Fermeture de la clinique de radiologie de Rivière-des-Prairies : un signal d'alarme pour le gouvernement de la CAQ
MONTRÉAL, le 6 nov. 2025 /CNW/ - L'Association des radiologistes du Québec (ARQ) se désole de la fermeture de la clinique d'imagerie médicale de Rivière-des-Prairies.
Cette décision illustre à quel point les cliniques d'imagerie médicale sont fragilisées par un sous-financement chronique, accentué par les effets anticipés de la Loi n°2 du gouvernement du Québec.
« Parmi les nombreux aspects bâclés de la Loi 2, l'inclusion des frais de clinique dans la coupe des tarifs de 13,04% en est un des plus frappants. Le ministre Dubé est allé de l'avant avec ces coupures alors qu'il sait très bien que les cliniques d'imagerie de première ligne sont déjà fragilisées et essentielles pour permettre aux médecins de famille de poser leur diagnostic. C'est une triste nouvelle pour les patients et pour le réseau », affirme le Dr Grégoire Bernèche, président de l'ARQ.
Des coupes qui mettent les services à risque
L'ARQ rappelle que la Loi n°2 prévoit une réduction du financement des services d'imagerie, alors que le secteur demandait plutôt un rehaussement pour faire face à la hausse marquée des coûts d'exploitation. Selon une étude réalisée par KPMG pour le compte de l'ARQ, les frais d'opération des laboratoires d'imagerie médicale ont augmenté de 40 à 60 % au cours des dix dernières années, sans compter la hausse salariale de 17,4 % accordée par le gouvernement aux employés du réseau de la santé -- une augmentation que les cliniques devront elles aussi assumer.
Le Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS) pourrait lui aussi être compromis, puisque plus de 76 % des mammographies de dépistage sont réalisées hors des hôpitaux. « Le programme de dépistage du cancer du sein dépend directement des frais de clinique. Il suffirait que quelques cliniques n'aient plus les ressources pour continuer ou que des radiologistes réorientent leur pratique à la lumière de la loi spéciale pour prendre du retard dans le dépistage du cancer du sein », avertit le Dr Bernèche.
Quelques faits sur les cliniques de radiologie
- Au moins 120 cliniques d'imagerie médicale réalisent environ 4 millions d'examens chaque année, soit 34 % du total des examens d'imagerie au Québec.
- Elles offrent des services essentiels de radiographie, échographie, mammographie et imagerie spécialisée, souvent en première ligne.
- Les cliniques d'imagerie réalisent 76 % des mammographies requises dans le cadre du Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS).
- Les frais techniques, qui couvrent les dépenses d'exploitation (technologues, entretien, équipements, loyers, etc.), n'ont pas été indexés depuis 2018, alors que les coûts ont augmenté de 40 à 60 %.
- Le coût d'acquisition des appareils en clinique se chiffre à plusieurs centaines de milliers de dollars, une réalité sans véritable équivalent parmi les autres spécialités médicales exerçant à l'extérieur des hôpitaux.
- Les tableaux présentant la rémunération moyenne brute des médecins spécialistes incluent la plupart du temps les sommes versées par la RAMQ aux radiologistes pour couvrir les dépenses d'exploitation des cliniques. Ces montants représentent donc des revenus bruts, dont il faut soustraire les coûts réels avant d'en tirer la rémunération nette.
À propos de l'Association des radiologistes du Québec
L'Association des radiologistes du Québec (ARQ) regroupe plus de 700 médecins spécialistes en radiologie diagnostique et interventionnelle. L'ARQ est l'une des 36 associations affiliées à la Fédération des médecins spécialistes du Québec.
SOURCE Association des radiologistes du Québec (ARQ)

Pour toute demande d'entrevue : Philippe Dumais pour l'Association des radiologistes du Québec, 514-692-7035
Partager cet article