Les diplomates américains qui ont souffert du syndrome de La Havane obtiennent des avantages médicaux tandis que le gouvernement canadien continue de se battre contre les diplomates canadiens
TORONTO, le 23 déc. 2019 /CNW/ - Les diplomates canadiens et leurs familles ayant subi des lésions cérébrales acquises alors qu'ils servaient leur pays à la Havane réagissent à l'annonce selon laquelle leurs collègues américains vont recevoir à long-terme des soins médicaux d'urgence, alors qu'ils continuent de faire face à des allégations non fondées et offensantes selon lesquelles ils ont « exagéré » les torts qu'ils ont subis.
« Suggérer que nous ayons en quelque sorte exagéré les dommages que nous avons subis alors que nous servions notre pays est une véritable gifle », a déclaré le diplomate Allen. « Pour nous, la position juridique prise par le gouvernement du Canada démontrent encore une fois qu'il ne prend pas au sérieux la santé et la sécurité de ses diplomates. »
« Ces hommes et ces femmes sont des diplomates, des professionnels expérimentés, engagés et hautement qualifiés », a déclaré Paul Miller, avocat des plaignants. « Prétendre qu'ils aient exagéré leurs symptômes est offensant, injustifié et franchement, constitue une insulte à l'ensemble de la communauté diplomatique. »
Les demandeurs et leurs avocats sont préoccupés par le fait que la position adoptée dans les documents judiciaires semble contredire les déclarations publiques faites par le premier ministre Justin Trudeau et l'ancienne ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.
Le 7 février 2019, le premier ministre Trudeau a déclaré que « il n'y a aucun doute que les effets sur la santé des diplomates de Cuba ont été visibles et réels », et que « nous prenons la question très, très au sérieux depuis le début et nous continuerons de prendre au sérieux la santé et la sécurité de tous les Canadiens qui servent à l'étranger. » [traduction]
La ministre Freeland a également exprimé publiquement son appui aux diplomates et à leurs familles. Le 6 février 2019, elle a déclaré : « j'ai rencontré certains diplomates canadiens affectés ayant servi à Cuba et ils m'ont parlé de leur situation. Je m'inquiète beaucoup pour eux et ils ont la plus grande sympathie et le plus grand soutien du Canada. Ils étaient à Cuba pour nous représenter et représenter notre pays et leur santé et leur sécurité doivent absolument être une priorité.» [traduction]
Un porte-parole du ministère a également déclaré publiquement qu'il est « profondément troublé » par les « problèmes de santé » des diplomates et de leurs familles et qu'il « explore toutes les causes possibles » au moyen d'une enquête menée par la GRC et d'autres organismes. « Nous savons que cela a été une expérience éprouvante pour les diplomates touchés et leurs proches et ils ont notre soutien indéfectible », […] « nous continuerons de faire tout ce que nous pouvons pour leur fournir des conseils et du soutien dans ces circonstances difficiles. » [traduction]
« Cela fait plus de deux ans que les symptômes sont apparus et la position du gouvernement du Canada dans sa déclaration de défense perpétue le sentiment d'abandon vécu par les diplomates. À notre avis, le Canada n'a fait aucun effort réel pour enquêter de façon approfondie sur la cause potentielle des symptômes », a déclaré le diplomate Allen.
Entre-temps, les demandeurs demeurent préoccupés par le long délai initial ayant retardé les trainements médicaux et l'impact de ce dernier sur leur capacité de se rétablir. Le traitement médical à l'Université de Pennsylvanie a été brusquement arrêté par le Canada et les plaignants craignent que le Canada continue d'entraver la capacité des diplomates et des membres de leur famille d'obtenir leur propre dossier médical de l'Université de Miami, où certains d'entre eux ont été vus.
Certains des enfants de ces diplomates qui étaient à Cuba continuent de souffrir énormément de leurs blessures, ce qui continue d'avoir un effet dévastateur sur leur scolarité et leur avenir. En raison de la persistance de leurs problèmes de santé, la plupart de ces diplomates de carrière ne peuvent repartir en mission à l'étranger et devront peut-être entièrement exclure une telle possibilité à l'avenir.
« Il est temps que le Canada fasse ce qui s'impose et prenne soin de ses diplomates, tout comme l'a fait les États-Unis. », a déclaré M. Miller. « La procédure légale offre un moyen approprié au Canada pour redresser ses torts et rétablir la confiance des diplomates envers leur gouvernement. »
SOURCE Howie, Sacks & Henry LLP

Valérie Lord, 416-644-5849, [email protected]
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