Dépôt du rapport annuel 2021-2022 de la Commission sur les soins de fin de vie : le Québec continue de bien faire les choses en matière d'aide médicale à mourir
QUÉBEC, le 9 déc. 2022 /CNW Telbec/ - La Commission sur les soins de fin de vie, dont un des mandats est de surveiller l'application des exigences particulières relatives à l'aide médicale à mourir (AMM), a déposé aujourd'hui son rapport annuel 2021-2022 à l'Assemblée nationale. « La Commission, composée de médecins, infirmières, pharmacien, travailleur social, juristes, éthicien et représentants des usagers, a analysé toutes les AMM administrées au Québec entre le 1er avril 2021 et le 31 mars 2022. « Nos analyses démontrent que le Québec continue de bien faire les choses en matière d'AMM, tant sur le plan du respect des critères d'application de la Loi que du caractère de dernier recours de ce soin qui est intégré dans le continuum de soins de fin de vie », mentionne le président de la Commission, Dr Michel Bureau.
En 2021-2022, 5 % des Québécoises et des Québécois qui sont décédés ont reçu l'AMM dans leur trajectoire vers le décès (3 663 personnes). Cela représente une hausse par rapport à 2020-2021 où 3,3 % des Québécois avaient alors reçu l'AMM.
Malgré cette hausse, l'AMM demeure un soin de dernier recours. Les données indiquent que 95 % des gens ayant reçu l'AMM étaient considérés en fin de vie, en raison d'une maladie grave et incurable causant des souffrances qui ne peuvent pas être apaisées par d'autres soins. Dr Bureau précise : « Ce n'est pas faute de soins que les personnes souffrantes choisissent l'AMM. Il est important de mentionner que la suppression du critère de fin de vie, en mars 2021, comme critère essentiel pour recevoir l'AMM n'est pas une des causes de l'augmentation notée en 2021-2022 ».
Malgré des modifications aux critères d'admissibilité, le profil des personnes ayant reçu l'AMM demeure semblable aux années précédentes. Effectivement, près de 90 % des personnes qui ont reçu ce soin étaient atteintes de cancer, de maladies neurodégénératives ou neurologiques, de maladies respiratoires ou cardiaques. Quelque 95 % des personnes qui ont reçu l'AMM présentaient à la fois des souffrances physiques et psychiques intolérables et inapaisables. Dr Bureau précise : « Nos analyses indiquent que, sauf pour un petit nombre, nous sommes en présence de personnes en fin de vie, atteintes d'une maladie grave et incurable, qui - pour des raisons de souffrances - ont fait le choix éclairé qu'ils ne voulaient plus vivre dans ces conditions ».
Depuis 2015, les 13 500 déclarations d'AMM, sauf de rares exceptions, sont conformes à la Loi du Québec. Les données transmises par les établissements publics de santé et de services sociaux à la Commission démontrent que 30 % des demandes signées d'AMM n'ont pas été administrées. Quelque 11 % des demandes n'ont pas été administrées, car le décès est survenu avant la fin de l'évaluation, 7 % des demandes ne répondaient pas aux critères de la Loi et 6 % des demandes ont été retirées par la personne en cours de processus.
La Commission constate que les proportions provinciales des demandes d'AMM formulées, des AMM administrées et des AMM non administrées demeurent les mêmes que celles de l'année précédente.
Contrairement à d'autres pays, l'AMM est un soin qui est intégré dans le continuum de soins de fin de vie, disponible pour tous ceux qui satisfont aux critères de la Loi, et prodigué par un médecin dans un milieu de soins, avec l'accompagnement de l'équipe de soins de la personne. Notons d'ailleurs que de plus en plus de médecins intègrent ce soin à leur pratique. Les données 2021-2022 démontrent qu'il y a eu une augmentation de 26 % des médecins qui ont participé à ce soin dans le continuum offert aux patients, comparativement à 2020-2021.
Dr Bureau conclut : « Selon la Commission, la hausse du nombre d'AMM pourrait s'expliquer par le large consensus social établi au Québec depuis 2014. Les Québécois et les médecins semblent être de plus en plus à l'aise avec l'AMM; un soin qui semble être en adéquation avec les valeurs et les attentes des Québécoises et des Québécois quant à leur fin de vie. »
SOURCE Institut national d'excellence en santé et en services sociaux
Renseignements : Mme Stéphanie Goulet, secrétaire générale, 418 204-2059 poste 82060, [email protected]; Porte-parole : Dr Michel Bureau, président
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