Crise dans les centres jeunesse - Le gouvernement libéral doit réinvestir les 20 M$ coupés et lancer des états généraux
QUÉBEC, le 7 juin 2016 /CNW Telbec/ - Le député de Rosemont et porte-parole du Parti Québécois en matière de services sociaux, de protection de la jeunesse, de soins à domicile et de prévention, Jean‑François Lisée, demande au gouvernement d'agir dès maintenant sur trois fronts : il faut réinvestir les 20 M$ sabrés dans les budgets des centres jeunesse en 2015-2016, rétablir les mesures de prévention du suicide immédiatement, et redonner aux centres jeunesse l'autonomie qu'ils avaient avant la réforme Barrette. De plus, le Parti Québécois appuie la demande d'André Lebon, expert en matière de protection de la jeunesse et vérificateur désigné par le gouvernement au Centre jeunesse de Laval, qui réclame des états généraux sur les centres jeunesse.
« Roulement de personnel, abolition de l'Association des centres jeunesse, centralisation extrême avec la réforme Barrette, manque de ressources… c'est un véritable cri du cœur que nous lance cet expert, et le gouvernement doit prendre acte de la crise qui sévit dans nos centres jeunesse. Ce sont plus de 20 M$ qui ont été coupés dans les centres jeunesse, et ce, l'an dernier seulement; il y a des limites à demander aux gens d'en faire plus avec moins, alors que les besoins augmentent. Vient un moment où toutes ces compressions mettent en danger nos jeunes. On le voit, notamment, en prévention du suicide : les interventions doivent désormais se faire au téléphone puisque, dans certains centres jeunesse, les équipes de soutien, formées de psychologues, ont été abolies pour faire des économies », a dénoncé Jean-François Lisée.
« Comment la ministre déléguée à la Protection de la jeunesse, Lucie Charlebois, peut-elle penser que les intervenants pourront mieux prévenir le suicide en travaillant par tour de garde, au téléphone? C'est complètement absurde et ça place nos jeunes déjà vulnérables dans une situation dangereuse, qui compromet leur sécurité. Les intervenants se retrouvent dans l'impossibilité d'accomplir leur travail de prévention, d'accompagnement et de soutien », a ajouté le porte‑parole.
Rappelons qu'avant l'austérité libérale, Suicide Action Montréal formait plus de 350 intervenants en santé chaque année. Depuis le 1er avril, ce chiffre est passé à zéro. La situation est la même dans les autres régions du Québec : l'Association québécoise de prévention du suicide a formé, en 2015‑2016, 660 intervenants de moins qu'en 2014‑2015, alors qu'elle en avait formé 1875. C'est d'autant plus inacceptable que dans son rapport pour le Centre jeunesse de Laval, André Lebon indiquait que la mise en place de bonnes pratiques avait permis de réduire et même d'éliminer les suicides dans les ressources d'hébergement.
« Nous demandons au gouvernement de profiter de la révision de la Loi sur la protection de la jeunesse pour tenir des états généraux sur les centres jeunesse dès cet automne. Il ne faut pas attendre un autre épisode comme celui des fugues au Centre jeunesse de Laval pour agir; il faut dès maintenant redonner aux centres jeunesse les 20 M$ qu'on leur a enlevés, leur fournir les moyens de protéger et d'accompagner les jeunes, et prendre le temps de faire la réflexion qui s'impose quant à la façon dont on s'occupe de nos jeunes », a conclu Jean‑François Lisée.
SOURCE Aile parlementaire du Parti Québécois
Bruno-Pierre Cyr, Attaché de presse, Cabinet du chef de l'opposition officielle, 418 643-2743
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