Lettre à M. André Fortin, nouveau ministre des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports au sujet des exigences imposées à Uber
Monsieur le Ministre André Fortin
Ministère des Transports, de la Mobilité durable
et de l'Électrification des transports
700, boul. René-Lévesque Est, 29è étage
Québec (Québec) G1R 5H1
MONTRÉAL, le 13 oct. 2017 /CNW Telbec/ -
Monsieur le Ministre,
D'abord nous tenons à vous féliciter pour votre nomination et vous souhaiter un bon mandat à la tête du ministère des transports.
Nous tenons sincèrement à vous remercier pour votre appel proactif d'aujourd'hui, nous avons senti une réelle volonté de votre part à établir un dialogue direct et constructif avec l'industrie et de bien comprendre les défis auxquels nous faisons face. C'est pour nous un vent de fraicheur très positif.
En ce qui concerne les ajustements que vous avez proposés aujourd'hui concernant Uber, nous voulons souligner notre inconfort et vous soumettre des pistes de solutions.
La gestion des permis
- Le renouvellement récent du projet pilote de Uber pour un an a solutionné la majorité des points d'iniquité soulevés par l'industrie: sauf le plus important de tous !
- Le ministre a reconnu l'impact de Uber sur la valeur des permis et plus important encore sur la capacité des chauffeurs à gagner décemment leur vie avec l'ajout d'une suroffre dans le marché; Uber ne fonctionnant pas avec le même système de permis que le reste de l'industrie.
- À ce propos, le ministre Lessard avait promis de régler cet enjeu d'iniquité important dès les prochains mois
- Nous souhaitons souligner que tant que ce point important n'est pas réglé avec Uber, les problèmes importants de l'industrie seront toujours présents et les conséquences désastreuses sur les familles qui vivent du taxi au quotidien.
- Nous ne souhaitons pas l'exclusion de Uber et avons proposé au Ministre Lessard, via notre document déposé au comité de Modernisation, une solution viable et équitable pour tous (incluant Uber)
- Nous souhaiterions avoir une heure de votre temps pour vous rencontrer en personne dans la prochaine semaine, afin d'avoir la chance de bien vous expliquer notre proposition et répondre à vos questions. Sachez que nous travaillons en étroite collaboration avec le BTM pour établir la mise en place de cette solution de location dynamique des permis. À nos yeux, nous avons une véritable solution qui se qualifie "d'économie du partage"... dans l'équité pour tous.
Monsieur le Ministre, nous comprenons que vous avez hérité d'un ministère depuis à peine quelques jours, mais vos actions doivent tenir compte des milliers de familles qui dépendent d'un revenu décent dans l'industrie du taxi. Sans une gestion intelligente de l'offre et une équité pour tous les acteurs, nous voyons difficilement comment les parties, quelles qu'elles soient, peuvent y gagner.
La sécurité des voitures
- De par son système de gestion de vignettes distribuées par les mandataires de la SAAQ (inspection mécanique), le gouvernement contrôle l'état de sa flotte de taxis, d'autobus, d'ambulances et de véhicules lourds dans le cadre d'un processus certifié.
- En n'imposant pas ce moyen de contrôle, il expose la population a un risque potentiel.
- S'il passe outre sa gestion de contrôle avec Uber pourquoi l'impose-t-il aux taxis ?
- Voilà une décision inéquitable car une inspection par un mandataire SAAQ est plus coûteuse et rigoureuse qu'une inspection effectuée par un mécanicien général.
- Si le ministre persiste à permettre une inspection moins exigeante pour Uber, il doit le faire aussi pour les véhicules de taxi professionnels.
La sécurité des usagers
- Nous comprenons bien que votre souhait d'une transition rapide pourrait se heurter à un problème de délai de traitement si tous les chauffeurs demandaient un certificat de police en même temps.
- Cependant, comme la sécurité des usagers est un critère important, nous suggérons de permettre une période de transition de 4-6 mois maximum pour les chauffeurs existants, au lieu des 2 ans que vous suggérez.
- Nous vous rappelons qu'il y a plus de 22,000 chauffeurs de taxi qui sont tenus de faire ce genre de vérification à chaque 2 ans et cela sans exception et sans enjeux de capacité avec les services policiers
- À titre de référence, 11% des chauffeurs Uber ont été exclus après que l'état du Massachusetts eu exigé une vérification complète des antécédents de leurs chauffeurs ( https://www.bostonglobe.com/business/2017/04/05/uber-lyft-ride-hailing-drivers-fail-new-background-checks/aX3pQy6Q0pJvbtKZKw9fON/story.html )
- De plus, c'est essentiellement pour des raisons de sécurité similaires que la ville de Londres vient tout juste d'interdire complètement à Uber d'opérer ( http://www.bbc.com/news/business-41363923 )
La formation
- La projet pilote actuel exclus déjà tous les chauffeurs Uber existants de la nécessité d'une formation de 35 heures maintenant requise. Nous trouvons cela inéquitable d'appliquer deux régimes de formation pour le même travail. L'an dernier, quand un permis 4C a été exigé au moment de déposer le 1er projet pilote de Uber, les chauffeurs déjà inscrits n'ont pas eu de passe-droit. Seule une période de transition normale a été prévue. Nous nous interrogeons sur les raisons de tant de latitude pour plus de 10,000 chauffeurs inscrits cette fois-ci?
- Aussi, vous proposez de donner trois mois de transition à Uber pour mettre au point sa formation de 35 heures. Trois mois pendant lesquels les nouveaux chauffeurs n'auront pas à se soumettre à cette formation. Cela est inéquitable, car pendant ce temps, l'industrie, qui manque aussi grandement de chauffeurs, doit patiemment attendre que son programme de formation soit développé et approuvé par votre ministère pour aller de l'avant. De son côté, Téo taxi à fait une demande d'approbation de son plan de formation de 35 heures à votre ministère en novembre dernier et a dû attendre près d'un an pour l'obtenir. Alors, pourquoi aujourd'hui deux poids deux mesures. Encore une fois nous avons l'impression que l'industrie doit toujours patiemment attendre pendant que Uber a des passe-droits et des assouplissements.
Nous avons formé un partenariat et déposé une proposition qui, nous sommes convaincus, réglera la très grande majorité des problèmes et permettra aussi la réalisation des objectifs gouvernementaux en matière de transport.
En espérant que ceci soit le début d'une collaboration constructive.
Nous attendons de vos nouvelles pour une éventuelle rencontre
Veuillez agréer, monsieur le ministre, l'expression de nos salutations distinguées
Kamal Sabbah RPTM |
Serge Leblanc CPCDIT |
Jean Vachon Taxelco |
SOURCE Partenaires pour la modernisation du taxi au Québec
contact et demandes d'entrevues : Jean Vachon, directeur des communications et marketing, Taxelco, 514-704-0171, [email protected]
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