Annonce sur les services préhospitaliers d'urgence : une réponse attendue, mais il faut maintenir la cadence
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Corporation des services d’ambulance du Québec (CSAQ)05 juin, 2025, 11:20 ET
MONTRÉAL, le 5 juin 2025 /CNW/ - L'annonce du gouvernement visant à améliorer les services préhospitaliers d'urgence dans plusieurs régions du Québec va dans la bonne direction. Nous saluons les ajouts d'équipes de paramédics, les conversions de quarts de faction en quarts à l'heure, ainsi que l'augmentation du nombre de premiers répondants et de défibrillateurs sur le territoire.
« Ces mesures répondent à plusieurs constats soulevés dans le rapport du Vérificateur général du Québec et témoignent d'une volonté d'agir pour améliorer l'accès aux soins d'urgence », affirme Sylvain Bernier, président de la Corporation des services d'ambulance du Québec (CSAQ). Cela dit, il faudra aller plus loin. Les premiers répondants jouent un rôle important dans la chaîne d'intervention, mais leur ajout ne peut en aucun cas se substituer à la présence de paramédics en nombre suffisant. Seuls les paramédics possèdent la formation nécessaire pour assurer l'ensemble des interventions préhospitalières : stabiliser le patient, l'immobiliser, administrer des soins avancés et le transporter de manière sécuritaire vers l'hôpital.
Prenons l'exemple d'un infarctus où chaque minute compte. Même si un premier répondant arrive rapidement, l'intervention du paramédic demeure essentielle pour initier les traitements critiques et assurer le transfert rapide jusqu'au centre hospitalier. Il ne peut y avoir de compromis sur la rapidité d'intervention des équipes paramédicales.
À cet égard, « le Québec doit se doter de cibles claires en matière de délais d'intervention. Sans balises, il est impossible de juger de l'efficacité et de la suffisance de la couverture ambulancière, particulièrement pour les appels chronodépendants (priorités P0 et P1) », souligne Maxime Laviolette, président de la Coalition des entreprises de services paramédicaux du Québec (CESPQ). L'absence de cibles affaiblit la planification et nuit à la transparence des décisions.
Il importe également de préciser que, dans certaines régions, les heures de service annoncées par le ministre correspondent à des ressources paramédicales déjà déployées par les CISSS à même leurs enveloppes budgétaires, sous forme d'heures additionnelles afin de répondre au besoin de la population. Le gouvernement n'avait d'autre choix que de pérenniser ces ressources pour assurer une réponse adéquate à la demande croissante sur le terrain.
D'autres solutions existent et peuvent être mises en œuvre dès maintenant
Les entreprises ambulancières espéraient que le ministère de la Santé et des Services sociaux s'engage plus clairement à déployer, à l'échelle du Québec, la coévaluation avec les paramédics dans le cadre paramédecine de régulation mise en place par les centres de communication santé (CCS). Si le triage secondaire est déjà bien implanté dans plusieurs CCS, la coévaluation, elle, gagnerait à être étendue pour optimiser l'orientation des patients dès l'appel initial. Elles souhaitent également que soit étendu le modèle de paramédecine communautaire initiée par les entreprises ambulancières, qui permet à des paramédics d'intervenir pour des appels non urgents nécessitant une évaluation clinique, mais pouvant être réorientés sans transport à l'urgence. Ces projets pilotes ont fait l'objet de recommandation de la part de la vérificatrice générale.
« Ces approches humaines et éprouvées améliorent le tri des patients, réduisent la pression sur les équipes paramédicales et contribuent directement à désengorger les urgences », ajoute Claude Lachance, président de l'Association des propriétaires d'ambulances régionaux (APAR). Actuellement, elles demeurent confinées à quelques projets pilotes locaux. Il est temps de confirmer ces initiatives, de reconnaître leur efficacité et d'en assurer le déploiement à plus grande échelle.
« Le Vérificateur général l'a clairement recommandé : ces modèles doivent désormais faire partie intégrante de la réponse préhospitalière au Québec », complète Sylvain Bernier. Il en va de même pour les soins avancés, dont le déploiement confirmé et élargi permettrait d'offrir, directement sur le terrain, une réponse mieux adaptée aux urgences complexes et chronodépendantes.
Les entreprises ambulancières sont prêtes à collaborer pleinement avec le gouvernement pour mettre en œuvre ces recommandations et améliorer concrètement l'accès aux soins d'urgence. Nous nous engageons à soutenir activement la mise en œuvre efficace et durable des mesures annoncées aujourd'hui, dans l'intérêt des patients.
Nous saluons l'annonce d'aujourd'hui, mais le travail est loin d'être terminé. Il faudra maintenir l'élan et surtout s'engager à implanter des cibles de temps réponse claires pour garantir à la population un accès équitable et rapide à des soins d'urgence.
Source :
Association des propriétaires d'ambulances régionaux (APAR)
Coalition des entreprises de services paramédicaux du Québec (CESPQ)
Corporation des services d'ambulance du Québec (CSAQ)
SOURCE Corporation des services d’ambulance du Québec (CSAQ)
Renseignements : Claudia Landry, Directrice, Mongeau Pellerin & Co, 438-830-7733, [email protected]
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