cette édition de Comparer Montréal démontre à quel point les secteurs de pointe de l'économie montréalaise, de même que son bassin de talents qualifiés, sont fondamentaux pour soutenir l'économie de la métropole et de l'ensemble du Québec. Ces écosystèmes se démarquent notamment par la présence de grands acteurs internationaux qui soutiennent l'innovation, la formation des talents, tout en ouvrant notre économie vers de nouveaux marchés d'exportation. Dans le contexte actuel, il est impératif de soutenir les entreprises du Grand Montréal, incluant les sociétés internationales, afin de maintenir, voire rehausser notre compétitivité à l'échelle mondiale. » --Stéphane Paquet, président-directeur général, Montréal International
Pour en savoir plus
Téléchargez le rapport Comparer Montréal : 12 métropoles nord-américaines à l'étude
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L'Institut du Québec est un organisme à but non lucratif qui axe ses recherches et ses études sur les enjeux socioéconomiques auxquels le Québec fait face. Il vise à fournir aux autorités publiques et au secteur privé les outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées, et ainsi contribuer à bâtir une société plus dynamique, compétitive et prospère | www.institutduquebec.ca | @InstitutduQC |
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SOURCE Institut du Québec
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