Étiquetage des aliments - L'Ordre professionnel des diététistes du Québec recommande d'inclure les sucres ajoutés dans le tableau de valeur nutritive
MONTRÉAL, le 31 août 2015 /CNW Telbec/ -Dans le cadre de la consultation menée par Santé Canada sur l'étiquetage des aliments, l'Ordre professionnel des diététistes du Québec (OPDQ) propose plusieurs recommandations. «Après avoir étudié les différents changements, nous pensons notamment qu'il serait préférable d'inclure les sucres ajoutés dans le tableau de la valeur nutritive et de maintenir la valeur quotidienne de 65g pour les lipides,» précise la présidente de l'ODPQ, Paule Bernier.
Le groupe de travail qui s'est penché sur les nouvelles propositions a émis plusieurs avis dans le but d'améliorer l'information nutritionnelle sur les étiquettes des aliments au profit de la santé des consommateurs.
Retirer la valeur quotidienne de 100g pour les sucres totaux, afin d'éviter que les consommateurs restreignent leur consommation d'aliments qui contiennent des sucres naturels et qui sont riches en nutriments essentiels
L'OPDQ recommande que la déclaration des sucres ajoutés dans le tableau de valeur nutritive (TVN) soit obligatoire afin de permettre aux consommateurs de faire la distinction entre les sucres naturellement présents dans l'aliment et les sucres ajoutés. L'OPDQ est également favorable à la proposition de regrouper les sucres dans la liste des ingrédients afin d'aider les consommateurs à mieux voir la quantité de sucres ajoutés et à identifier les sources moins connues de sucres, telles que la mélasse de fantaisie, l'orge maltée ou les concentrés de jus de fruits. Cependant, l'établissement d'une valeur quotidienne (VQ) pour les sucres totaux aura un impact sur des aliments nutritifs qui contiennent naturellement des sucres. Une valeur quotidienne est une valeur de référence pour la population fondée sur des recommandations pour une saine alimentation. «Avec le changement proposé par Santé Canada, plusieurs aliments se retrouveront maintenant avec une VQ autour de 15% qui est considérée comme élevée. Il y a un risque que les consommateurs limitent leur consommation d'aliments qui contiennent des sucres présents naturellement mais qui ont une densité nutritionnelle élevée, tels que le lait, le yogourt et les fruits», souligne Paule Bernier. Par exemple certains fruits congelés dépasseront même le seuil de 15%, comme c'est le cas pour la mangue congelée sans sucre ajouté qui contient 19% de sucres totaux pour une portion de référence.
L'OPDQ propose une autre alternative: ne pas utiliser de VQ pour les sucres totaux, mais utiliser une VQ pour les sucres ajoutés, basée sur la recommandation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) voulant que la consommation de sucres ajoutés ne dépasse pas 10% et tende même vers 5% des apports en énergie totaux, ce qui représente 50 g et 25 g respectivement pour un régime à 2000 calories par jour.
Maintenir la valeur quotidienne de 65g pour les lipides plutôt que les 75g proposés
Actuellement la valeur quotidienne de référence pour les lipides est de 65g. Santé Canada propose de l'augmenter à 75g. «Nous ne comprenons pas l'intérêt de cette augmentation, car le pourcentage de la valeur quotidienne pour un même aliment va ainsi être diminué donnant l'impression qu'il contient moins de gras alors que ce n'est pas le cas», note Paule Bernier. Par exemple, un gâteau dessert contenant 10g de lipides totaux aurait 13% de lipides avec une valeur quotidienne de 75g, mais serait à 15% si l'on conservait la valeur quotidienne de 65g.
De plus, cela contredit l'énoncé de Santé Canada dans son document de référence daté de juillet 2014, qui recommande que pour les ingrédients alimentaires liés aux maladies chroniques, les VQ soient établies à la teneur la plus faible possible dans la perspective d'un régime alimentaire réaliste favorisant une bonne santé chez diverses populations.
