Commission parlementaire sur Tourisme Montréal - L'ancien président du CA Jacques Parisien soumet des recommandations aux parlementaires
« C'est avec respect et humilité que je souhaite soumettre aux parlementaires un certain nombre d'idées qui, je le souhaite, pourront enrichir la réflexion de tous ceux qui seront amenés à participer à la gestion d'organismes sans but lucratif ».
Jacques Parisien
QUÉBEC, le 10 févr. 2014 /CNW Telbec/ - Appelé à rencontrer les Parlementaires dans le cadre de la Commission de l'économie et du travail, l'ancien président du conseil d'administration de Tourisme Montréal a respectueusement soumis un certain nombre de recommandations en vue d'enrichir d'une part, la réflexion des gens d'affaires qui pourraient être tentés de joindre le conseil d'administration d'une société dont le statut s'apparente à celui de Tourisme Montréal et d'autre part, celle des élus qui souhaitent toujours que le milieu des affaires continue de supporter bénévolement ce type d'organismes.
Favoriser la participation des élus
La première recommandation de l'ancien président du conseil de Tourisme Montréal s'adressait directement aux élus, appelés à s'impliquer davantage auprès des sociétés dont ils sont responsables. Rappelant que Tourisme Montréal relève d'un Forum décisionnel auquel siège notamment le maire de Montréal, le ministre du Tourisme, ainsi que le ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire, il a fait remarquer aux membres de la Commission que très peu de questions furent posées par ces élus, quelle que soit leur allégeance politique, sur le salaire du PDG ou encore sur ses conditions de départ. Ces derniers ont d'ailleurs très peu participé à ces rencontres. « Il est facile de laisser le milieu des affaires prendre les responsabilités bénévolement et de s'indigner après coup lorsque des événements viennent assombrir la bonne marche de ces organismes », a-t-il souligné.
Définir les attentes à l'égard des bénévoles siégeant à des conseils d'administration
Convenant que la responsabilité d'une organisation relève ultimement de son conseil d'administration, pour sa deuxième recommandation, M. Parisien a néanmoins souligné aux parlementaires l'importance de mieux définir leurs attentes quant au travail des administrateurs bénévoles ainsi que des mécanismes qui seront à leur disposition pour voir à la gestion interne des organisations.
Favoriser l'implication des gens d'affaires
Pour sa troisième recommandation, Jacques Parisien a proposé aux Parlementaires la création d'outils de gestion opérationnelle pour permettre aux administrateurs de prévenir les errances ou les glissements.
Développer un programme de formation des administrateurs
Finalement, pour sa quatrième recommandation, M. Parisien a proposé de mettre en place un programme de formation à l'intention des personnes qui joindront les conseils d'organismes. « Ces bénévoles seront ainsi mieux outillés dans l'exercice de leur rôle et seront conscients des attentes précises à leur égard », a-t-il conclu.
Bien qu'il ait appelé les Parlementaires à jouer un rôle plus prépondérant dans le suivi des sociétés dont ils sont responsables, il les a par ailleurs invités à en définir les balises. « Je laisse aux parlementaires le soin de définir les balises qui permettront de rassurer et de favoriser l'engagement des gens d'affaires dans les activités bénévoles tout en prenant garde de ne pas scléroser des organismes performants».
Rappelant les raisons qui l'ont amené à la présidence du conseil de Tourisme Montréal, il a souligné que pendant 9 ans, dans le respect des budgets, Tourisme Montréal a connu une croissance exceptionnelle, dans un contexte de déprime où Montréal était confrontée aux nids-de-poule, aux cônes orange, aux carrés rouges, aux casseroles et aux pastagate. «Pendant que le conseil développait des stratégies pour faire avancer Montréal au plan touristique, j'avais alors la conviction que les pratiques administratives quotidiennes de Tourisme Montréal étaient bonnes et à l'abri des abus et des errances. D'ailleurs, je tiens ici à souligner que dans son enquête, le Vérificateur général du Québec n'a noté aucun agissement répréhensible de ma part, ou de qui que ce soit à la direction de Tourisme Montréal. Seul le PDG a commis des fautes relevées par le Vérificateur», a-t-il ajouté.
Pendant son témoignage, Jacques Parisien a admis qu'il aurait dû exercer davantage de contrôle sur les opérations quotidiennes de Tourisme Montréal. «Aurais-je dû limiter la marge de manœuvre qu'avait l'ancien PDG dans la gestion de l'organisation? Probablement. Aurais-je dû m'assurer que les sommes dépensées par l'ancien PDG soient contre-vérifiées? Probablement. J'avais placé toute ma confiance dans les compétences d'un PDG respecté, voire adulé, en poste depuis 25 ans. En somme, je croyais dans l'administration d'une organisation historiquement performante qui propulsait Montréal sur la scène mondiale en augmentant toujours davantage l'achalandage et les revenus touristiques», a-t-il indiqué.
Par ailleurs, M. Parisien a tenu à souligner les mesures qui ont été mises en place à la suite du rapport du Vérificateur, alors qu'il était toujours à la tête du conseil d'administration : préparation d'une politique pour la constitution d'un comité de gouvernance, mise en place d'un comité de ressources humaines, resserrement de la politique de note de frais, clarification de la politique de délégation de pouvoir et adoption d'un code d'éthique pour l'ensemble des employés de Tourisme Montréal. «Je suis persuadé que depuis mon départ le 29 novembre dernier, d'autres mesures se sont ajoutées à celles-ci» a-t-il ajouté.
Jacques Parisien a tenu à indiquer aux Parlementaires que, malgré son départ du conseil de Tourisme Montréal, il figure toujours parmi ceux qui soutiennent que le rôle de Tourisme Montréal est essentiel et que ce travail doit être poursuivi. «Je souhaite que les événements des derniers mois ne provoquent pas le sabordement d'une organisation qui apporte à la Métropole un dynamisme inégalable», a-t-il ajouté.
En terminant son témoignage, Jacques Parisien a souligné que, au-delà des superlatifs qui ont été utilisés dans les derniers mois à propos de Tourisme Montréal, pendant la dernière année de sa présidence, le tourisme à Montréal a généré un peu plus de 2,5 milliards de dollars de dépenses touristiques, contribuant à soutenir quelque 36 000 emplois. En 2012, son impact fiscal a dépassé le milliard de dollars, alors que les retombées économiques directes et indirectes ont atteint 1,4 milliard de dollars. «Il faut à tout prix protéger cet organisme et lui laisser la latitude pour continuer à générer de la croissance. En d'autres mots, attention de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain», a-t-il conclu.
SOURCE : Jacques Parisien
Jacques Parisien
Partager cet article