Grève étudiante: la CLASSE annonce des alternatives budgétaires à la hausse des frais de scolarité
QUÉBEC, le 17 mars 2012 /CNW Telbec/ - Quelques jours avant le dépôt du budget provincial, la Coalition large de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (CLASSE) tient à rappeler au gouvernement libéral de Jean Charest que plusieurs alternatives à la hausse des frais de scolarité existent pour financer les universités québécoises et l'ensemble des services publics. «Contrairement à ce que les libéraux avancent, la hausse des frais de scolarité n'a rien d'inévitable. Il s'agit d'un choix politique et idéologique, et il est possible de faire autrement. » affirme Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de la CLASSE.
La CLASSE rappelle la nécessité de financer collectivement et équitablement les services publics. C'est dans cette perspective qu'elle propose une réforme de la fiscalité, afin de donner un répit à la classe moyenne et d'améliorer le financement de l'éducation postsecondaire. « Nous suggérons au Ministre des finances d'instaurer un système d'imposition à 10 paliers, ce qui aurait comme résultat de baisser les impôts de 87% des contribuables, tout en générant près de 1,2 G $ de revenus de plus chaque année dans les coffres de l'État québécois », poursuit le co-porte-parole, rappelant que la hausse des frais de scolarité actuellement proposée ne génèrera que 265 millions de dollars par année pour les universités québécoises.
La Coalition rappelle également la nécessité, pour les entreprises, de faire leur juste part dans le financement de l'éducation. « Dans leur dernier budget, les libéraux imposaient unilatéralement une hausse des frais de scolarité de 75 % aux étudiants et aux étudiantes, et se contentaient d'encourager la contribution des entreprises sur une base purement volontaire. Il est temps que les entreprises fassent leur juste part et que le gouvernement réinstaure la taxe sur le capital des entreprises financières, ce qui nous permettrait d'aller chercher 800 M $ par année. » ajoute M. Nadeau-Dubois, rappelant qu'une étude récente chiffrait le coût net de la gratuité scolaire entre 176 M $ et 405 M $ annuellement. « Ce que ces chiffres démontrent hors de tout doute, c'est que nous avons non seulement les moyens de cesser d'augmenter les frais de scolarité et de couper dans le réseau collégial, mais également de nous diriger vers leur abolition. Dès son budget de mardi, c'est dans cette direction que le gouvernement québécois doit s'engager » conclut le co-porte-parole.
Réagissant aux révélations faites cette semaine dans le journal La Presse, le co-porte-parole de la CLASSE propose également au gouvernement de s'assurer que les sommes importantes investies par les universités en publicité soient réinvesties dans l'enseignement universitaire. « On apprenait cette semaine que les universités québécoises avaient gaspillé 80 millions de dollars en cinq ans en publicité. Pendant que les directions universitaires dilapident les fonds publics en se comportant comme des multinationales, on demande aux étudiants et étudiantes de payer la facture. C'est inacceptable. Le rôle d'une université n'est pas de faire de la publicité, mais plutôt d'enseigner à des êtres humains » conclut M. Nadeau-Dubois
Fondée par l'ASSÉ en décembre dernier dans le contexte de la hausse des frais de scolarité, la Coalition large de l'ASSÉ (CLASSE) est une coalition nationale d'associations étudiantes représentant actuellement la majorité des grévistes. Elle rassemble présentement environ 85 000 membres dans les cégeps et universités du Québec.
Renseignements :
Mathilde Létourneau, attachée de presse : 514-378-3357 ou 514-835-2444, Courriel : [email protected].ca
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