Maintenir la déclaration obligatoire pour les fibres
L'OPDQ recommande de maintenir la déclaration obligatoire de la VQ pour les fibres. «Compte tenu du rôle important des fibres pour la santé cardiovasculaire et gastro-intestinale ainsi que leur rôle dans le contrôle de la glycémie et la sensation de satiété, et donc dans la gestion du diabète et du poids en général, il est important que les consommateurs puissent faire des choix éclairés», affirme Paule Bernier. À titre indicatif, si la déclaration de la VQ pour les fibres n'était plus permis, les consommateurs seraient privés d'une information pertinente pour identifier adéquatement les aliments qui sont, ou ne sont pas, de bonnes sources de fibres.
Ne pas utiliser le mot «référence» afin d'éviter toute confusion entre une quantité de référence et une portion recommandée
Santé Canada veut réglementer les portions indiquées sur les étiquettes pour les rendre uniformes afin de pouvoir comparer plus facilement les aliments semblables. L'OPDQ est d'avis que cette uniformisation des portions indiquées constitue une nette amélioration. Toutefois il recommande de ne pas utiliser le mot « référence » lors de communications aux consommateurs afin d'éviter toute confusion entre une quantité de référence et une portion recommandée ou acceptable d'un point de vue nutritionnel. En effet, le terme «référence» pourrait donner l'impression que les quantités présentées dans le TVN sont des quantités d'aliments recommandées par Santé Canada, telles que, par exemple, les quantités du Guide alimentaire canadien (GAC). Les portions indiquées sur les étiquettes sont des portions usuelles de consommation mais ne correspondent pas toujours aux apports nutritionnels optimaux pour la santé.
Ne pas mettre les calories à l'avant-plan et le mot calories en caractère gras
L'OPDQ tient à réitérer son inconfort face à l'importance visuelle des calories dans le TVN. «Actuellement, les diététistes/nutritionnistes tentent de mettre l'accent sur la valeur nutritive des aliments plutôt qu'uniquement sur les calories», explique Paule Bernier. D'une part, certains aliments peuvent être faibles en calories, mais avoir un profil nutritionnel peu intéressant. C'est le cas notamment pour certaines collations à 100 calories. D'autre part, certains aliments ont une densité énergétique élevée, mais sont riches en nutriments essentiels tels que les huiles vierges pressées à froid, l'avocat et les noix et graines. Plusieurs consommateurs choisissent leurs aliments en se fiant uniquement aux calories. Selon l'OPDQ, cette valeur doit être présente dans le TVN, mais ne devrait pas être mise à l'avant-plan puisqu'elle ne constitue qu'un des critères pour évaluer si un aliment est bon pour la santé. La recherche des dernières années démontre par ailleurs très bien que le contrôle de l'apport calorique, seul, n'est pas un gage de santé. Ainsi, la taille du texte relatif aux calories devrait être réduite et le mot «calories» ne devrait pas être mis en caractère gras.
Concernant les renseignements relatifs aux portions pour les jus, l'OPDQ accueille favorablement la quantité de référence spécifique pour les jus exclusivement destinés aux enfants, soit 125 mL. «Cependant, plusieurs familles font aussi l'achat d'autres jus qui sont consommés par les enfants. L'OPDQ est d'avis que les deux quantités de référence - pour enfants 125 mL et pour adultes 250 mL - devraient se retrouver sur l'étiquette de tous les types de jus», explique Paule Bernier.
À propos des diététistes/nutritionnistes :
Les diététistes/nutritionnistes sont les seuls professionnels reconnus par la loi dont le champ d'exercice vise l'alimentation.
À propos de l'OPDQ :
La mission de l'Ordre professionnel des diététistes du Québec est de valoriser l'importance de la nutrition, de la saine alimentation et des soins nutritionnels pour la promotion, le maintien et le rétablissement de la santé humaine. À cette fin, l'OPDQ privilégie des interventions de qualité optimale de la part de ses membres, et ce, en fonction des divers besoins nutritionnels de la population québécoise.
Ce faisant, l'OPDQ contribue à la protection du public et contrôle la qualité de l'acte professionnel tout en favorisant la promotion, le développement et la reconnaissance des compétences de ses membres.
SOURCE ORDRE PROFESSIONNEL DES DIETETISTES DU QUEBEC
Emmanuelle Giraud, Ordre professionnel des diététistes du Québec, Tél. : 514 393-3733 poste 206Sans frais : 1 888 393-8528 poste 206, Cellulaire : 514 605-0153, Courriel : [email protected]
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