L'AMCLSCQ s'oppose à l'approche coercitive du projet de loi 20 et soumet des pistes réalistes aux problèmes d'accessibilité aux soins
MONTRÉAL, le 18 mars 2015 /CNW Telbec/ - L'Association des médecins de CLSC du Québec (AMCLSCQ) considère que l'approche punitive et technocratique du ministre Barrette et de son projet de loi 20 nuirait à la qualité des soins, à l'accessibilité des patients les plus vulnérables, en plus d'aller à l'encontre de règles fondamentales du Code de déontologie des médecins. Même si l'Association reconnaît qu'il faut assurer une plus grande accessibilité à un médecin de famille et aux services de première ligne pour l'ensemble des Québécois, elle dénonce les solutions rétrogrades présentées par le ministre Barrette et propose une plus grande collaboration pour surmonter les importants défis du système.
« L'AMCLSCQ regroupe près de 1000 médecins omnipraticiens pratiquant en CLSC qui offrent quotidiennement des services polyvalents et diversifiés basés sur une pratique interdisciplinaire et collaborative, laquelle permet des échanges constants entre professionnels. Nos médecins, qui exercent dans toutes sortes de conditions, autant pour des programmes de maintien à domicile, de soins palliatifs que de cliniques jeunesse, sont appelés à côtoyer un grand nombre de patients aux prises avec des conditions tout aussi diverses. Les quotas, les obligations, les contraintes et les sanctions pour les médecins qui sont proposés par le Dr Barrette ne sont qu'une illusion comptable de l'efficacité de la médecine au Québec plutôt qu'une amélioration des soins », a déclaré le Dr Sylvain Dion, président de l'AMCLSCQ.
Un projet de loi aux effets mitigés et pernicieux
S'il est adopté tel quel, le projet de loi 20 pourrait « hypothétiquement » accroître l'accessibilité pour certaines personnes, mais inversement et de manière pernicieuse, il risquerait de restreindre l'accès aux clientèles plus vulnérables et plus défavorisées. La complexité de certains cas, comme ceux des patients aux prises avec des problèmes de santé mentale, nécessite par exemple plus de temps et constitue une offre de service épisodique que le projet de loi néglige. Des clientèles épisodiques qui font souvent appel aux services des CLSC nécessitent aussi des soins et une attention particulière.
Des propositions à considérer
L'Association, compte tenu de la polyvalence et de la diversification des interventions médicales de proximité dispensées par ses membres, souhaite proposer des pistes de solutions réalistes pour contrer le problème récurrent de l'accessibilité aux soins. De plus, L'AMCLSCQ considère que les CLSC devraient jouer un rôle important dans l'application des pistes qu'elle soumet et dont voici quelques exemples :
- favoriser une approche collaborative et incitative entre le gouvernement et les médecins;
- favoriser l'accès adapté pour améliorer l'accès à son médecin de famille pour plus de citoyens;
- augmenter l'offre sans rendez-vous des médecins de famille, surtout en zones à forte densification;
- rééquilibrer les services entre les médecins de famille, la première ligne ainsi que la deuxième ligne;
- établir un mode de rémunération mixte, pour une meilleure efficacité, notamment pour les médecins en CLSC;
- mettre en place de meilleures conditions de pratique pour faciliter le travail des médecins de famille et en améliorer la prestation en temps, soit l'accessibilité à des ressources, moins de travail administratif, un accès à des dossiers médicaux électroniques et à des services spécialisés.
« L'AMCLSCQ a toujours été soucieuse de procurer le meilleur accès possible à toutes les clientèles, sans exception. Nous suivons les patients là où ils sont, comme le prévoit l'offre des CLSC. Aujourd'hui, l'Association ne peut endosser les obligations, la coercition et les sanctions prévues au projet de loi 20 alors que ces méthodes n'ont mené à aucune solution durable pour notre réseau public dans les 25 dernières années. De notre avis, elles sont même responsables des problèmes que nous cherchons aujourd'hui à régler avec les solutions maladroites du projet de loi 20. Si nous trouvons sur notre chemin des interlocuteurs au gouvernement aussi intéressés que nous à améliorer le système actuel, je suis persuadé que nous serons en mesure d'offrir la qualité de services auxquels la population québécoise s'attend. Nous invitons donc le ministre à revoir ses positions s'il ne veut pas nuire profondément à la médecine familiale au Québec et tuer la mission même des CLSC », a conclu le Dr Dion.
À PROPOS
L'Association des médecins de CLSC du Québec regroupe 1000 médecins omnipraticiens et est la seule association entièrement vouée à la défense et à la promotion de la pratique médicale en CLSC. L'AMCLSCQ est affiliée à la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec.
SOURCE Association des médecins de CLSC du Québec (AMCLSCQ)

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