Cinquante économistes rejettent les orientations du Comité consultatif sur
l'économie et les finances publiques du gouvernement
MONTRÉAL, le 26 févr. /CNW Telbec/ - Dans un texte du Collectif Économie autrement "Pour une autre lecture des finances publiques", cinquante économistes québécois expriment leur profond désaccord avec le diagnostic et les propositions du Comité consultatif sur l'économie et les finances publiques, présentés dans ses trois fascicules récemment rendus publics. Les signataires qualifient d'alarmiste le diagnostic du Comité et estiment que ses propositions sont non fondées et irrecevables.
Il est incorrect selon eux de dire que les Québécois sont trop taxés, compte tenu des services qu'ils ont décidé de se donner et du choix de société qu'ils ont fait. Il est tout aussi incorrect de dire que notre dette est excessive. La dette nette du Québec est inférieure à la moyenne de l'OCDE, démontrent-ils. "Nous sommes loin d'être la Grèce de l'Amérique du Nord", ont affirmé les membres du collectif Économie autrement et les signataires du document, lors d'une assemblée publique tenue à Montréal le mercredi 24 février pour présenter celui-ci. "La véritable dette qui pourrait être laissée aux générations futures serait de leur laisser des services publics de faible qualité et une planète pillée et polluée, véritable dette écologique".
Quand au déficit actuel, enregistré après des années d'équilibre budgétaire, il est dû en partie à la récession et en partie aux baisses d'impôt décidées par le gouvernement. Il est par ailleurs sensiblement inférieur à celui du Canada et à celui de nombreux pays, parmi lesquels les États-Unis, ce qui supprime tout fondement à l'alarmisme.
"Le comité consultatif croit que les services publics seraient améliorés en introduisant une forte tarification et des coupures budgétaires sévères : il s'agit en fait d'un pacte perdant-perdant qui ferait assumer aux bas et moyens revenus le fardeau du rééquilibrage des finances publiques en restreignant l'accès aux services publics. Cela ne pourra qu'accentuer les inégalités et ralentir l'activité économique" ont ajouté les cinq membres du panel.
"Il n'est sans doute pas étonnant que le comité arrive à ces conclusions quand on voit sa composition", de poursuivre les membres du panel. "Ces experts ont déjà été signataires de divers rapports commandés par le gouvernement et leur opinion est bien arrêtée". Il faut conclure que le débat est à refaire.
Selon le document : "Il faut inverser le raisonnement et partir des services que les Québécoises et les Québécois veulent se donner. Cela implique d'ajuster les revenus aux besoins révélés. Il y a urgence à réhabiliter la dépense publique, non comme un coût, mais comme un levier de développement économique".
Les signataires du document (disponible sur www.economieautrement.org) sont tous économistes de formation et œuvrent dans différents milieux. La moitié de ceux-ci sont professeurs dans huit universités. D'autres travaillent dans différentes organisations de recherche. Plusieurs économistes des organisations syndicales ont également signé le texte.
Renseignements: Renseignements: Vincent Van Schendel, (514) 949-7746, [email protected], www.economieautrement.org; Source: Économie autrement
Partager cet article