Le CSSDM demande aux Centres d'éducation populaire de quitter leurs locaux
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Carrefour d'éducation populaire de Pointe-Saint-Charles24 juil, 2025, 06:00 ET
MONTRÉAL, le 24 juill. 2025 /CNW/ - Après des années à attendre un financement de la part du Ministère de l'éducation (MEQ), deux centres d'éducation populaire de Montréal (CEP) ont reçu ce matin un avis de résiliation de bail de la part du Centre de services scolaires de Montréal (CSSDM). En plus de prétendre à près de 300 000$ en loyers en souffrance, le CSSDM demande aux CEPs visés, soit le Carrefour d'éducation populaire de Pointe-Saint-Charles et le CÉDA, de quitter leurs locaux d'ici trente jours. Le Comité Social Centre-Sud (CSCS) a également reçu une mise en demeure exigeant le paiement du loyer dans les 10 jours faute de quoi il s'exposait lui aussi à une résiliation de bail de la part du CSSDM.
Le Carrefour, le CÉDA et le CSCS contestent les affirmations de leur propriétaire et affirment qu'ils refusent de quitter les locaux qu'ils occupent depuis plus de cinquante ans. Ils ont d'ailleurs l'appui indéfectible de tous les autres CEPs, qui dénoncent ces tactiques d'intimidation et rappellent que la situation est créée de toute pièce par le MEQ. L'alliance des six CEPs de Montréal (InterCEP) se désole que la situation se soit envenimée au point où les menaces d'expulsion et le recours aux tribunaux soient évoqués. InterCEP réitère que tous les CEPs accomplissent une mission éducative essentielle pourtant reconnue autant par le CSSDM que le MEQ.
À l'issue d'une première année où les CEPs n'avaient pas été en mesure de payer le loyer exigé par le CSSDM faute de financement, interCEP avait réussi à faire reconnaître au MEQ et au CSSDM l'urgence de régler la situation pour de bon. En effet, après avoir reçu une mise en demeure de la part du CSSDM pour non-paiement en octobre 2023, les CEPs avaient interpellé le MEQ pour les sortir de l'impasse. À ce moment, le ministre Bernard Drainville avait annoncé un financement ponctuel et non-récurrent permettant aux centres de payer le loyer exigé par le CSSDM jusqu'en mars 2024. Cette année, interCEP attendait du MEQ qu'il annonce enfin une solution pérenne à la situation qui perdure depuis 2017 afin que tous les CEPs puissent payer le loyer imposé par le CSSDM. En effet, le ministre Bernard Drainville a déclaré aux CEPs que « si [il] était à leur place, [il] ferait la même chose [qu'eux] ». Plutôt que de faire preuve d'initiative, le ministre a plutôt attendu que la situation s'envenime.
La solution pour la sauvegarde des six CEPs dans leur bâtiment est pourtant peu coûteuse pour le gouvernement. En effet, sur un budget ministériel de plus de vingt (20) milliards de dollars, interCEP réclame au gouvernement de créer une subvention de moins de deux (2) millions par année. « Imaginez quelqu'un qui ne pourrait pas trouver une cenne noire à partager alors qu'il se promène avec un billet de 100$. C'est le même ordre de grandeur dont il est question ici, » explique Xavier Philippe-Beauchamp, porte-parole d'interCEP. Ces sommes sont considérables pour des organismes communautaires, mais représentent une proportion infime du budget au MEQ. L'insécurité à laquelle fait face interCEP touche aussi de plein fouet la quinzaine d'organismes communautaires logés par les CEPs. On y trouve notamment des banques alimentaires, des comités logement et des centres de la petite-enfance.
Les partis d'opposition à Québec comme les regroupements d'organismes communautaires de la province sont pourtant unanimes : il n'en tient qu'au ministre Bernard Drainville de trouver une solution à la situation présente et sauver l'avenir des CEPs. En plus de déclarations des députés représentant les circonscriptions où logent les CEPs, ces derniers ont reçu au cours des derniers mois une cinquantaine d'appuis de groupes communautaires alliés. Fort de ces appuis, interCEP promet de résister aux menaces du CSSDM et obtenir gain de cause auprès du MEQ.
Les CEPs sont des organismes communautaires ancrés dans leurs quartiers depuis plus de 50 ans. Logés dans des bâtiments excédentaires du CSSDM, ils offrent des ateliers d'alphabétisation, de francisation, d'initiation à l'informatique et bien plus. Depuis plusieurs années, ils sont menacés quant à leur maintien dans leurs locaux. À compter du premier avril 2023, l'alliance des six (6) centres d'éducation populaire de Montréal (InterCEP) avait clairement annoncé son refus d'utiliser l'argent dédié à la réalisation de leurs activités pour payer un loyer imposé unilatéralement par le CSSDM.
Centre éducatif communautaire René-Goupil de Saint-Michel 4105, 47e rue Montréal 514 596-4420
Ateliers d'éducation populaire du Plateau 4273, rue Drolet Montréal 514 350-8881
Comité social Centre-Sud 1710 rue Beaudry Montréal 514 596-7092
Comité d'éducation aux adultes de la Petite-Bourgogne et de Saint-Henri 2515, rue Delisle Montréal 514 596-4422
Carrefour d'éducation populaire de Pointe-Saint-Charles 2356, rue du Centre Montréal 514 596-4444
Pavillon d'éducation communautaire Hochelaga-Maisonneuve 4650 rue Ontario Est Montréal 514 596-4488
SOURCE Carrefour d'éducation populaire de Pointe-Saint-Charles

Renseignements : Xavier Philippe-Beauchamp, porte-parole., Téléphone : 514-984-3722, Courriel : [email protected]; Marie-Josée Desrochers, porte-parole., Téléphone : 514-824-8073, Courriel : [email protected]
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