Les infiltrations de fumée de tabac secondaire demeurent un problème dans les immeubles résidentiels au Québec
MONTRÉAL, le 11 nov. 2016 /CNW Telbec/ - L'Association pour les droits des non-fumeurs (ADNF) et le Regroupement des gestionnaires et des copropriétaires du Québec de la région de Québec (RGCQ) rendent public aujourd'hui les résultats d'un sondage réalisé par la firme Ipsos sur le problème des infiltrations de fumée de tabac secondaire (FTS) dans les condominiums et les logements des immeubles résidentiels au Québec. C'est la deuxième fois en quatre ans que ce sondage est réalisé dans le but de suivre l'évolution de cette problématique dans les immeubles résidentiels. « Les nouvelles données révèlent malheureusement que le problème a peu changé depuis 2012. En effet, trois résidents sur dix ont répondu qu'ils sont encore exposés au moins une fois par semaine dans leur condominium ou leur logement à des infiltrations de FTS provenant de leurs voisins, » souligne François Damphousse, directeur du bureau du Québec de l'Association pour les droits des non‑fumeurs. L'ADNF et le RGCQ rappellent que le gouvernement du Québec a récemment lancé sa nouvelle politique gouvernementale de prévention en santé qui vise, entre autres, à réduire le tabagisme à 10% d'ici 2025. Ils l'incitent donc à faire preuve d'audace et de proposer de nouvelles mesures dans le but d'accroître la disponibilité d'immeubles résidentiels complètement sans fumée au Québec.
En 2012, la FTS provenait surtout des couloirs (42%) et ensuite par l'entremise de fenêtres ouvertes parce que les voisins fumaient sur leur balcon ou leur patio (33%). Ces deux endroits demeurent encore les principaux canaux d'infiltration de FTS dans les condominiums et les logements mais dans l'ordre inverse (52% par les fenêtres ouvertes et 33% par les couloirs). Il est possible que ce résultat soit dû au fait que ce deuxième sondage ait été réalisé peu après l'été et que les fumeurs soient maintenant moins enclins à fumer dans leur résidence. « Parmi les résidents exposés à la FTS, une proportion significative d'entre eux considèrent que ce problème constitue une nuisance (44%), un risque pour la santé (38%) et/ou une atteinte à la vie privée (29%). Des résidents ont même trouvé ce problème à ce point dérangeant qu'ils ont déménagé (5%) ou qu'ils ont envisagé de le faire (10%), » rapporte Maître Michel Paradis, président de la région de Québec du RGCQ. Ces données sont similaires à celles recueillis dans le sondage de 2012.
En contrepartie, alors que son ampleur reste le même depuis 2012, de plus en plus de résidents concernés par ce problème demandent que des actions soient entreprises pour le résoudre (31% en 2016 contre 21% en 2012). Cependant, pour les résidents qui ont réussi à convaincre leurs administrateurs ou leurs propriétaires d'agir (54%), le problème a seulement été réglé avec succès dans la moitié des cas. « Il est également encourageant de voir que davantage de résidents souhaitent maintenant demeurer dans un immeuble résidentiel complètement sans fumée (70% en 2016 comparativement à 62% en 2012), » poursuit Maître Paradis. « En fait, si on leur offrait le choix entre un immeuble résidentiel où il est permis de fumer et un autre sans fumée, un plus grand nombre de résidents (77%) choisirait aujourd'hui la deuxième alternative comparativement à 2012 (70%). » Toutefois, le fait qu'une simple majorité de résidents (55%) sait qu'il est légal d'interdire de fumer dans les unités privatives des immeubles résidentiels, et que cette proportion n'a significativement pas changé depuis 2012 (52%), démontre qu'il reste encore du travail à faire pour informer adéquatement le public à propos de ses droits dans son propre lieu de résidence.
