Le CPM s'interroge sur l'utilisation des sommes supplémentaires que toucheront les pharmaciens
L'organisme craint que le déplafonnement des allocations professionnelles ne serve pas à augmenter la qualité des services rendus à la population, comme le prétend l'AQPP
MONTRÉAL, le 8 févr. 2016 /CNW Telbec/ - Le Conseil pour la protection des malades (CPM) est très préoccupé par le débat entourant l'utilisation des allocations professionnelles versées par les fabricants de médicaments génériques aux pharmaciens. Même si l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) soutient que les allocations professionnelles supplémentaires que toucheront ses membres doivent être entièrement réinvesties en services pharmaceutiques au bénéfice des patients, le CPM craint que la réalité soit toute autre.
Selon le CPM, il n'est pas exact de prétendre que les ristournes doivent être absolument réinvesties en services pharmaceutiques aux bénéfices des patients. « La définition même d'une allocation professionnelle dans la règlementation actuelle indique qu'il s'agit bel et bien d'une ristourne sur les achats de médicaments génériques payables aux pharmaciens. Ces derniers peuvent utiliser ces ristournes pour payer les salaires déjà existant de leurs employés aux laboratoires sans devoir ajouter quelque service que ce soit, » affirme Me Paul Brunet, président du CPM. « En réalité, la masse salariale actuelle payée par les pharmaciens propriétaires aux employés du laboratoire leur permet de justifier dans la grande majorité des cas, tous les montants de ristournes qu'ils reçoivent, sans avoir à ajouter quelques services que ce soit aux patients, » poursuit Me Brunet.
Dans une analyse d'impact publiée en novembre dernier, le ministère de la Santé et des Services sociaux note d'ailleurs que selon des données colligées par le passé par la Régie de l'assurance maladie du Québec, les allocations professionnelles sont principalement utilisées pour financer la rémunération des pharmaciens et des assistants techniques en pharmaciesi - justifiant ainsi les craintes du CPM.
Me Brunet déplore par ailleurs le silence de l'Ordre des pharmaciens sur cette délicate question alors que son rôle consiste précisément à protéger les patients. Le CPM demande à nouveau au gouvernement de revoir ce projet de règlement, afin de privilégier le bien-être des patients avant toute chose.
À propos du Conseil de la protection des malades
Le CPM est un organisme privé, sans but lucratif, voué depuis plus de 40 ans à la protection et à la défense des droits des usagers du réseau de la santé et des services sociaux. Par le biais de sa Fédération des comités des usagers et de résidents du Québec qu'il a mise en place, le CPM regroupe de nombreux comités des usagers et de résidents implantés au sein d'établissements de santé et de services sociaux situés aux quatre coins de la province.
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i Analyse d'impact publiée en novembre 2015 par le ministère de la Santé et des Services sociaux : http://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2015/15-739-02.pdf
SOURCE Conseil pour la protection des malades
Me Paul G. Brunet, m.a.p., Président-directeur général et porte-parole, Cellulaire : (514) 592-0127, Conseil pour la protection des malades, 1000, rue Saint-Antoine Ouest, bureau 403, Montréal (Québec) H3C 3R7, Téléphone : (514) 861-5922, sans frais : 1877.CPM.AIDE, Télécopieur : (514) 861-5189, Courriel : [email protected], Site web : www.cpm.qc.ca; Marie-Christine Garon, 514-409-0031
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