Le premier rapport national du projet Indicateurs de qualité sur une importante intervention cardiaque ouvre la voie à de nouvelles initiatives pour l'amélioration des soins aux patients English
Les constatations présentées au Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire sont perçues comme un projet pilote réussi pour l'amélioration des normes de soins et la production de rapports en interventions de cardiologie
MONTRÉAL, le 24 oct. 2016 /CNW/ - Les résultats du tout premier effort pancanadien visant à documenter les soins cardiovasculaires à l'échelle du pays ont été présentés aujourd'hui par l'équipe du projet Indicateurs de qualité (le « Projet ») de la Société canadienne de cardiologie (SCC). L'équipe a confiance que ses constatations paveront la voie à une croissance et à une amélioration de la compilation et des échanges de données dans tous les secteurs des soins cardiovasculaires, et que cette initiative mènera à de meilleurs résultats pour les patients de part et d'autre du Canada.
Les résultats présentés aujourd'hui au Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire (CCSC) sont énoncés dans le premier rapport national du Projet. D'autres rapports suivront sur diverses interventions en santé cardiovasculaire ainsi que sur le traitement de troubles comme l'insuffisance cardiaque et la fibrillation auriculaire.
Le premier rapport porte sur l'utilisation de l'implantation valvulaire aortique par cathéter (IVAC), une importante intervention très peu effractive principalement employée chez les patients âgés, qui devaient sinon subir une chirurgie risquée ou suivre un traitement médical. Cette intervention à la fois complexe et dispendieuse permet d'installer une valvule aortique artificielle par un procédé beaucoup moins effractif que la chirurgie à cœur ouvert, prolongeant ainsi la vie des patients qui ne pourraient pas subir une opération aussi importante.
Le Rapport national du projet Indicateurs de qualité : IVAC, paru aujourd'hui, démontre qu'au Canada, des patients tirent de grands bienfaits de cette intervention. Le taux d'exécution de l'IVAC et ses résultats sont comparables à ceux que l'on peut constater dans certaines parties de l'Europe et aux États-Unis. Cela dit, le rapport révèle également d'importantes différences entre les provinces et les régions, des renseignements qui pourraient aider à cerner les zones où l'on peut améliorer les choses.
Une feuille de route pour de meilleurs soins cardiovasculaires
Les processus qui verront le jour à la suite de ce premier rapport formeront une sorte de feuille de route pour la compilation d'autres rapports nationaux tirés des bases de données des provinces et des hôpitaux. Ces rapports permettront à leur tour de définir des jalons nationaux en matière d'excellence, de reconnaître les pratiques exemplaires et d'encourager leur adoption à l'échelle du pays.
« Au Canada, nous avons 10 systèmes de santé provinciaux différents et autant de manières différentes de fonctionner », de dire la Dre Anita Asgar, présidente du groupe de travail du Projet, qui a présenté le rapport lors du CCSC, à Montréal. « Nous espérons que notre rapport ouvrira la voie à la collecte et à la compilation de données sur l'IVAC et d'autres interventions dans le but de permettre aux différents systèmes de découvrir les meilleures pratiques employées ailleurs. » La Dre Asgar est également directrice de la recherche sur la thérapie valvulaire transcathéter de l'Institut de Cardiologie de Montréal. Autre acteur important dans la rédaction du rapport : le Dr Paul Dorian, président du Projet dans son ensemble et directeur de la division de cardiologie de l'Université de Toronto.
Plusieurs obstacles considérables ont déjà empêché la collecte de données au sujet de la pratique de différentes interventions médicales au Canada. Le rapport du Projet marque fort probablement la première fois que l'on parvient à compiler les données de tous les hôpitaux du pays qui effectuent une intervention particulière, l'IVAC dans le cas présent. Lors de la période de l'étude, en 2013-2014, 25 hôpitaux faisaient cette intervention; de nouveaux programmes ont depuis vu le jour à Terre-Neuve-et-Labrador et en Saskatchewan. L'évaluation des interventions exécutées au cours de l'année a permis ensuite de compiler des données sur les résultats lors de l'année suivante, soit 2014-2015. Le groupe de travail national a choisi neuf indicateurs de qualité pour l'évaluation. Ceux-ci portaient à la fois sur la structure (temps d'attente), les processus (évaluation du risque par une équipe de santé cardiaque, collecte d'indicateurs sur la qualité de vie) et les résultats (mortalité et AVC en milieu hospitalier).
L'étude a découvert que 1 122 interventions d'IVAC ont été effectuées du 1er avril 2013 au 31 mars 2014. Le nombre d'interventions effectuées allait de neuf par un hôpital à 170 par un autre. De manière générale, le taux d'intervention était de 34 par million d'habitants du Canada, un taux comparable à celui de l'Europe. On a néanmoins constaté une forte variation entre les taux provinciaux et régionaux, qui allaient de 16 à 61 par million. L'équipe de l'étude espère que ces données permettront de mieux examiner l'accès à l'IVAC dans le but d'encourager la normalisation et de déterminer les causes des différences.
