Des études canadiennes démontrent qu'il est nécessaire d'intégrer sciences cliniques et sociales pour favoriser l'avancement des essais cliniques d'un vaccin contre le VIH English
WINNIPEG, le 7 mars 2014 /CNW/ - Compte tenu des plus de 40 essais de vaccin contre le VIH actuellement menés à diverses étapes du processus de par le monde, la mise au point d'un vaccin efficace est désormais quelque chose en lequel croient les chercheurs et les spécialistes de l'industrie. La mise à l'épreuve de vaccins expérimentaux finit par aboutir à des essais cliniques chez l'humain, mais il peut être difficile de recruter des volontaires pour les essais, et la planification doit se faire longtemps à l'avance.
Le chercheur canadien, Peter A. Newman, rattaché à l'Université de Toronto, collabore avec des équipes de chercheurs en Inde et en Afrique de Sud, afin d'établir le degré de compréhension que les volontaires potentiels ont des essais cliniques avant de consentir à y participer. Ses travaux mettent l'accent sur des stratégies d'optimisation du caractère éthique des recherches menées auprès de populations marginalisées.
Les travaux de Peter A. Newman ont pour but de reconnaître et de comprendre les obstacles sociaux, culturels et linguistiques qui s'interposent quand il s'agit d'obtenir un consentement éclairé de la part des participants à des essais cliniques. Son équipe se sert de la compréhension ainsi acquise pour mettre au point et à l'épreuve des méthodes plus efficaces pour expliquer les principaux concepts des essais d'un vaccin contre le VIH dans le cadre du processus d'obtention d'un consentement éclairé.
« Nous ne voulons pas que les essais reposent sur un malentendu, car les participants deviennent alors beaucoup plus méfiants et peuvent décider de quitter les essais. Il est important que les participants comprennent que personne ne cherche à leur nuire », indique M. Newman, le chercheur en chef d'un projet de recherche sociale et comportementale sur les vaccins contre le VIH, financé en partie grâce à une subvention de grande équipe octroyée par l'entremise de l'Initiative canadienne de vaccin contre le VIH (ICVV).
« Les travaux du Dr Newman préparent la voie à la prise vaccinale à long terme, dans la mesure où ils permettent de tenir compte des facteurs sociaux et comportementaux pertinents du point de vue des participants potentiels aux futurs essais cliniques de vaccin », explique Greg Hammond, le directeur du Bureau de coordination de l'Alliance (BCA) de recherche et de développement de l'ICVV. « L'intégration des sciences sociales et cliniques est essentielle pour faire des progrès sur le plan des vaccins contre le VIH. »
Dans le cadre de ses recherches en cours, Peter A. Newman veut examiner le degré de compréhension des essais cliniques d'hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et de travailleuses et travailleurs du sexe de Mumbai et Chennai, en Inde. Les résultats préliminaires démontrent que « la compréhension et l'acceptation sont à peu près inexistantes » à l'endroit du principe de la sélection aléatoire et de la nécessité d'un groupe placebo. Ces perceptions faussées amènent les participants aux essais cliniques à croire qu'on les « trompe » d'une manière ou d'une autre ou à penser erronément que les produits administrés pendant les essais cliniques les protégeront contre une infection au VIH.
Les chercheurs souhaitent utiliser un niveau de langue simple, correspondant à la fin du primaire, lorsqu'ils expliquent un essai clinique à des volontaires potentiels, mais M. Newman ajoute que les experts cliniques doivent aussi tenir compte du contexte culturel et d'une possible méfiance initiale. « Comment comprend-on et présente-t-on dans les communautés locales les effets d'un vaccin? Comment aborde-t-on les participants aux essais, à commencer par leurs perceptions du VIH, des vaccins et des essais cliniques? Il est possible d'éviter beaucoup de malentendus en se posant de telles questions, » dit-il.
Il est important de rapidement mobiliser les dirigeants et les éducateurs de la communauté locale, parce que ce sont les personnes les plus aptes à informer les participants potentiels aux essais cliniques et à favoriser une prise de décisions réellement éclairées. « On pavera ainsi la voie à des communications plus efficaces et à des essais cliniques plus fiables, » affirme-t-il.
Les travaux de Peter A. Newman feront l'objet d'un prochain webinaire de la Communauté virtuelle de l'Alliance de recherche et de développement (CV de l'Alliance)—un outil de communication Web mis à la disposition de la collectivité qui œuvre au développement d'un vaccin contre le VIH. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez visiter le site à alliance-bca.ca.
L'ICVV est une initiative quinquennale de collaboration entre le gouvernement du Canada et la Fondation Bill et Melinda Gates et constitue un apport important du Canada à l'effort international de mise au point d'un vaccin contre le VIH sécuritaire, efficace, abordable et accessible à l'échelle de la planète. Le gouvernement du Canada et la Fondation Bill et Melinda Gates ont ouvert le BCA en 2011 au Centre international des maladies infectieuses (CIMI), une OGN à but non lucratif sise à Winnipeg, au Manitoba. Le BCA est financé par l'Agence de santé publique du Canada.
SOURCE : Bureau de coordination de l'Alliance

Renée Barclay
Spécialiste des communications, Bureau de coordination de l'Alliance
Centre international des maladies infectieuses
Tel : 204-946-5157
Courriel : [email protected]
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