Développement nordique - Les chefs des neuf Premières Nations innues du Québec exigent la création d'une table Québec-Innus
MONTRÉAL, le 23 févr. 2014 /CNW Telbec/ - Dans une lettre adressée à la première ministre, Mme Pauline Marois, les chefs des neuf Premières Nations innues du Québec reprochent à cette dernière d'ignorer les droits de la Nation innue en matière de développement nordique. Ils exigent qu'elle reconnaisse leur statut distinct et qu'elle mette en place une table Québec-Innus fonctionnant sur le principe d'une relation de Nation-à-Nation.
Cette table Québec-Innus, qui fonctionnerait indépendamment de la Table des partenaires mise en place par Québec dans le cadre du programme le Nord pour tous, permettrait de discuter du besoin du consentement des Premières Nations, de la protection de leur mode de vie, des choix à faire en matière de développement équilibré et durable, des conditions de réalisation des divers projets mis de l'avant, des modalités de participation au développement du territoire, ainsi que d'investissements à long terme dans les communautés innues.
Une société distincte
Les chefs, regroupés sous la bannière récemment créée du Conseil de la Nation Innu, affirment qu'il est inconcevable que l'on ne tienne pas compte de leurs droits territoriaux, politiques et ancestraux dans le cadre du développement nordique. « Nous avons un titre aborigène et des droits ancestraux qui nous distinguent de toutes les autres composantes du milieu, disent-ils dans leur lettre. Nous sommes un gouvernement ayant une responsabilité vis-à-vis nos membres et notre territoire! Aucune MRC, municipalité ou association ne peut prétendre avoir des droits comparables aux nôtres, et le gouvernement doit en tenir compte ». Ils réitèrent que le Nord pour tous n'est pas l'endroit pour discuter des titres et des droits ancestraux, tout en insistant pour que ceux-ci soient reconnus lorsqu'il s'agit du développement et de l'utilisation du Nitassinan (territoire traditionnel) des Innus.
Pas de développement sans les Innus
Rappelant à la première ministre que les Innus ne s'opposent pas au développement et à l'utilisation des ressources naturelles de leur Nitassinan. Les chefs affirment toutefois que le Nord pour tous ne se réalisera pas sans la participation des Innus. Leur démarche, disent-ils, est fidèle aux principes énoncés lors du Sommet sur le territoire et les ressources du 3 décembre 2012, au sujet duquel ils sont toujours dans l'attente d'actions concrètes de la part du gouvernement.
Vite une rencontre!
Enjoignant la première ministre à saisir rapidement la présente opportunité, les chefs de la Nation Innu lui demandent d'organiser une rencontre dans les plus brefs délais afin de structurer cette nouvelle relation et de jeter les bases devant guider le développement et la protection de leur Nitassinan. « Les investisseurs détestent l'incertitude politique et économique, notamment celles causées par les droits ancestraux autochtones » disent-ils. Il n'en tient qu'au gouvernement du Québec de tout mettre en œuvre afin que ces droits soient considérés.
Respect et partenariat
Dans leur lettre à la première ministre, les chefs indiquent être enfin convaincus que les leaders politiques des Nations innue et québécoise ont le devoir de travailler ensemble à l'amélioration du futur, et que cela doit se faire dans un esprit de cohabitation et de coexistence entre deux peuples sur un même territoire. Un territoire qu'ils disent vouloir partager à condition que cela se fasse de façon respectueuse et dans une perspective de partenariat entre gouvernements.
SOURCE : Conseil de la Nation Innu

Serge Ashini Goupil
1 418 609 0491
[email protected]
Partager cet article