Lettre des médecins du Centre de santé et des services sociaux de Sept-Îles
en réponse au Collège des médecins du Québec
SEPT-ÎLES, QC, le 11 déc. /CNW Telbec/ - Vendredi le 4 décembre dernier, une vingtaine de médecins du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Sept-Îles étaient les cosignataires d'une lettre disant que devant l'imminence d'une mine d'uranium dans la région de Sept-Îles, ils quitteraient la région. Devant le battage médiatique important provoqué par cette lettre et la multitude de réactions, il est important d'apporter les correctifs suivants.
Contrairement à ce qui fût rapporté par les différents médias, les mots "démission en bloc" ne furent jamais mentionnés. Nous comprenons bien l'anxiété générée dans la population et nous trouvons ceci malheureux et regrettable. Il faut souligner que tous les cosignataires de cette lettre ont continué de faire leur travail habituel et qu'il est clair qu'il en resterait ainsi pour les semaines et probablement les mois à venir. Toutefois, il est indéniable que si le projet d'une mine d'uranium venait à voir le jour, les différents cosignataires quitteraient la région sur une base individuelle selon un moment propice spécifique à chacun et qu'il n'y aurait pas de départs en bloc tel que laissé entendre. Par ailleurs, si on devait aboutir à ce scénario non souhaitable, les départs se feraient de façon graduelle et selon les règles de l'art, c'est-à-dire en ayant la délicatesse professionnelle d'en avertir les patients en tout premier lieu et probablement au-delà des délais prescrits par la loi afin de permettre au réseau de la santé de mettre en place différents mécanismes pour combler ces départs et de ne pas laisser la population sans aucun soin.
Nous tenons à souligner que notre action est conforme par l'article au point 3 du Code de déontologie des médecins qui stipule : "Le médecin a le devoir primordial de protéger et de promouvoir la santé et le bien-être des individus qu'il sert, tant sur le plan individuel que collectif". Considérant les risques potentiels qu'auraient sur la santé publique l'exploitation d'une mine d'uranium, il était primordial selon notre conscience professionnelle d'en aviser la population pour qu'elle puisse réagir devant la réalisation de tels projets plutôt que de se trouver impuissante devant un fait accompli. Il aurait été beaucoup plus facile et moins tapageur de quitter la région en catimini, mais une telle attitude aurait été irrespectueuse envers la population desservie depuis longtemps, démontrant ainsi que nous n'étions point insensibles ni indifférents aux multiples inquiétudes que cette même population a vis-à-vis la réalisation d'un tel projet. Par ailleurs, nous souhaitons ardemment que la Santé publique joue un rôle de premier plan dans ce dossier.
Finalement, tout ce qui fût fait de notre part tient à démontrer avant tout que nous voulons demeurer à Sept-Îles plutôt que d'être contraint à déménager contre notre gré.
Renseignements: Renseignements: Isabelle Gingras, M.D. FRCP, psychiatre, Porte-parole des médecins du Centre de santé et de services sociaux de Sept-Îles, (418) 962-9761; Source: Bruno Imbeault, M.D. FRCP, pneumologue
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