D'un côté, le public souhaite pouvoir vivre dans des immeubles résidentiels complètement sans fumée et de l'autre, le gouvernement du Québec a mis de l'avant une politique gouvernementale de prévention en santé qui vise, entre autres, à réduire le tabagisme à 10% en 2025. Cette politique, qui se veut ambitieuse, prévoit également « l'accroissement de l'offre de logements abordables, salubres et sécuritaires. » D'ailleurs, cette politique reconnaît que « plusieurs facteurs associés à la qualité de l'air intérieur des bâtiments, dont l'exposition à la fumée de tabac, à une humidité excessive et à la moisissure, présentent un risque pour la santé, en particulier chez les populations défavorisées sur le plan socioéconomique. La qualité de l'air intérieur constitue un élément fondamental concernant la qualité des logements. » Ceci étant dit, le défi du gouvernement consiste à pouvoir réaliser l'ensemble de cette politique avec des investissements somme toute modeste de 7,6 millions $ par année.
« Le gouvernement du Québec doit donc faire preuve d'audace et d'imagination s'il veut éventuellement atteindre ses objectifs, » déclare monsieur Damphousse. « Par exemple, il pourrait simplement commencer à mener une campagne sociétale pour expliquer qu'il est tout à fait légal d'adopter un règlement pour interdire de fumer partout dans les immeubles résidentiels. Il pourrait également proposer comme critère l'interdiction de fumer dans tous les logements pour obtenir une subvention dans le cadre de son programme AccèsLogis afin de construire un nouvel immeuble de logements sociaux. Et pourquoi pas explorer la possibilité d'accorder des crédits d'impôts aux promoteurs immobiliers pour les inciter à construire de nouveaux immeubles résidentiels sans fumée. Il existe déjà des programmes de crédit d'impôt comme Rénovert pour inciter les gens à entreprendre des rénovations résidentielles écoresponsable. D'ailleurs, la nouvelle politique gouvernementale de prévention en santé propose la mise en place d'une nouvelle stratégie de lutte contre le tabagisme qui prévoit, entre autres, le recours à de nouvelles politiques publiques favorables à la santé qui pourraient par exemple faire appel à des mesures économiques et fiscales. Voici une belle occasion pour mettre en œuvre de telles mesures. »
Malgré l'appui du public et la demande pour des résidences sans fumée, il existe malheureusement une pénurie significative d'immeubles résidentiels sans fumée pour les Québécois qui désirent ou ont besoin de vivre dans un environnement sans fumée. « Le Québec accuse déjà un retard important dans ce secteur comparativement à d'autres juridictions comme la Colombie-Britannique ou l'Ontario, » déplore monsieur Damphousse. « Le moment est donc venu de mettre en place les conditions favorables pour accroître la disponibilité d'immeubles résidentiels complètement sans fumée au Québec. »
Les résultats du sondage cités sont issus d'une étude conduite par Ipsos entre le 30 septembre et le 12 octobre 2016, pour le compte de l'Association pour les droits des non-fumeurs. Pour ce sondage, un échantillon de 1000 Québécois, issus du panel d'Ipsos, ont été interrogés en ligne. La précision des sondages en ligne d'Ipsos est établie en utilisant un intervalle de crédibilité. Dans ce cas précis, le sondage est précis à +/- 3,1 points de pourcentage, 19 fois sur 100.
Le sondage est accessible sur le site Internet des Habitations sans fumée au Québec à l'adresse suivante : http://www.habitationssansfumeeqc.ca/hsfq/locataires-sondages.html
SOURCE Association pour les droits des non-fumeurs

SOURCES : François Damphousse, M. Sc., Directeur, bureau du Québec, Association pour les droits des non-fumeurs, 514-843-3250; Maître Michel Paradis, Président, région de Québec, Regroupement des gestionnaires et des copropriétaires du Québec, 418-681-7007; Cedric Schauenberg, Vice-président, Ipsos marketing, 514-904-4326, Cellulaire : 514-885-5116
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