Le GPIM craint les impacts et les conséquences néfastes du déplafonnement des allocations professionnelles versées aux pharmaciens
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Groupement provincial de l'industrie du médicament (GPIM)19 janv, 2016, 08:00 ET
MONTRÉAL, le 19 janv. 2016 /CNW Telbec/ - Le Groupement provincial de l'industrie du médicament (GPIM) croit que les changements proposés au Règlement sur les avantages autorisés à un pharmacien mettent en péril la pérennité des entreprises québécoises de médicaments génériques. Le GPIM estime que le déplafonnement complet des allocations professionnelles, qui sont versées par les fabricants de médicaments génériques pour combler le manque à gagner des pharmaciens, représente une solution qui n'est tout simplement pas viable.
« Cette mesure menace directement la rentabilité des entreprises d'ici, » a déclaré Pierre Morin, président et directeur général du GPIM. « Non seulement le gouvernement veut-il maintenant faire payer par l'industrie du médicament générique la totalité des coupures qu'il a imposées l'an dernier aux pharmaciens, voilà qu'il propose de le faire par un mécanisme qui élimine tout contrôle et permettrait aux pharmaciens de toucher, dans les faits, bien davantage que la compensation qu'ils réclamaient. Une telle solution est tout simplement inacceptable car elle marque un retour à la situation qui prévalait avant 2007, » a ajouté M. Morin.
Un retour à l'arbitraire
Le GPIM rappelle que c'est le Premier ministre Philippe Couillard qui, lorsqu'il était ministre de la Santé, avait imposé une limite de 20 % (devenue depuis 15%) des allocations professionnelles versées aux pharmaciens par les fabricants de médicaments génériques afin de mettre fin aux abus constatés. De son côté, l'Ontario a banni tout système de ristourne en 2012 pour éviter de telles situations. « Les changements réglementaires proposés par le gouvernement nous ramènent exactement à la situation que le Premier ministre avait lui-même dénoncé et à laquelle il avait mis fin, » poursuit M. Morin.
Le GPIM reconnaît la pertinence d'étendre le champ de pratique des pharmaciens et la nécessité d'une juste rémunération pour les actes posés par ces professionnels de la santé. L'organisme s'insurge cependant contre un déplafonnement complet des allocations professionnelles alors que l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) reconnaissait elle-même, en juin dernier, qu'un plafond de 23 % serait suffisant pour compenser les coupures faites dans la rémunération des pharmaciens et leur permettre de continuer à offrir des services aux patients.
« Pourquoi alors déplafonner totalement les allocations si un plafond de 23 % suffirait à combler le manque à gagner? » demande M. Morin. « Tout montant supérieur risque de mettre en péril la viabilité de l'industrie québécoise du médicament générique qui fait déjà face à une rude concurrence des pays où les coûts de fabrication sont extrêmement bas. Qu'est-ce qui motive une telle générosité du gouvernement à l'égard des pharmaciens? Est-ce que toutes les données entourant cet arrangement sont connues? Pourquoi l'industrie du médicament générique est-elle la seule à être mise à contribution pour compenser les pharmaciens? Trop de questions demeurent pour le moment sans réponse, » a-t-il ajouté.
« Les fabricants de médicaments génériques investissent des sommes considérables en R&D au Québec; ces entreprises créent plus de 4 000 emplois directs de qualité et bien rémunérés, ainsi que plus de 30 000 emplois indirects et induits. Elles sont un acteur économique important, créatrices de richesse pour la province et ce règlement menace directement leur survie. Une étude sera bientôt publiée qui présente la contribution importante de notre industrie à l'économie québécoise, » de conclure M. Morin.
Une question éthique s'impose
Au-delà de la question économique, une question éthique s'impose : les services professionnels pharmaceutiques offerts en pharmacie communautaire sont déjà en partie et deviendront largement tributaires de ristournes versées par des entreprises de médicaments génériques. Accepterions-nous que les services des médecins dépendent de ristournes versées par des fabricants de médicaments en fonction de leurs prescriptions? Au terme des trois ans, la disparition des allocations devra-t'elle être compensée par les patients, compte tenu du refus volontaire du gouvernement de rémunérer adéquatement le pharmacien pour ses services?
Le GPIM réitère sa volonté de collaborer avec le gouvernement pour trouver une solution équitable au problème de la compensation des pharmaciens et profite de la période de consultation sur les changements réglementaires proposés pour demander à Québec de considérer les solutions alternatives déjà proposées afin de parvenir à une entente qui soit viable et durable pour toutes les parties.
À propos du GPIM
Le GPIM regroupe les PME de l'industrie du médicament dont des fabricants de médicaments génériques au Québec, de même que des fabricants de médicaments de spécialité, afin de promouvoir leur intérêt auprès des administrations publiques, particulièrement les organismes réglementaires et de remboursement de médicaments, des pouvoirs publics qui adoptent les lois et règlements, et de l'opinion publique et de ceux qui la façonnent. Son rôle est de promouvoir une plus grande collaboration entre les membres et d'assister ces derniers, sur une base individuelle, sur toute question qui est compatible avec l'intérêt général.
SOURCE Groupement provincial de l'industrie du médicament (GPIM)

Pierre Morin, Président et directeur général Groupement provincial de l'industrie du médicament (GPIM), 514-386-5112, [email protected]
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