Le GRIL s'inquiète de l'intention du gouvernement fédéral de fermer un des plus importants centres de recherche au monde en écologie aquatique

MONTRÉAL, le 18 mai 2012 /CNW Telbec/ - Le Groupe de recherche interuniversitaire en limnologie et en environnement aquatique (GRIL) est très inquiet de l'intention du gouvernement fédéral de fermer l'Experimental Lake Area (ELA), un centre de recherche du ministère Pêches et Océans. Ce centre, situé à Kenora en Ontario, est une infrastructure de recherche en écologie aquatique reconnue à travers le monde. Cette fermeture aura un effet dramatique au Canada, non seulement parce qu'elle freinera l'avancement des connaissances en écologie aquatique, mais aussi en raison des nombreuses retombées qu'ont ces dernières sur la société en général. Les écosystèmes aquatiques sont les hôtes d'un nombre impressionnant d'espèces relativement à leur superficie et fournissent plusieurs services comme l'approvisionnement en eau, les pêcheries commerciales et sportives ainsi que de nombreuses activités récréatives.

L'ELA est situé sur un territoire contenant 58 petits lacs où il est possible de mener des expériences à l'échelle de l'écosystème (les lacs et leurs bassins versants) ainsi que des suivis à long terme.  Il représente un des seuls « laboratoires naturels » au monde où il est possible de manipuler des variables environnementales dans le but de mieux comprendre les processus étudiés.  L'ELA opère depuis plus de 40 ans et attire des chercheurs de partout dans le monde.

Parmi les contributions importantes de l'ELA, citons la compréhension des pluies acides et leur impact sur les écosystèmes dans les années 80, de la prolifération des algues bleu-vert (cyanobactéries), de la pollution par les éléments nutritifs et le mercure, de la production de gaz à effet de serre et de l'effet qu'aura le réchauffement climatique sur les lacs de la forêt boréale.  Plusieurs de ces connaissances ont mené à l'élaboration de politiques environnementales et de lois, tant au niveau national qu'international. À titre d'exemple, la loi sur les réductions en phosphore dans les détergents résulte des études expérimentales menées au ELA.

Une des raisons invoquées par le gouvernement fédéral pour fermer l'ELA est que les expériences à l'échelle de l'écosystème et les suivis à long terme devraient être menés par les universités et les organisations non gouvernementales plutôt que par Pêche et Océans Canada. Cependant, les subventions de recherches universitaires font aussi face à des coupures importantes et ces dernières ne pourraient supporter des suivis à long terme.  Le GRIL considère donc que seuls les gouvernements peuvent assurer la stabilité et la pérennité de telles infrastructures.

Le GRIL croit que la fermeture de l'ELA, si elle se concrétise, aura des conséquences majeures sur le développement des connaissances en écologie aquatique, avec tout ce que cela entraînera sur l'élaboration des politiques et la gestion de ces écosystèmes.

À propos du GRIL

Le GRIL est un des regroupements stratégiques du FRQNT (Fonds de recherche du Québec - Nature et technologies) qui réunit 39 professeurs-chercheurs et plus de 175 étudiants de cycles supérieurs de huit universités québécoises : l'Université de Montréal, l'UQAM, l'UQTR, l'Université McGill, l'Institut national de la recherche scientifique (Centre Eau, Terre et Environnement), l'Université Concordia, l'Université de Sherbrooke et l'UQAC. Les membres du GRIL ont tous à cœur une meilleure compréhension de nos environnements aquatiques (www.GRIL-Limnologie.ca).

Marie-Andrée Fallu, Ph.D., Agente de liaison scientifique
Tél. : [phone] poste 3671, [email protected]