Le fait de vivre au Canada change notre vision des conflits à l'étranger, affirme une nouvelle étude du Mosaic Institute English
TORONTO, le 18 mars 2014 /CNW/ - Le Mosaic Institute publie une nouvelle étude selon laquelle le Canada « n'importe » pas les conflits violents, et ce, même si de nombreux Canadiens entretiennent des liens avec des conflits à l'étranger. Intitulée Perception et réalité des « conflits importés » au Canada, l'étude constate que les communautés de Canadiens issus de régions secouées par des conflits sont unanimes à écarter le recours à la violence au Canada. Cela dit, les conflits internationaux ont d'importants effets résiduels sur la vie de nombreux Canadiens. Le financement de l'étude provient du projet Kanishka, actuellement mis en œuvre par le gouvernement du Canada.
Selon John Monahan, directeur exécutif du Mosaic Institute, « presque toutes les personnes interviewées dans le cadre de l'étude ont fait état d'une évolution de leurs rapports avec les conflits depuis le jour de leur établissement au Canada. Cela signifie que le fait de vivre ici transforme la façon dont les Canadiens perçoivent le monde. »
Cette étude approfondie de la perception et du vécu des Canadiens en matière de « conflits importés » se fonde sur les résultats d'un sondage rempli par près de 5 000 personnes ainsi que sur les résultats d'entrevues et de groupes de discussion menés auprès de 300 Canadiens entretenant des liens familiaux avec des régions secouées par des conflits, notamment :
- le Soudan et le Soudan du Sud;
- la Corne de l'Afrique;
- le Moyen-Orient;
- l'Afghanistan;
- l'Arménie et la Turquie;
- les pays de l'ex-Yougoslavie;
- le Sri Lanka;
- l'Inde et le Pakistan.
Selon Rima Berns-McGown, Ph.D, directrice de la recherche chargée de l'étude du Mosaic Institute, « nous n'importons pas les conflits violents, mais plutôt les traumatismes. Ceux-ci imposent un lourd fardeau qui se transmet parfois d'une génération à l'autre. Notre façon de traiter les traumatismes aura d'énormes répercussions sur notre cohésion sociale. »
Constatations de l'étude
Le sondage et les entrevues révèlent ce qui suit :
- Les conflits à l'étranger préoccupent les Canadiens, même ceux qui ne proviennent pas de régions en proie à des différends. Un Canadien sur cinq déclare entretenir des liens avec au moins l'un des huit conflits examinés, qu'il s'agisse de liens personnels ou de liens reposant sur la famille ou sur la communauté.
- Dans une proportion de 57 %, les Canadiens croient que les personnes qui s'établissent au Canada après avoir vécu l'expérience des conflits continuent d'être exposées à des tensions intercommunautaires.
- Souvent, les Canadiens continuent de s'investir dans les conflits qu'ils ont vécus, mais le fait de vivre au Canada tend à transformer radicalement la façon dont ces personnes perçoivent les différends et les solutions à y apporter.
- De nombreux Canadiens souffrent de traumatismes liés aux conflits qui, s'ils ne sont pas traités, risquent de nuire à l'intégration de ces personnes et d'ébranler leur attachement à l'égard du Canada.
- Le racisme et les autres formes graves d'exclusion sociale représentent une menace pour la cohésion sociale et la sécurité du Canada. Ces phénomènes font en sorte qu'il est difficile pour les Canadiens qui s'établissent au pays de recadrer leur compréhension des conflits laissés derrière eux. À l'inverse, l'inclusion sociale, économique et politique constitue le principal facteur agissant sur la capacité des Canadiens de recadrer leur compréhension des conflits.
Recommandations
Dans son étude, le Mosaic Institute formule une série de recommandations qui prévoient notamment :
- la prise de mesures particulières pour lutter contre le racisme et l'exclusion dans le marché du travail et dans les institutions publiques;
- la mobilisation des ressources de santé pour traiter les traumatismes liés aux conflits;
- la création d'une stratégie nationale de l'éducation portant sur les conflits et leurs effets;
- la prise de mesures pour inciter les Canadiens liés aux belligérants de conflits à l'étranger à engager un dialogue constructif.
Le texte intégral du rapport, en français et en anglais, se trouve sur le site à l'adresse www.mosaicinstitute.ca.
Méthodologie
L'étude repose sur un sondage en ligne réalisé avec l'aide du Strategic Counsel auprès de 4 498 Canadiens sélectionnés au hasard, ce qui donne une faible marge d'erreur de ±1,46 %, 19 fois sur 20. Par ailleurs, 220 entrevues ont été menées, dans tout le Canada, avec des personnes qui provenaient ou dont la famille provenait de huit régions secouées ou ayant déjà été secouées par des conflits. Enfin, douze groupes de discussion ont été organisés avec des Canadiens appartenant à différents groupes, y compris : des hindous et des sikhs ayant des racines en Inde; des tamouls et des cinghalais ayant des racines au Sri Lanka; et des arabes et des juifs ayant des liens avec le Moyen-Orient.
À propos du Mosaic Institute
Le Mosaic Institute est un centre de réflexion et d'action qui favorise la participation constructive de Canadiens entretenant des liens avec toutes les régions du monde, dans le but de promouvoir la paix et de résoudre des conflits bien établis partout sur la planète, et ce, à partir du Canada. Par des études inédites, des dialogues intercommunautaires novateurs et d'autres programmes, le Mosaic Institute contribue à l'émergence d'une nouvelle génération de Canadiens « citoyens du monde » qui s'engagent à lutter pour la cause de la paix.
SOURCE : The Mosaic Institute

Pour en savoir plus sur l'étude ou sur les activités du Mosaic Institute, prière de communiquer avec :
John Monahan
Directeur exécutif
[email protected]
416-644-6000, poste 620
Partager cet article