L'équipe de l'étude a passé un temps considérable à élaborer les indicateurs de qualité qu'elle désirait évaluer, puis à déterminer si l'on retrouvait l'information nécessaire dans les bases de données existantes des hôpitaux et des provinces. Plusieurs différences importantes ont été remarquées dans l'approche de collecte de données. « Notre travail souligne la nécessité de normaliser la collecte de données et de veiller à ce que les données mesurées soient bien enregistrées, explique la Dre Asgar. Nous voulions par exemple examiner l'incidence qu'a l'IVAC sur la qualité de vie des patients, mais celle-ci n'est pas mesurée. Si nous souhaitons nous assurer de profiter au maximum de ces interventions coûteuses, nous devons consacrer des ressources à la collecte de données pour répondre à nos questions. »
Il y a de bonnes nouvelles pour les patients canadiens : le rapport constate des résultats positifs pour l'IVAC, résultats comparables à ceux de l'Europe, y compris relativement au taux de mortalité à 30 jours (4,2 %) et un an après l'intervention (13,8 %), et au taux d'AVC en milieu hospitalier (2,1 %). L'âge moyen des patients était de 81,9 ans; 44,3 % étaient des femmes. Les différences entre les résultats régionaux en matière de temps d'attente et de collecte d'indicateurs sur la qualité de vie démontrent les points pour lesquels il faudrait partager des pratiques exemplaires.
Une démonstration de l'intérêt de nouveaux investissements
La SCC est d'avis que ce rapport pilote sur l'IVAC démontre l'intérêt d'appuyer les efforts visant à mieux déterminer les avantages que tirent les Canadiens et Canadiennes des investissements en santé.
La SCC demande au gouvernement fédéral d'accorder la priorité à un mandat de qualité national ainsi que de consacrer cinq millions de dollars par année pendant cinq ans à un programme national de rapports et d'amélioration de la qualité en soins cardiovasculaires. Elle demande également un mécanisme de financement afin de poursuivre les mesures de la qualité des soins cardiovasculaires à l'échelle nationale étant donné que, d'ici 2020, 18 % de la population canadienne aura plus de 65 ans et que le fardeau économique des maladies cardiovasculaires devrait atteindre 28,3 milliards de dollars par année.
« Le groupe de travail du Projet a travaillé de façon exemplaire pour la production de ce premier rapport, qui illustre l'ampleur des avantages potentiels de la compilation de données pour l'amélioration de la qualité des soins, avantages dont tireraient profit les patients, les établissements de santé et le système de santé dans son ensemble », affirme la Dre Heather Ross, présidente de la SCC et directrice du Ted Rogers Centre of Excellence in Heart Function, à Toronto. « Pour améliorer les choses, nous devons tout d'abord découvrir ce qui peut et doit être amélioré, puis suivre les exemples donnés par les établissements dotés de pratiques exemplaires. C'est ce que le programme de rapports du Projet nous permettra de faire. »
À propos de l'IVAC
L'IVAC (implantation valvulaire aortique par cathéter) est une technologie de transformation qui sert à traiter la sténose aortique, une maladie dégénérative des valvules cardiaques, l'anomalie valvulaire la plus couramment développée chez les personnes âgées, avec une prévalence de presque 10 %. Non traitée, cette maladie a un taux de mortalité après un an qui approche 50 %. La sténose aortique était auparavant traitée principalement par remplacement valvulaire aortique chirurgical, mais bien des patients ne pouvaient pas subir cette intervention, étant trop âgés ou atteints d'autres maladies. L'IVAC est une intervention bien moins effractive. Grâce à cette approche, l'on insère une valvule pliable par un vaisseau sanguin après perforation d'un petit bout de peau. La valvule est alors transportée et implantée au sein de celle malade. L'IVAC est aujourd'hui l'approche principale de traitement pour les patients atteints de sténose aortique qui ne peuvent être opérés ainsi que pour ceux chez lesquels le remplacement valvulaire aortique chirurgical présente un risque trop élevé.
À propos du Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire
Le Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire (CCSC) est le plus grand rassemblement canadien de professionnels de la santé cardiovasculaire et de spécialistes de domaines connexes; les professionnels de la santé y ont droit aux dernières nouvelles scientifiques, à des formations agréées et à des occasions de réseautage avec leurs collègues dans un forum idéal. Ce congrès annuel réunit la communauté des professionnels canadiens de la santé cardiovasculaire, des médecins jusqu'aux chercheurs, afin de permettre à ceux-ci de réseauter, d'apprendre et de présenter les innovations et les dernières nouvelles de la recherche. www.cardiocongress.org
À propos de la Société canadienne de cardiologie
La Société canadienne de cardiologie est le porte-parole national des cliniciens et des chercheurs du domaine cardiovasculaire. Elle s'efforce de promouvoir l'excellence en matière de santé et de soins cardiovasculaires en favorisant l'application des connaissances, le perfectionnement professionnel et en jouant un rôle de chef de file en matière de politiques en santé et de défense des intérêts. La vision de la SCC s'énonce ainsi : « Chef de file de l'excellence en santé et soins cardiovasculaires ». www.ccs.ca
SOURCE Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire
Renseignements: Pour une entrevue ou pour de plus amples renseignements : Jade Lavallée Labossière, 514 349-9090, [email protected]; Erin McGeachie, Société canadienne de cardiologie, 613 569-3407, poste 419, 1 877 569-3407, poste 419, [email protected]
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