MONTRÉAL, le 22 oct. 2025 /CNW/ - Les marchés publics de Montréal, tel qu'on les connait, sont en péril. Les infrastructures des marchés Jean-Talon, Atwater, Maisonneuve ainsi que les marchés de quartiers sont gravement désuètes et plusieurs commerçants réfléchissent sérieusement à fermer l'hiver, réduire leur offre ou même quitter pour s'installer ailleurs.
Les structures modulables d'hiver en fin de vie ne sont plus suffisantes pour assurer une offre quatre-saisons de qualité, mettant à risque l'offre hivernale de certains marchés.
À ces enjeux saisonniers s'ajoutent des problèmes chroniques d'infrastructure, identifiés depuis plusieurs années qui impactent directement les marchands et les clients : infiltration d'eau, installations sanitaires vétustes, systèmes de chauffage défaillants, etc. Alors qu'aucune somme n'est prévue pour hiverner adéquatement les marchés, les 26,8 millions de dollars promis il y a bientôt deux ans par la Ville de Montréal pour la mise à niveau des installations n'ont jamais été décaissés.
Sondage : les marchands en ont assez
Pour les marchands, la situation devient intenable. Selon un sondage réalisé par la Société des Marchés publics de Montréal, 88 % des marchands répondants se disent insatisfaits des infrastructures et plus du tiers envisagent de déménager à l'extérieur de l'île de Montréal ou de fermer complètement pendant la saison hivernale.
Voici les faits saillants de ce sondage
- 29 % pensent réduire leur présence en semaine pour vendre principalement la fin de semaine.
- 23 % pensent relocaliser leur commerce
- 29 % pensent réduire la superficie louée
- 21 % pensent fermer pour la saison hivernale
- 19 % pensent fermer complètement leur entreprise.
- 19 % pensent réduire leur offre de produits.
Ces chiffres augmentent en flèche lorsqu'on mentionne l'augmentation annuelle des loyers.
L'intérêt pour les marchés demeure vif
La compétition des marchés est plus féroce que jamais. Sur la Rive-Sud et la Rive-Nord, plusieurs municipalités multiplient les initiatives pour attirer les marchands : loyers abordables, installations neuves, accessibilité facilitée voire présences rémunérées.
L'inaction de la Ville de Montréal risque d'entrainer le départ des marchands, ce qui affecterait profondément l'offre de produit qui a fait de ces marchés publics des emblèmes de Montréal et des attraits touristiques importants.
Des marchés sans maraichers
L'offre de produits frais et locaux pourrait céder sa place à des modèles plus commerciaux, comme on le voit déjà dans d'autres grandes villes. À Londres, par exemple, les maraichers ont disparu des marchés publics, remplacés par des concepts de halles de restaurants. Si rien ne change, les marchés montréalais, tels que nous les connaissons, pourraient complètement se transformer.
Citations
« Les marchés publics sont bien plus que de simples lieux de commerce : ce sont des espaces de vie, d'ancrage communautaire et de vitalité locale. Aujourd'hui, nos marchands paient le prix fort pour des infrastructures qui ne sont plus à la hauteur. Il est temps que la Ville prenne ses responsabilités. Sans un investissement structurant et durable, c'est tout un pan de l'identité montréalaise que nous risquons de perdre. »
-Nicolas Fabien-Ouellet, directeur général, Société des Marchés publics de Montréal
« Nous souhaitons continuer à exercer notre métier à Montréal et nourrir notre communauté, mais avec des loyers en hausse constante et des installations en mauvais état, on finit par se demander si notre place est encore ici. Cet hiver, nous avons pris la décision difficile de réduire la superficie que nous louons et de ne plus offrir une gamme complète de fruits et légumes pour nous concentrer uniquement sur nos produits d'érable et nos tomates, une décision d'affaires malheureusement motivée par les installations de plus en plus désuètes. »
-Andréanne Lussier, propriétaire, Érablière Lussier
À propos de la Société des Marchés publics de Montréal
Entreprise d'économie sociale, la Société des Marchés publics de Montréal est la référence en matière de planification, de développement et d'opération d'un marché public. Elle a pour mission d'améliorer l'accès aux produits frais à travers un réseau de marchés publics qui rapproche la population montréalaise des producteur•trice•s et artisan•e•s agroalimentaires d'ici. Depuis 1993, elle est mandatée par la Ville de Montréal pour assurer la gestion du Marché Atwater, du Marché Jean-Talon, du Marché Maisonneuve, de six Marchés de Quartier et de trois Marchés Solidaires. Organisme à but non lucratif, sa gouvernance repose sur un conseil d'administration mixte, composé de cinq marchands et de cinq résidants de l'agglomération de Montréal et son assemblée des membres regroupe près de 200 membres qui commercialisent aux marchés publics. Son réseau est visité par plus de trois Montréalais•e•s sur quatre et cumule plus de 3 millions de visites annuellement.
SOURCE Marchés publics de Montréal

Pour tout renseignement: Jessica Rousseau, TACT, Cellulaire : 438 396-8288, [email protected]
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