Journée mondiale du sida - 1er décembre 2014

VIH - Objectif zéro : Agir auprès des populations vulnérables exige temps et ressources

MONTRÉAL, le 1^er déc. 2014 /CNW Telbec/ - Chaque année, la Journée mondiale du sida rappelle des chiffres hors du commun : 36 millions de morts depuis le début de l'épidémie en 1981, 35 millions de personnes qui vivent avec le VIH aujourd'hui, 20 000 au Québec parmi lesquelles 25% ignorent leur statut sérologique, des taux d'infection encore très élevés parmi les populations vulnérables. Cette année, le 1^er décembre survient dans le contexte bien particulier où le gouvernement décide pour l'approche aux patients de mettre l'accent sur le quantitatif plutôt que le qualitatif.

«On ne peut pas être contre la vertu : il est effectivement très souhaitable que chaque citoyen ait un médecin de famille, souligne Dr Réjean Thomas, président fondateur de la clinique l'Actuel. Mais dans la pratique médicale, il est essentiel d'envisager cet objectif avec prudence. Il est fondamental de reconnaître la diversité de nos patients.»

Concrètement, une personne vivant avec le VIH, l'hépatite C ou un cancer voit son médecin plusieurs fois par an et une personne toxicomane doit être accompagnée dans le suivi de ses traitements et de ses rendez-vous. L'Actuel reçoit une clientèle dont 70% font partie de populations vulnérables (VIH, hépatite C, toxicomanie, itinérance, travail du sexe, migration, santé mentale).

«Il est impossible d'augmenter outre mesure le nombre de patients par médecin sans entraîner des effets délétères sur la qualité de nos services, rappelle Dr Thomas. Chaque médecin ne peut simplement pas avoir 1000 patients tout en offrant un service adéquat. C'est une illusion politique dangereuse qui nuit à la santé que de croire que tout le monde requiert la même prise en charge.». Il faut distinguer les patients en bonne santé des patients qui souffrent de problématiques complexes.

En ce 1^er décembre 2014, l'objectif zéro du gouvernement - patient sans médecin de famille -va à l'encontre de l'objectif zéro de l'ONUSIDA - zéro nouveau cas de sida, zéro décès relié au sida et zéro discrimination.

«Ce sont à nouveau les populations vulnérables - les personnes isolées, exclues, discriminées, stigmatisées, qui font les frais des décisions gouvernementales mais qui pourtant, sont souvent une des priorités des programmes électoraux. On nous demande de toujours faire davantage avec moins de ressources mais aujourd'hui, on peut de moins en moins. Cette situation n'améliorera certainement pas la santé de la population, s'inquiète Dr Thomas.»

SOURCE : CLINIQUE MEDICALE L'ACTUEL

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