Les constructeurs navals canadiens accueillent favorablement la révision et la réforme de la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale
OTTAWA, le 18 févr. 2016 /CNW Telbec/ -
- Les constructeurs de navires doivent être évalués selon des critères crédibles et réalistes tels que l'expérience, les coûts, l'échéancier et la main-d'œuvre et non en fonction des promesses de capacités futures, comme cela a été le cas
- Les retards et l'explosion des budgets peuvent être évités en basant les décisions en matière d'approvisionnement de façon à tirer profit de la totalité de la capacité de construction navale existante au Canada et n'exigent pas de dépenses supplémentaires.
- Seule la concurrence créera un rapport qualité-prix avantageux pour les contribuables canadiens
- Le modèle d'attribution de contrats à prix coûtant majoré tel qu'il est construit actuellement, incite à des dépenses excessives et impose un fardeau inutile aux contribuables canadiens
- Le programme fédéral de renouvellement de la flotte doit permettre de créer une industrie de construction navale utile et durable
- Il n'est pas trop tard pour corriger les failles de la stratégie précédente. Les accords-cadres sont non contraignants, le Canada a donc carte blanche et une occasion en or de façonner l'avenir de la construction navale au pays
L'Association de la construction navale du Canada accueille favorablement les informations voulant que le nouveau gouvernement ait retenu les services d'experts dans le but de réviser la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale. L'Association de la construction navale du Canada encourage et réaffirme le besoin d'une réforme du programme de renouvellement de la flotte du Canada.
Des pénuries de capacité dans le cadre de la SNACN ont abouti en un programme de renouvellement de la flotte inabordable et intenable
Les pénuries en matière de capacité de construction navale dans le cadre du programme fédéral de renouvellement de la flotte ont eu comme conséquence de créer des retards qui ne cessent de croitre. Dans l'industrie de la construction navale, comme dans la plupart des industries, des retards entraînent une hausse des coûts. Avec des retards associés à la SNACN qui sont maintenant estimés à des décennies, il n'est pas étonnant que les estimations des coûts des navires aient augmentées exponentiellement. Le Canada doit agir pour s'assurer que les contraintes en matière de capacité ne nuisent pas aux programmes de renouvellement de la flotte. L'importante capacité de construction navale du Canada doit être utilisée à son plein potentiel pour assurer une livraison qui respecte les délais et abordable pour cet indispensable renouvellement de notre flotte.
Les constructeurs de navires doivent être évalués en se basant sur des critères crédibles et réalistes
Les contrats de construction navale doivent correspondre aux capacités, à l'expérience et à la rentabilité des chantiers navals
En 2009, juste avant le lancement de la SNACN, l'Association de la construction navale du Canada en collaboration avec tous les plus grands chantiers navals du Canada a soumis une recommandation au premier ministre Stephen Harper qui, si acceptée, aurait évité plusieurs problèmes qui accablent en ce moment le programme de renouvellement de la flotte. Elle fournissait une approche claire et sensée quant à la façon dont le Canada pourrait obtenir les navires dont il a besoin à un coût concurrentiel dans les temps requis par la Marine royale canadienne et la Garde côtière canadienne.
La recommandation était de jumeler chaque classe de navires aux chantiers navals ayant l'expérience et la capacité pour les construire. Cette approche accordait la priorité aux critères tels que l'expérience dans la construction d'un type particulier de navire, la capacité de construire des navires en parallèle pour éviter les retards, la disponibilité et le coût de la main-d'œuvre. Plus important encore, la proposition accordait le plus d'importance au coût de construction des différentes classes de navires dans différentes installations. La proposition reflétait les meilleures pratiques commerciales sans abandonner l'objectif d'une solution « fabriqué au Canada ». Malgré cela, le gouvernement précédent semble avoir ignoré les conseils de l'industrie, et a plutôt accordé la priorité aux « promesses de capacité future » - ce que les chantiers navals promettraient de livrer. Ceci signifiait que n'importe quel constructeur de navires, voire même une compagnie d'un autre secteur, indépendamment de la capacité, de l'expérience ou des considérations de coûts, aurait pu être sélectionné pour construire la future flotte du Canada, pourvu que le soumissionnaire promette la création d'une telle capacité dans le futur. Pour s'assurer que le gouvernement du Canada ait une « porte de sortie » au cas où les chantiers navals ne respecteraient pas leurs promesses ou les besoins du Canada dans les budgets et les délais établis, les accords-cadres étaient non contraignants.
Les retards et les hausses de budget peuvent être surmontés avec des décisions en matière d'approvisionnement qui tirent profit de la totalité de la capacité de construction navale du Canada et qui n'exigent pas de dépenses supplémentaires
L'ancien gouvernement étant lié à leur politique, les contraintes de capacité créées par la politique signifiaient qu'ils faisaient face à un dilemme qu'ils s'étaient eux-mêmes imposé. Avec seulement deux constructeurs de navires possédant des installations limitées, ils ont dû choisir entre les exigences opérationnelles urgentes de la Garde côtière canadienne ou celles de la Marine royale canadienne - plutôt que de se tourner vers d'autres constructeurs de navires afin de répondre au manque de capacité. En raison des retards émanant d'un manque de capacité, les coûts anticipés des futurs programmes ont monté en flèche.
