La Société internationale sur le SIDA exige que le premier ministre Harper et
les autres dirigeants du G8 respectent leurs engagements en matière de
financement de la lutte contre le SIDA
Le leadership du premier ministre Harper sera particulièrement important alors que le
"Dernièrement, le premier ministre Harper a promis d'être un leader au Sommet du G8 2010, indiquant que les politiciens occidentaux ne tenant pas leurs promesses compromettent la crédibilité de leur démarche. Et nous sommes entièrement d'accord", indique le Dr Julio Montaner, président de l'IAS et directeur du BC Centre for Excellence in HIV/AIDS. "Mais la perte de crédibilité n'est pas le coût le plus important de l'échec du G8 face à ses engagements en termes d'accès universel. Le coût réel de ces échecs revient aux quelque 7 400 personnes nouvellement infectées par le VIH chaque jour et aux quelque 5 500 qui meurent chaque jour d'une maladie liée au SIDA. Le premier ministre Harper a ici une occasion en or de faire preuve de leadership pour la cause du SIDA."
La crise financière mondiale a entraîné une diminution des dons, ainsi que la décision de certains pays aux revenus modérés de diminuer leurs dépenses nationales sur le SIDA, avec des conséquences potentiellement catastrophiques. Au mois de juillet, Médecins Sans Frontières a rapporté un manque de financement et des problèmes de gestion de l'approvisionnement qui ont entraîné le retard, la suspension ou le risque de suspension de l'approvisionnement en médicaments pour traiter le VIH en Afrique du Sud, au
"Sans financement adéquat, la promesse d'un accès universel aux services de prévention et de traitement du VIH par le G8 n'est qu'une illusion", a déclaré le Dr Elly Katabira, président désigné d'IAS et professeur de médecine à l'Université de Makerere (Ouganda). "Le retranchement actuel de la part des pays membres du G8 est inique, surtout en Afrique, où les investissements en vue d'un accès universel ont fait des progrès importants qui pourraient maintenant disparaître par manque de financement."
Les experts se rencontrant ici, à
Aujourd'hui, cependant, un manque de financement menace d'affaiblir sérieusement l'impact de cette réponse novatrice à l'épidémie. La demande de ressources du Fonds mondial émanant des pays a été beaucoup plus importante que prévu au cours des deux dernières années, indiquant que les pays demeurent engagés à développer leurs programmes pour atteindre l'objectif d'un accès universel. Cependant, le Conseil du Fonds mondial a récemment dû imposer des mesures d'économies de coûts afin de répondre à cette demande importante. En dépit de la crainte d'un retard, le Conseil du Fonds mondial vient d'annoncer que son dixième appel d'offres sera lancé en mai 2010. Les dirigeants ont demandé aux pays donateurs de prendre des mesures urgentes pour s'assurer que le Fonds mondial est en mesure de répondre aux demandes existantes et futures de financement.
"Les contributions antérieures au Fonds mondial ont produit des résultats incroyables, ont créé l'élan nécessaire et ont établi des infrastructures impressionnantes pour développer les services qui sauvent des vies. Ces investissements sauvent des vies et ralentissent la croissance de l'épidémie. Mais, si nous devons continuer à développer les programmes et étendre ces services à tous ceux qui en ont besoin, plus de ressources seront nécessaires dans les années à venir", explique Michel Kazatchkine, membre du conseil d'administration de l'IAS et directeur exécutif du Fonds mondial. "En particulier, le renouvellement du Fonds mondial qui aura lieu en 2010, déterminera si le Fonds peut continuer à répondre à la demande et si le monde est en mesure d'atteindre les OMD liés à la santé d'ici 2015."
Des lacunes sérieuses existent toujours pour l'accès aux services de prévention du VIH, en dépit des améliorations importantes obtenues depuis 2005. Cela est surtout vrai pour les populations avec les besoins d'interventions de prévention les plus pressants, notamment les femmes et les filles, les personnes qui utilisent des drogues injectables, les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes et les travailleurs du sexe. La grande majorité des pays à revenus faibles et moyens ne font toujours pas de surveillance systématique du VIH dans les populations les plus à risque, et ces groupes continuent de faire face à des obstacles juridiques et sociaux importants lorsqu'ils cherchent à avoir accès à des services de santé essentiels. La couverture des méthodes éprouvées de réduction du risque de transmission du VIH pour les personnes qui utilisent des drogues injectables est également dangereusement sporadique.
De nombreuses preuves attestent des avantages de la "prévention combinée", montrant qu'un mélange d'approches de prévention du VIH comportementales, biomédicales et structurales doit être étendu pour répondre aux besoins des multiples populations à risque. Ces approches comprennent la distribution de condoms, l'éducation, le soutien visant la modification des comportements, le counseling et le dépistage volontaires, la circoncision médicale masculine, l'échange d'aiguilles et de seringues, l'entretien à base de méthadone et d'autres programmes d'atténuation des dommages, ainsi que des efforts pour diminuer le tabou concernant le VIH ainsi que l'utilisation de traitements antirétroviraux (TAR) pour prévenir la transmission verticale, sexuelle et sanguine du VIH.
"Le besoin de développer les services de prévention du VIH en conjonction avec le traitement est très clair. Le traitement est une composante essentielle et synergique de la stratégie pour prévenir les transmissions du VIH, et le développement de programmes de traitement sans investissement en prévention est le fruit d'une vision à court terme et économiquement insoutenable", explique Françoise Barré-Sinoussi, lauréate du prix Nobel, membre du conseil d'administration de l'IAS et chef de l'Unité de Régulation des Infections Rétrovirales de l'Institut Pasteur de
L'échec des nations membres du G8 à fournir les fonds engagés pour le SIDA en 2005 arrive également à un moment où le développement mondial de l'accès au traitement est de plus en plus urgent. On s'attend à ce que les nouvelles lignes directrices de l'Organisation mondiale de la santé recommandent l'initiation des TAR une fois que les cellules CD4 tombent à 350/mm3 ou moins, ce qui est beaucoup plus élevé que le point d'initiation de traitement actuel recommandé de 200/mm3 ou moins de cellules CD4. Ces nouvelles lignes directrices feront augmenter grandement le nombre de personnes ayant un besoin urgent du TAR pouvant leur sauver la vie.
"À la suite des promesses faites à Gleneagles en 2005, l'absence de commentaires sur le SIDA dans le tout dernier communiqué du G8 du sommet 2009 à L'Aquila (Italie) est choquante. L'année prochaine, le G8 et le G20 doivent y remédier", indique le Dr
À propos de l'IAS
La Société internationale sur le SIDA (IAS) est la plus importante association mondiale indépendante de spécialistes du VIH. Ses 14 000 membres, originaires de 190 pays, travaillent à tous les niveaux sur la réponse mondiale au SIDA. Parmi nos membres, nous comptons des chercheurs de toutes les disciplines, des cliniciens, des praticiens du réseau de santé publique et communautaire sur la ligne de front de l'épidémie, ainsi que de planificateurs de politiques et de programmes. L'IAS est responsable de la Conférence internationale sur le SIDA bisannuelle et dont la prochaine aura lieu à Vienne (Autriche) en juillet 2010.
Renseignements: Renseignements: Ian Noble OR Mahafrine Petigara, Tél.: (604) 623-3007, Cell.: (604) 809-9650, [email protected]; Jeff DeRoche, (917) 280-6440, [email protected]
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