Nouveau bordel informatique au MESS : les personnes assistées sociales ne sont pas des numéros
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Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec08 mai, 2025, 11:00 ET
MONTRÉAL, le 8 mai 2025 /CNW/ - Des groupes de défense collective des droits des personnes assistées sociales de Montréal et le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) se sont réunis aujourd'hui devant les bureaux du premier ministre à Montréal pour dénoncer la dématérialisation sauvage des services publics au ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale (MESS).
La stratégie gouvernementale en matière de virage numérique participe à la réduction de l'accessibilité, de l'universalité et de la qualité des services publics en amplifiant la fracture numérique. En réduisant l'accès aux services en personne dans un grand nombre de ministères et d'organismes à vocation sociale (CNESST, Tribunal administratif du logement, ministère de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, etc.), le gouvernement participe à l'exclusion sociale des personnes précarisées. Le projet UNIR, décrié par les syndicats et les organismes communautaires depuis quelques années, participe à cette dynamique d'exclusion.
« Ce projet de centralisation et de dématérialisation des services se déroule dans le chaos : le nouveau système de gestion informatique des dossiers et des tâches des personnes agentes d'aide sociale génère des erreurs, érige des silos entre les services du MESS et intensifie le travail des personnes agentes déjà surchargées. En somme, il s'agit d'un nouveau bordel informatique gouvernemental. » déclare Yannick Giroux, 3e vice-présidente du SFPQ.
Le projet UNIR, se superposant à d'autres initiatives de dématérialisation au MESS, a néanmoins des impacts encore plus dévastateurs sur la population. La perte d'une personne agente attitrée au dossier, la réception de communications contradictoires et la déshumanisation des services représentent non seulement une source de perte de confiance et d'anxiété majeure pour les personnes assistées sociales; mais nuit également à l'accès à l'aide de dernier recours. Il est urgent d'agir afin que les personnes assistées sociales cessent de faire les frais de la déshumanisation des services publics.
Selon Nicolas Lemieux, intervenant communautaire en défense des droits des personnes assistées sociales à Pointe-Saint-Charles, "Depuis le début de la mise en marche du projet UNIR, l'aide sociale place les personnes prestataires dans des situations kafkaïennes où les erreurs administratives, mauvaises informations, pertes de documents et délais dépassés sont monnaie courante. Il est difficile de comprendre pourquoi le MESS force une telle numérisation. L'aide sociale ne sert pas à émettre des plaques d'immatriculation, il s'agit du revenu des gens ! Le MESS et nos groupes le savent : pour véritablement aider les personnes à se sortir de la pauvreté, ça prend des humains."
SOURCE Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec

Source : Nicolas Lemieux, Comité des sans-emplois : 438-462-7695, Éric Lévesque, SFPQ : 418-564-4150
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