Il existe une solution simple. La SNACN doit être modifiée pour inclure tous les chantiers navals canadiens capables de livrer des navires pour le programme. Étant donné l'âge de notre flotte et les potentiels problèmes de sécurité pour nos femmes et nos hommes courageux, il n'y a plus de place pour les retards.
Avec les coûts de main-d'œuvre relativement bas du Canada et l'importante capacité de construction navale dans l'ensemble du pays, il n'y a aucune raison pour que les navires dans le programme de renouvellement de la flotte coûtent plus cher que ce que les autres pays payent. Il s'agit de construire la bonne classe de navires au bon chantier naval en utilisant la bonne stratégie de construction.
Seule la concurrence créera un rapport qualité-prix avantageux pour les contribuables canadiens
Les deux accords-cadres à fournisseur unique éliminent la concurrence sur le coût, la qualité et l'échéancier. Ils mettent les Canadiens et leurs impôts en péril. Le fait que l'ancien gouvernement ait suggéré de créer un monopole pour un marché dans lequel il allait acquérir des produits (navires) sur plusieurs décennies démontre un grave manque de compréhension des théories économiques les plus élémentaires.
De plus, le monde autour de nous et l'industrie de la construction navale canadienne ont considérablement changé au cours des cinq dernières années. Nous avons des chantiers navals prospères, grands et petits. Il n'y a pas une classe de navires dans le cadre du programme de renouvellement de la flotte qui doit être limitée à une source d'approvisionnement simple en raison des contraintes de capacité. Nous devons créer une concurrence.
Le modèle actuel d'attribution de contrats à prix coûtant majoré incite à des dépenses excessives
Sans concurrence au sein de la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale, le Canada n'est pas en mesure de négocier des contrats à prix fixe. Sous la structure actuelle, tous les contrats de construction navale seraient attribués sur une base de « prix coûtant majoré » : le gouvernement payera tous les coûts encourus par les chantiers navals, et ajoutera une marge bénéficiaire fixe. Cette approche motive les chantiers navals à dépenser autant que possible et n'encourage pas la réduction des coûts, même si c'est chose possible. C'est seulement avec la concurrence comme partie intégrante du programme de renouvellement de la flotte que le Canada pourra appliquer des pratiques mondiales normalisées et chercher des offres pour différents programmes de construction navale basés sur le coût, la qualité et les délais de livraison.
Un inconvénient supplémentaire lié à l'attribution de contrats à prix coûtant majoré est que la seule manière pour que le gouvernement gère les coûts est d'installer une bureaucratie complexe qui examine tous les coûts encourus par les chantiers navals. Cela crée un fardeau administratif significatif et entraîne des retards inutiles supplémentaires, ce qui aboutit en de plus grands coûts globaux. Déjà, la dépense du Canada pour les coûts de surveillance est croissante et gruge les fonds qui devraient être utilisés pour la construction de navires.
Le programme fédéral de renouvellement de la flotte doit permettre de créer une industrie de construction navale utile et durable
En surchargeant deux chantiers navals avec plus de travail qu'ils ne peuvent gérer, le gouvernement fait preuve d'une grande injustice envers l'ensemble de la construction navale du pays. La Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale, sous sa forme actuelle, sert uniquement à fournir un stimulus économique artificiel à court terme en perpétuant la dépendance des deux chantiers navals à l'égard des contrats gouvernementaux. Les chantiers navals se porteraient mieux à long terme si le travail provenant du gouvernement pouvait fournir une base de travail stable sur laquelle se développerait une industrie durable et novatrice. Cela permettrait à la construction navale du Canada de devenir concurrentielle dans les marchés spécialisés à l'échelle internationale.
Heureusement, aujourd'hui, nous avons l'occasion d'apporter les changements nécessaires. La nature non contraignante des accords-cadres de la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale signifie qu'une capacité peut être ajoutée au renouvellement de la flotte canadienne avant que le programme ne devienne une source d'embarras pour le Canada et son industrie de la construction navale.
Toute révision de la SNACN devrait inclure une analyse des besoins de la flotte du Canada, de la programmation et des approches budgétaires, le tout étroitement lié à une évaluation de la capacité de construction navale actuelle au Canada, et de la façon dont les capacités existantes peuvent contribuer à la réussite du programme de renouvellement de la flotte. Il n'y a aucune raison pour que le gouvernement actuel soit lié par les erreurs du gouvernement précédent.
L'Association de la construction navale du Canada et ses membres sont prêts à travailler en collaboration avec le nouveau gouvernement fédéral afin de veiller à ce que les investissements dans le renouvellement de la flotte canadienne soient optimisés, en construisant un nombre maximal de navires, tout en utilisant l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement canadienne et en devenant ainsi un véritable moteur économique pour l'ensemble du secteur industriel maritime.
L'Association de la construction navale du Canada demande au gouvernement canadien de saisir l'occasion qui se présente dans le cadre de la révision de la SNACN afin de mettre le renouvellement de la flotte fédérale rapidement sur la voie de la réussite, ainsi que la construction navale et les industries maritimes du Canada sur la voie de la durabilité économique.
SOURCE Shipbuilding Association of Canada
Peter Cairns, Président de l'Association de la construction navale du Canada, 222 Queen Street, Ottawa, Ontario, K1P 5V9, Tél. : (613) 232-7127, Fax : (613) 238-5519
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