MONTRÉAL, le 14 mars 2012 /CNW Telbec/ - Les propriétaires et employés de la mine Jeffrey interpellent l'Institut national de santé publique du Québec relativement à l'objectivité de sa présentation des données concernant les maladies reliées à l'amiante. L'industrie questionne aussi les trois principales recommandations adressées au gouvernement du Québec par l'Institut.
L'INSPQ a publié vendredi le 9 mars un document intitulé : «Biométrologie des fibres dans les tissus pulmonaires de travailleurs québécois atteints d'une maladie professionnelle reliée à l'amiante entre 1988 et 2008». Il porte sur l'analyse qui a été faite d'un total de 380 échantillons pulmonaires prélevés auprès de 123 travailleurs québécois atteints d'une maladie de l'amiante entre 1988 et 2008.
«Plusieurs observations faites dans ce document ne s'expliquent que par un préjugé tellement ancré à l'encontre du chrysotile que des hypothèses pourtant évidentes échappent à l'analyse des auteurs» affirme le représentant de Mine Jeffrey dans une lettre adressée au président de l'Institut et dont copie a été livrée à tous les députés de l'Assemblée nationale du Québec.
Le tableau 10 de ce document indique très clairement que l'on ne trouve la présence de chrysotile seul que dans 2 des 123 travailleurs. Les poumons des 121 autres travailleurs contenaient uniquement des amiantes amphiboles et pas de chrysotile (18 cas) ou un mélange d'amphiboles et de chrysotile (103 cas). Pourtant, les conclusions tirées par les auteurs sont formulées de manière à laisser croire à un lecteur non averti que la présence de chrysotile est le principal problème.
«Ces données sont incompatibles avec l'hypothèse selon laquelle le chrysotile pose un risque élevé de cancer et elles sont compatibles avec l'hypothèse selon laquelle les amiantes amphiboles posent incomparablement plus de problèmes à la santé que le chrysotile.»
Le rapport de l'INSPQ note aussi que 92 % des 123 travailleurs étaient des fumeurs ou des ex-fumeurs mais conclue de manière étonnante que «l'impact du tabagisme est difficile à étudier, car plus de 90 % de ces travailleurs ont déjà fumé».
«C'est bien la première fois que l'INSPQ amoindrit l'impact du tabac sur la santé» s'étonne le porte-parole de Mine Jeffrey.
Le document insiste aussi sur la présence de fibres de chrysotile chez certains travailleurs 30 ans après la fin de l'exposition mais ne mentionne pas que chaque être humain en respire plusieurs milliers par jour de source naturelle.
Trois recommandations questionnables
L'INSPQ a aussi publié le 9 mars un document résumant ses recommandations en matière d'amiante.
Mine Jeffrey questionne la recommandation voulant rendre dix fois plus restrictif le seuil d'exposition industriel au chrysotile, alors que ni l'Institut, ni aucun autre organisme, n'est capable de produire une étude où un impact sur la santé aurait été mesuré au seuil actuellement en vigueur au Québec de 1fibre/c.c., fixé depuis 1990.
Il faut réaliser des études coûts-bénéfices pour les deux autres mesures recommandées en priorité par l'Institut. S'agissant de l'adoption d'un règlement obligeant les propriétaires d'édifices publics à identifier les locaux qui renferment des matériaux contenant de l'amiante, l'industrie fait remarquer que la construction et l'entretien des édifices modernes requiert l'utilisation d'un grand nombre de produits et substances dangereuses et qu'il existe déjà des lois et règlements pour gérer ces situations.
L'industrie se questionne aussi sur l'utilité d'un nouveau programme de surveillance des concentrations d'amiante dans l'air ambiant des villes minières. L'INSPQ semble ignorer que des mesures de ce genre sont prises annuellement par les mines et acheminées au ministère du développement durable, de l'Environnement et des parcs par la mine Jeffrey.
L'industrie rappelle que la Santé publique du Québec, région Chaudière-Appalaches, évaluait elle-même en 2009 la probabilité de décès par cancer dû à la présence de fibres d'amiante dans l'air de Thetford Mines à, en moyenne, 1 décès par 35 ans, alors que pour la même population et pour la même période de 35 ans, le risque de cancer du poumon lié au tabagisme est de 1000 décès par 35 ans et le risque de décès reliés à la conduite automobile est de 100 décès par 35 ans.
«Certes, le risque existe mais compte tenu des nombreux problèmes de santé publique auxquels il faut s'adresser, le niveau de risque associé à la présence de chrysotile dans l'air justifie-il que l'on en fasse une si grande priorité?».
S'attaquer aux véritables problèmes
L'industrie du chrysotile est d'accord pour s'attaquer aux véritables problèmes. Pour ce qui est des utilisations impropres des produits de l'amiante héritées du passé, il est plus qu'évident que la quasi-totalité des problèmes sont causés par les flocages et les calorifugeages. Il est avéré depuis longtemps que la meilleure approche est de ne pas déranger ces produits lorsqu'ils sont convenablement installés et, lorsqu'il faut les enlever pour cause de détérioration ou de démolition, prendre les précautions prescrites par la CSST.
«Voilà les objectifs dans lesquels il faut investir de manière ciblée, plutôt que d'éparpiller nos énergies et nos ressources dans une approche tous azimuts qui ferait plaisir aux tenants du bannissement du chrysotile mais qui coûterait inutilement très, très cher à la société.» a conclu le porte-parole de Mine Jeffrey.
Renseignements:
Guy Versailles, APR, porte-parole de Mine Jeffrey (514) 744 2142 OU (514) 386 9774 [email protected]
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