Accès aux services pour les personnes handicapées : Plus de gens se partagent une tarte qui ne grossit pas !
MONTRÉAL, le 19 mars 2012 /CNW Telbec/ - Pour les personnes handicapées du Québec, l'attente de services sociaux et de santé est une période d'absence de services. Les longs délais d'attente, les diminutions et les ruptures de services sont préjudiciables pour les personnes ayant une déficience et leur famille. Pour le Mouvement PHAS, il est impératif que le réseau de la santé et des services sociaux dispose des ressources nécessaires afin de garantir l'accès à des services de qualité, en quantité suffisante et sans délai aux personnes ayant une déficience.
Nous appréhendons que le prochain budget du gouvernement Charest en fasse encore trop peu pour améliorer l'accessibilité aux services pour les personnes ayant un handicap et leur famille. À défaut de disposer des moyens nécessaires pour assurer l'accès aux services, c'est la participation sociale des personnes handicapées et de leur famille qui est compromise.
« Mon garçon a perdu des heures de service pour pouvoir réduire la liste d'attente, pour pouvoir prendre le plus possible d'enfants ».
Cette situation rapportée par la mère d'un enfant ayant un trouble envahissant du développement, est l'exemple typique de la façon dont le Ministère de la Santé et des Services sociaux s'y prend pour que plus de personnes handicapées accèdent aux services sans ajouts significatifs de ressources.
Dans une perspective comptable, fractionner la quantité de services actuels pour les redistribuer entre davantage de personnes fait en sorte que plus de gens en reçoivent. Cela améliore artificiellement l'accès aux services sans pour autant régler quoi que ce soit.
Au final, tout le monde perd. Comme plus de personnes handicapées se partagent la tarte des services, qui ne grossit pas, la part de chacun réduit inévitablement. Davantage de gens accèdent à des services insuffisants pour répondre à leurs besoins. En sachant que sous un certain niveau d'intensité les services sont inopérants, nous comprenons tous l'importance d'accéder aux services appropriés en quantité suffisante.
Escompter répondre à une demande croissante de services sans nouvelles ressources est illusoire.
Le nombre de personnes ayant une déficience ne cesse d'augmenter, principalement dans les régions où il y une croissance démographique comme en Montérégie ou sur la Rive-Nord. Confronté à cette forte demande de services spécialisés, penser réussir à donner plus de services avec les mêmes ressources est illusoire.
La « juste part » du réseau de la santé et des services sociaux : garantir l'accès aux services.
Le Ministre Bachand veut que les Québécoises et les Québécois payent leur « juste part » des services qu'ils reçoivent. Une telle orientation accroîtra la pression, la précarité et l'insécurité financière des personnes handicapées et de leur famille parce que le handicap est un état permanent qui requiert des services fréquents de façon continue.
Les difficultés d'accès aux services se répercutent sur l'entourage et les familles qui doivent pallier l'absence et à l'insuffisance de services. Il est courant qu'un parent quitte son emploi pour s'occuper d'une personne handicapée avec toutes les conséquences socioéconomiques que cela implique. Au lieu de décharger ses responsabilités sur les épaules des personnes handicapées, des familles et des « aidants naturels » pour pallier les défaillances du réseau, le Mouvement PHAS réclame que l'État assume ses responsabilités et devoirs prévus dans la loi sur la santé et les services sociaux en donnant les services que les personnes handicapées sont en droit de recevoir.
Des ressources pour favoriser la participation sociale des personnes ayant une déficience.
Très peu et très tard. C'est l'impression que laisse l'investissement annoncé le 22 janvier dernier par la ministre Dominique Vien. Les 8 millions saupoudrés dans les 94 CSSS et 41 centres de réadaptation du Québec sont à dépenser avant le 31 mars. Bien qu'insuffisantes, est-ce que ces sommes seront récurrentes?
L'accès aux services sociaux et de santé est le premier levier pour permettre une réelle participation sociale des personnes handicapées. En recevant des services de réadaptation, d'adaptation, de stimulation précoce, de soutien à domicile, etc., les personnes ayant une déficience peuvent poursuivre des études, travailler et contribuer à la collectivité.
Ce que nous espérons du budget présenté le 20 mars prochain? Nous souhaitons que le gouvernement Charest accorde les ressources humaines et financières suffisantes pour garantir l'accès à l'intégralité des services sociaux et de santé requis pour les personnes handicapées du Québec.
Le Mouvement des personnes handicapées pour l'accès aux services (PHAS) est une coalition de promotion et de défense des droits en matière d'accès aux services sociaux et de santé pour les personnes handicapées de tous groupes d'âges et de toutes déficiences. Les organismes réunis au sein de la coalition du Mouvement PHAS représentent plus de 60 000 personnes au Québec.
Source : Mouvement PHAS
Renseignements :
Olivier Martin, coordonnateur par intérim
www.mouvementphas.org
[email protected]
514-638-4777
Partager cet article