Des groupes ruraux exhortent le Canada à exiger la libération de prisonniers politiques au Honduras English
OTTAWA, le 1er mai 2018 /CNW Telbec/ - Une mère et sa fille, fortes du soutien de leur communauté rurale ontarienne, sont à Ottawa pour obtenir l'appui du gouvernement canadien en vue de la libération immédiate de prisonniers politiques au Honduras.
Karen Spring, militante des droits de la personne, originaire d'Elmvale, en Ontario, vit et travaille au Honduras depuis 2009. Son époux, Edwin Espinal, est incarcéré dans une prison à sécurité maximale depuis le 19 janvier sur la base de charges contestées. M. Espinal et 20 autres prisonniers politiques ont été arrêtés dans une vague de répression étatique violente contre des manifestants au lendemain d'élections générales très controversées en novembre.
« Au fil des ans, le gouvernement canadien n'a prêté que peu d'attention à l'escalade des violations des droits de la personne au Honduras, tout en faisant la promotion des intérêts économiques du Canada » a fait remarquer Mme Spring. « La légitimité du gouvernement hondurien repose sur son soutien international. Il est donc urgent que le Canada exige publiquement la libération immédiate des prisonniers et l'abandon des accusations ».
Edwin Espinal a déjà été victime de répression et de harcèlement. En conséquence, la Commission interaméricaine des droits de l'homme a ordonné en 2010 et en 2013 qu'il lui soit accordé une protection spéciale.
La mère de Karen, Janet Spring, membre du Simcoe County Honduras Rights Monitor, est profondément préoccupée par les conditions inhumaines infligées aux prisonniers politiques. Ils n'ont droit qu'à deux heures de lumière du soleil par mois, de cinq à dix minutes d'accès à l'eau par jour et ils côtoient des prisonniers tuberculeux qui ont déjà été reconnus coupables de crimes graves.
« Le gouvernement a coupé toute communication téléphonique et toute forme de contact entre les prisonniers politiques et leurs avocats » a commenté Janet Spring. « Nous sommes sans nouvelles d'Edwin depuis près de trois semaines et nous sommes fort inquiètes pour sa sécurité. Avec le soutien de toute notre communauté, nous sommes venues à Ottawa pour obtenir justice pour un membre de notre famille et pour les autres prisonniers ».
Le 18 avril, le Conseil municipal de Springwater a voté à l'unanimité pour exiger du gouvernement canadien qu'il intervienne dans le cas de M. Espinal et des autres prisonniers, notamment en suspendant l'aide jusqu'à ce que la crise en matière des droits de la personne ait été convenablement adressée.
Les députés représentant la famille Spring, à savoir Bruce Stanton (Simcoe Nord) et Alex Nuttall (Barrie-Springwater-Oro Medonte), ont tenu la conférence de presse à Ottawa en signe d'appui à la libération immédiate des prisonniers politiques.
« La République du Honduras doit protéger la liberté d'association et d'expression, y compris les manifestations publiques, pacifiques et politiques » a déclaré M. Stanton. « Elle doit honorer cette obligation et libérer des gens comme Edwin Espinal, incarcéré dans une prison militaire pour tout simplement avoir parlé au nom des Honduriens ».
La fille de Berta Cáceres, militante autochtone de renommée mondiale assassinée au Honduras en 2016, a aussi prié le gouvernement canadien de s'impliquer. Berta Zúniga Cáceres parcourt le monde depuis que sa mère a été assassinée. À l'instar de la famille Spring, elle croit que la pression politique exercée par la communauté internationale est nécessaire pour mettre un terme aux abus au Honduras.
« Le même pays qui a assassiné Berta Cáceres détient honteusement des prisonniers politiques qui ont osé protester contre un système meurtrier qui terrorise ses citoyens, y compris le défenseur des droits de la personne Edwin Espinal, un ami de ma mère » a déclaré Mme Cáceres, par écrit. « Le Canada doit faire son devoir et tout ce qui est en son pouvoir pour faire pression sur le gouvernement hondurien afin qu'il respecte les droits de la personne et la procédure prévue par la loi ».
D'autres responsables étrangers manifestent déjà leurs préoccupations. Aux États-Unis, soixante représentants du Congrès ont approuvé une loi appelant à la suspension de toute assistance à l'armée et à la police honduriennes jusqu'à ce que les forces de sécurité du Honduras cessent de violer les droits de la personne et que leurs auteurs soient traduits en justice.
Selon le Bureau du haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme au Honduras, depuis les élections de novembre au Honduras, au moins 23 personnes ont été tuées par les forces de sécurité, sans qu'il n'y ait enquête. La Mission d'observation électorale des États américains (OEA) a constaté que les élections étaient entachées « d'une abondance d'irrégularités et de lacunes », d'où « quelque incertitude quant aux résultats ».
Ignorant ces préoccupations, le gouvernement canadien a reconnu la victoire présidentielle revendiquée par Juan Orlando Hernandez juste avant Noël.
En mai, le Simcoe County Honduras Rights Monitor enverra une délégation au Honduras pour enquêter sur la situation des prisonniers politiques et pour mieux comprendre les relations bilatérales entre le Honduras et le Canada. Berta Zúniga Cáceres et le Council of Indigenous and Popular Organizations of Honduras (COPINH) que sa mère a fondé recevront cette délégation.
SOURCE Solidarity Ottawa
Pour les médias seulement, Karen Spring, cellulaire : 705-816-1849, [email protected]; Connie Kennedy-Pearsall, bureau : 613-992-6582, [email protected]; Jen Moore, MiningWatch Canada, cellulaire: 613-7220412, [email protected]
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